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Butch Cassidy remue encore…

Par Kilgore

Butch Cassidy remue encore… >> Sam Shepard, dont l’œuvre dramatique reste étonnament méconnue chez nous (c’est juste l’un des grands dramaturges US contemporains…), et que le grand public connaît mieux pour ses prestations d’acteur, ses scénarios et sa "gueule", va donc incarner Butch Cassidy dans Blackthorn, un projet réalisé par Mateo Gil (scénariste d'Amenábar), avec également Stephen Rea annoncé au générique, ainsi qu'un danois, Nikolaj Coster-Waldau, qui interprèterait un certain... Sundance (présence du Kid, via des flashbacks - vu ce qui est annoncé, voir ci-dessous - ?). Un mythe remplace donc un autre mythe, Shepard se substitue à Paul Newman (cf le classique Butch Cassidy and the Sundance Kid). Pour info, Blackthorn était le sobriquet adopté par le légendaire bandit en Bolivie, où il aurait fui après avoir dévalisé banques américaines et argentines. « Mélange de faits réels et de fiction » aux dires de son coproducteur Paolo Agazzi (source AFP), le film, intégralement tourné en Bolivie, prendra notamment pour cadre le plus grand désert de sel au monde, le Salar de Uyuni, par lequel le pistolero aurait fui vers le Chili. On connaît un directeur photo qui va se faire plaisir…

Le tout transposera l’une des versions qui circulent concernant Cassidy (notablement différente donc de celle du film de George Roy Hill, dont personne n’a oublié le plan final, mais pas nécessairement contradictoire quand on y pense, finalement, à ce plan final), qui l'aurait vu survivre, contrairement au Kid,  à la fusillade de San Vicente (1908, Bolivie), et pratiquer ensuite durant une quinzaine d’années l’élevage de chevaux, avant de faire son retour aux USA, via le Chili (non sans avoir renoué avec ses premières amours, et reformé un nouveau duo avec un hors-la-loi chilien).

Bref, avec ces différents niveaux de réalité, un récit (dé)construit autour d’une figure aussi irradiante qu'indistincte, mêlant Histoire et histoire(s), le tout rappelle un peu le magnétique Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (dans lequel on retrouvait… Sam Shepard).

Profitons-en pour signaler la ressortie le 16 juin prochain, grâce à Solaris, des sublimes Moissons du ciel de Terrence Malick (oui, je suis monomaniaque), avec le même Shepard face à Richard Gere dans l'un de ses meilleurs rôles. Et pour finir, je ne saurais trop vous conseiller la seconde réalisation de Sam the Dram', Silent Tongue (1994), western-tragédie déroutant, intriguant, avec Alan Bates, Richard Harris et le regretté River Phoenix. Une oeuvre méconnue, qui inscrit un peu plus Shepard dans l'horizon des mythes (encore) de l’Ouest américain qu'il affectionne (ben oui, rien que dans ce post : Butch Cassidy, Jesse James, Silent Tongue, et on ne parle même pas du superbe chapeau arboré dans Don’t Come Knocking, beau film lui aussi sous-estimé, etc...).

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