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J-63 : France-Brésil 98, la gloire de Père Aimé

Publié le 09 avril 2010 par Foothese

J-63 : France-Brésil 98 : La gloire de Père Aimé

Comme chaque semaine retrouvez notre spécial coupe du monde. Aujourd’hui nous sommes à 63 jours de la coupe du monde. En attendant, Foothese vous propose de revenir chaque semaine sur les plus grands matchs de notre compétition favorite. Episode VI : France-Brésil 98.

La finale que toute la France attendait. Et pourtant les deux équipes ont eu du mal à y arriver. Le Brésil poussé aux tirs au but contre les Pays-Bas et la France sortie du bourbier croate par Thuram, incroyable buteur. Il fait beau, il fait chaud et la France s’est volontiers transformée en Beauf-Land : c’est maquillage pour tout le monde et direction le Trocadéro ou la place de la ville pour les campagnards.

Evidemment, il y a trop de monde, on ne voit pas l’écran géant mais on s’en fout, on est jeune, on est en tee-shirt, les filles sont en débardeurs et on se dit qu’il y aura moyen de les embrasser si on gagne. Et en plus la France est dans le match, Aimé Jacquet, insulté (à raison) pendant des mois dans la presse, a mis en place un système qui bloque des brésiliens aussi amorphes que Ronaldo, malade, est pâle.

Bloc défensif incroyable

La France joue bien et manque d’ouvir le score par Guivarch’, qui, seul aux 16 mètres, se précipite et frappe du gauche. On a déjà envie de fracasser le breton qui nous fait regretter un Duga blessé dès le 1er match contre l’Afsud. Corner pour les bleus, 27ème minute. Roberto Carlos aurait pu éviter ce corner, loin d’être évident d’ailleurs. Emmanuel Petit le tire, c’est fort au 1er poteau, Zidane passe au-dessus de Leonardo et marque. Ambiance de folie.

La France s’attend à souffrir mais gère gentiment les cas Rivaldo et Leonardo à la création. Cafu et Roberto Carlos ne peuvent pas monter et Deschamps a déjà fait 25 kms en une mi-temps. Arrêts de jeu. Corner du Snake, Zidane joue de l’épaule et dégage Dunga, tête entre les jambes de Roberto Carlos qui gardait le 1er poteau. 2-0, on est plus que bien. Pas d’enflammade. Mais qui va s’enflammer, c’est la finale de la coupe du monde ?

Le nouveau Mai 68

C’est la mi-temps, on regarde autour de nous, c’est la folie, tout le monde se parle, on dirait une grève des transports. Pas moyen d’aller acheter de la bouffe, il ne faut pas perdre sa place. On a faim mais on est presque champion du monde. La seconde période est longue, il ne se passe pas grand chose jusqu’à l’expulsion de Desailly à la 68ème. Putain Franck Leboeuf est le leader de notre défense, ça fait peur mais il n’y a rien à craindre. Denilson donne un peu le tournis mais tout va bien.

La France enchaîne les phases de conservation mais n’est plus capable d’attaquer. Toute l’équipe se dépouille pour défendre, Zidane et Youri inclus. Il ne reste que quelques minutes, la France va gagner, c’est une certitude. Vieira lance un contre, passe à Duga, entré il y a 25 minutes à la place de ce bâtard de Guivarch’ (on n’a pas oublié les occasions de la 1ère mi-temps), qui ouvre vers Petit. 3-0. Fin du match.

On ne veut pas retouner travailler

La France est heureuse, on marche pour voir du monde, le plus de monde possible. Direction les Champs Elysées. C’est incroyable, il y a la queue pour marcher. Quelques bagarres quand même, il ne faut pas oublier qu’on est en France. Les filles ont gardé leurs tee-shirts mais tant pis, on se dit que cette soirée c’est un souvenir pour la vie.

Comment rentrer à la maison après toutes ces émotions ? Comment retourner à ce putain de job d’été où on arrose les plantes d’une association au lieu d’aller saluer l’équipe de France le lendemain après-midi sur les Champs ? Comment croire qu’une femme me donnera autant de joie quand elle me donnera un enfant ? Comment lui dire que je veux que mon fils s’appelle Zinédine ?

La France est beauf, on chante  "Et un, et deux et trois zéro", mais la France est heureuse. Les sociologues inventent le concept de la France « Black, Blanc, Beur ». Une connerie, mais la France est heureuse.

La semaine prochaine : Episode VII : Argentine-Allemagne 86

George Lucas


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