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Orange bride les mobiles Android

Publié le 07 avril 2010 par Ccarvounas

Orange bride les mobiles AndroidPas de Gmail, de Gtalk ou de Youtube sur certains mobiles Android revendus par Orange.
Sous prétexte de personnalisation des téléphones, l’opérateur remplace ces applications standards par celles « maison » mettant en avant ses propres services, hors forfaits, et donc plus coûteux !
En boutique c’est la loterie, les versions à la ROM « standard », incluant toutes les applications, coexistent à des fins de disponibilité rapide du produit avec les versions « corrigées ».
Personnalisation ou bridage ?
A l’aube de la sortie du Boston, premier téléphone Android conçue par et revendu par Orange, regardons de plus près les raisons de ce pari risqué.

Tous les commentaires sont les bienvenus.

Ce sont les modèles HTC Tatoo, HTC Hero et Samsung Galaxy Spica qui sont touchés par cette personnalisation surprise.
Si Youtube reste accessible au travers du navigateur, il sera impossible d’installer les autres applications manquantes, Gmail (messagerie) et Gtalk (messagerie instantannée) étant soumis à des conditions d’accord entre Google et les opérateurs.

L’affaire a été remontée le 7 Avril par le très sérieux site businessmobile.fr.

Ses journalistes ont interrogé l’opérateur, qui a confirmé la personnalisation en question des téléphones revendus à ses couleurs, personnalisation qui d’après Orange « n’appauvrit en rien les fonctionnalités des mobiles concernés ».

Les mobiles non… les utilisateurs de ces derniers, c’est moins sûr.

L’idée pour Orange est simple, elle consiste à imposer ses logiciels maisons, qu’elle facturera en plus des forfaits… exactement comme c’est le cas pour les fonctions de partage des connexions internet des nouvelles versions de firmware des iPhone.

Si dans ce dernier cas on peut comprendre que l’opérateur qui participe au coût réel du mobile ne souhaite pas que le dit mobile ne lui cannibalise son offre data 3G revendue au travers de ses clés USB, je suis extrêmement circonspect quant à l’approche qui est ici mise en place.

En effet, si l’application Gmail utilise des protocoles standards inclus dans les forfaits illimités, il n’en est rien de son équivalent « Orange » qui d’après businessmobile.fr ferait appel à des protocoles amenant des frais supplémentaires (non compris dans l’offre commerciale forfaitaire).

Même si Orange comme d’autres opérateurs, doit faire face à la problématique difficile (que nous évoquions au sein de l’article « IPhone vs Android, le retournement de l’écosystème mobile« ) de la baisse de revenus de son offre voix, couplée à une explosion beaucoup moins rentable du trafic des données, la modification des mobiles telle que nous venons de la décrire doit être absolument indiquée et expliquée à leurs acheteurs potentiels, quitte à pratiquer deux tarifs pour les téléphones en question, en fonction des applications que ces derniers supportent.

Le pari que fait ici Orange est très risqué, une telle démarche ne peut assoir la confiance de ses abonnés face aux futurs téléphones propriétaires de leur opérateur, alors même que ce dernier annonce la sortie prochaine du « Boston » – Premier mobile Android conçu et personnalisé par… Orange.

Le même raisonnement paranoïaque tient encore quant à l’annonce de la « Wholesale Applications Community » faite lors du dernier « mobile world congress » de Barcelone.
Ici l’idée consiste en un regroupement des 24 plus grands opérateurs mondiaux, et à ce jour de trois constructeurs (LG, Samsung et Sony Ericsson)  à des fins de réunifier la création d’applications mobiles, de se passer des Apps Store et autres Android Market dédiés, pour reprendre la main sur le très lucratif marché des téléchargement applicatifs.
Si l’idée a du sens pour les opérateurs, il faut aussi qu’elle soit viable pour les consommateurs… Qui va leur garantir que l’installation et l’usage de telle ou telle application ne va pas leur faire dépenser plus ?

« Un opérateur ne pourra pas qualifier son offre d’Internet Mobile s’il s’agit d’un accès sélectif ou bridé. Internet, c’est un accès global, universel et à un seul prix. Nous ne voulons pas que des opérateurs très intégrés qui fournissent leurs propres contenus s’amusent à décréter qu’il y a un problème avec la vidéo, bride celle des autres mais pas la leur », explique Edourad Barreiro, responsable des questions TIC au sein de l’association de consommateurs d’UFC Que Choisir (Propos recueillis par businessmobile.fr).

Voila qui est rassurant pour les tuyaux des opérateurs, ainsi que les mobiles… mais quid des applications ?

Sera-t-on obligé de mettre en place des labels du type « Application dont l’usage est compris dans tel ou tel type de forfait » ?
Imaginez la complexité ne serait ce qu’à l’échelle d’un seul opérateur… alors multiplié par 24, je n’ose même pas y penser.

Voila vous savez tout ou presque.
Au plaisir de vous lire.

Vous passez trop de temps devant votre écran

;-)

Christophe Carvounas


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