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La gauche? Un avenir pas si rose...

Publié le 31 mars 2010 par Hermes

Que la Gauche ne se réjouisse pas trop vite ! Elle a gagné, certes, mais faute de combattants. Car, conduites par un clown, les troupes de la droite auraient été défaites par un âne. Et croire que, par son génie, elle aurait terrassé l’adversaire peut s’avérer une illusion mortelle.
C’est le sarkozime qui a été abattu à l’issu du premier tour de ces élections régionales. La droite, écœurée par l’agitation bouffonne, les pitreries du couple Sarkozy et l’incompétence du pouvoir a fait grève en partant à la pêche ou en allant protester dans le Front National. Cette droite là ne reviendra plus au sarkozisme, c’est pourquoi je réitère la thèse de sa défaite définitive. Echec et mat. Encore une semaine et la page sera tournée. D’ailleurs avez-vous entendu prononcer son nom hier soir ?
Mais la droite n’est pas morte et continuera à veiller à ses intérêts : Préparons-nous à de prochaines surprises !
Et la gauche ? S’est-elle réunie autour d’un chef charismatique ? A-t-elle une véritable cohérence ?
Non. Preuve en est de cette alliance de la carpe et du lapin qui est celle de ses accords avec les écologistes. Car, et je sais qu’il est incorrect de le dire, l’écologie est fondamentalement de droite : Nostalgie de la terre, idéalisation du passé, des traditions. Détestation de l’industrialisation. Soumission à un ordre naturel et théorie de la décroissance. Or on sait que la limitation de la production et le contrôle des ressources, sauf régulation internationale qui est de l’ordre de l’impossible, favoriseraient les plus privilégiés et réduiraient les pauvres et les pays du Tiers-Monde à toujours plus de misère. Le masque "gauchiste" de l'écologie n'existe que parce que celle-ci est apparue dans le sillage de 68.
Pourtant, si le socialisme doit composer avec l’écologie c’est dans ce débat difficile parce que peu séducteur pour les consommateurs obèses que nous sommes devenus : Il faut lutter contre la consommation effrénée et ce combat est d’abord culturel. Il remet en cause les codes de « séduction », qui modèlent les individus : le cinéma, la publicité, l’idéal "people" véhiculé par tant de médias, de radios, de télévision - en particulier en prenant pour cible les plus jeunes.
Il ne s’agit donc pas de "décroissance" mais de penser une croissance raisonnée sur un certain type de consommation et d’interdire, par le biais de taxes extrêmement dissuasives, les véhicules de luxe, tous les loisirs polluants, les yachts, les avions privés… Imaginons les prix multipliés par 10 ! Idem pour tout un tas de gadgets inutiles. Je pense à ces extraits de « la Transparence du Mal » de Jean Baudrillard quand il écrivait : « Nous ne sommes plus dans la croissance, nous sommes dans l’excroissance. Nous sommes dans une société de la prolifération, de ce qui continue de croître sans pouvoir être mesuré à ses propres fins. » Et plus loin, cette évidence : « Tant de choses sont produites et accumulées qu’elles n’auront plus jamais le temps de servir. »
La Gauche est donc face à ce défi : Quelle consommation pour demain ? Quel sens faut-il donner à la propriété et au partage ? Faut-il plus de protectionnisme ou de libre échange ? Que s'offriront mutuellement socialistes et écologistes? Etrangement ces questions ne sont jamais posées.
J’attends avec impatience que socialistes et écologistes trouvent un socle commun à ce questionnement. C’est un débat nécessaire mais je doute que nos politiques aient jamais le courage de l’ouvrir. Et sans ce débat, la gauche, fût-elle au pouvoir, ne serait qu’une droite adoucie…

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