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Alice ça glisse…

Publié le 30 mars 2010 par Blogyblogoo

… au pays des merveilles. Bravo Franky, je sens tes groseilles…

Excusez moi, je me suis englué dans mes pensées. Parfois, mon amour de la chanson française est si fort (encore un point commun avec notre président), que malgré tous les efforts de mon « surmoi », les pulsions sont trop puissantes !

Alice ça glisse…

Pardon pour cette introduction légèrement poussive. Aujourd’hui, vous l’aurez sans doute deviné, nous allons disserter autour de l’adaptation 3D de l’œuvre de Lewis Carroll.

Tout le monde l’attendait, comme une évidence, la rencontre entre le prince du gothique et l’univers psychédéliquement absurde d’Alice au pays des merveilles devait être grandiose, sombre, surréaliste, graphique, délirante… Le chef d’œuvre de l’année 2010 !

Seulement, la réalité est toute autre. Les attentes étaient immenses,

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malheureusement, le défi n’est pas relevé ! Nous en sommes presque désolé tant la déception est grande. Ce mariage de rêve n’aura pas lieu. Tout d’abord, Tim Burton a décidé de faire de son Alice une jeune femme de 19 ans promise à un mariage arrangé dont elle ne veut pas. Ensuite, ce n’est pas la première visite de la jeune femme au pays des merveilles. Elle représente là-bas une sorte de messie, attendue depuis longtemps pour destituer l’affreuse Reine Rouge (interprétée par l’excellente Helena Bonham Carter, Mme Burton à la ville). On se retrouve ainsi plongé dans une quasi-suite de l’œuvre de Disney (1951). Plus proche du Monde de Narnia ou du Seigneur des Anneaux que du dessin animé de la firme du grand Walt. Quand Alice enfile son armure étincelante, attrape d’une main ferme sa belle épée d’argent et part pour un duel effronté contre un dragon (!!!), on se demande si Tim Burton n’a pas perdu son âme pendant ce tournage ?

Le film manque cruellement d’étrangeté et de cette note d’humour noir, qui font normalement la marque de fabrique de Burton comme de Charles Lutwidge Dodgson (le vrai nom de Lewis Carroll). Nous aurions aimé retrouver un peu de l’obscur Sweeney Todd, du merveilleux Charlie et la Chocolaterie, de la folie de Mars Attacks!, de la poésie d’Edward aux mains d’argent, de la magie de Big Fish…

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Les personnages, à l’encontre du dessin animé, ne sont ni sombres, ni délirants, et aussi malsains qu’une armée de Bisounours se cachant derrière un arc-en-ciel. L’imaginaire, si fécond habituellement, du réalisateur semble ici bridé. Pourquoi Tim Burton a-t-il voulu tout simplifier en une grande aventure du bien contre le mal ? Pourquoi est-il sans cesse obligé de nous rabâcher d’être imaginatif dans la vie (via Alice) ? Comme si il voulait s’auto-persuader que le film ne manquait pas d’imaginatif et d’onirisme…

Dans la ligne de conduite du film, le personnage du Chapelier Fou ne

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déroge pas à la règle. Malgré un Johnny Depp haut en couleur (et en maquillage), nous avons du mal à apprécier le personnage autant qu’il le mériterait. Beaucoup trop mièvre et pas assez fou (c’est un comble). Le compagnon de Vanessa Paradis, semble bien moins à son aise ici, que sous le chapeau de Willy Wonka ou derrière l’épée du baroque pirate Jack Sparrow. Seule Helena Bonham Carter sort du lot avec une interprétation hilarante de la Reine Rouge.

D’un point de vue technique, ce film est réussit. C’est beau, coloré (même si les très belles couleurs sont ternies par les lunettes 3D), les décors sont riches et le relief très bien rendu ! Le film est admirablement mis en musique par l’excellent Dany Elfman (compagnon de toujours de Burton). Pour sa première en trois dimensions, Tim Burton passe aisément le cap de cette difficulté technique. Mais le grand Tim se serait-il perdu dans le marasme des contraintes qu’exigent la 3D, en dépit de tout le reste ?

Alice ça glisse…
Le Nouvel Obs ne s’était pas trompé en titrant : »Tim Burton gagne en relief ce qu’il perd en poésie ».  Notons cependant, que Burton réalise son plus gros succès public au USA avec ce film. Ce qui peut se comprendre, compte tenu de l’attente qui existait à la sortie du film et de l’aspect très « grand public » de cette production Disney.

Alice ça glisse…
Finalement, espérons que pour nous aussi, tout ceci n’est qu’un cauchemar ! Et réveillons nous pour déguster paisiblement la filmographie de Tim Burton, qui, mise à part La Planète des Singes, est sans reproche. Il nous tarde de goûter au prochain film du metteur en scène, qui écoutera à coup sur, les judicieuses critiques de Blogy Blogoo !

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