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Comco : vite des lentilles s.v.p.

Publié le 27 novembre 2007 par Kalvin Whiteoak
Ahurissant, stupéfiant, bref quasi quotidien dans cette chère Helvétie. Voici que la Comco, qui vient de permettre à COOP de phagocyter FUST sans problèmes particuliers, en lui donnant disons quelques conseils pour éviter l'excès de position dominante par trop criant (Interdiscount oblige), se pose maintenant de "sérieuses questions" sur la position dominante que pourrait occuper COOP si elle l'autorisait sans autre à reprendre les douze hypermarchés Carrefour situés en Suisse pour la modique somme de 470 millions de francs.

De qui se moque-t-on chez les membres de la Comco ? avant cette probable reprise qui aura sans doute quelques conditions mises à son exécution, COOP et Migros détiennent déjà plus de 75 % des parts de marché en Suisse. Si ce n'est pas une position dominante, cartellaire et contraire au droit de la concurrence, alors plus rien ne sera jamais dominant. Au motif que ce ne sont que des coopératives à but quasi non lucratif ou en tous cas qui ne redistribuent pas de profits à des actionnaires, les deux grands groupes suisses peuvent faire absolument ce qu'ils veulent sur le marché, les autorités de régulation de la concurrence ayant totalement failli dans leur tâche.   On nous raconte que la concurrence va s'améliorer avec l'arrivée des nouveaux hard discounters allemands, mais de grâce appliquons la loi et n'attendons pas des privés qu'ils équilibrent tant bien que mal la concurrence par leur apparition sur le marché. Les deux géants sont tout puissants tant face aux consommateurs que face aux producteurs suisses et étrangers. Les seuls interlocuteurs qui peuvent espérer encore tirer leur épingle du jeu sont les multinationales agro-alimentaires propriétaires de nombreuses marques référencées en particulier à la COOP et qui peuvent encore discuter valablement. Pour le reste nous sommes purement et simplement dans un régime de duopole quasi soviétique dans lesquel de la fausse concurrence est entretenue par les deux géants, qui s'en servent pour attirer le chaland, mais visiblement d'un commun accord. Il n'y a qu'à observer les différences de type de produits et de clientèle visée pour se rendre compte que COOP et Migros se partagent en fait le gâteau, laissant quelques miettes aux frères Maus (qui vont très bien et visent encore une autre clientèle selon les positionnements géographiques) et quelques autres à des indépendants.

La Suisse vit vraiment à des années-lumière des autres pays occidentaux développés en matière de lutte contre les monopoles. On dirait qu'il est quasi culturel en Helvétie d'acheter et de produire cher, même des interrupteurs, des prises électriques ou des élastiques multicolores. Et on nous raconte toujours que c'est la qualité voulue par le client et le problème soi disant colossal des étiquettes multilingues qui augmentent considérablement les prix. Franchement  si tout le monde avait accès à une frontière facilement, il faudrait lancer un mot d'ordre de boycott de quelques semaines qui, s'il était suivi ne manquerait pas d'avoir un effet stupéfiant sur les prix, en tout cas nettement supérieur à toutes les prises de tête de la Comco qui ne débouchent jamais sur quoi que ce soit de concret et d'intelligent.


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