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Le numéro deux du Vatican voit «une relation entre homosexualité et pédophilie»

Publié le 13 avril 2010 par Icicmoi
Nouveau dérapage au Vatican. Le numéro deux du de l'Eglise catholique, le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, a une nouvelle fois récusé lundi le lien entre les cas récents de pédophilie de la part du clergé et la question du célibat des prêtres, estimant que «le problème» est lié à l’homosexualité. «Nombre de psychologues, de psychiatres, ont démontré qu’il n’y a pas de relation entre célibat et pédophilie, mais beaucoup d’autres ont démontré, et m’ont dit récemment, qu’il y a une relation entre homosexualité et pédophilie, a affirmé Mgr Bertone. C’est la vérité, c’est le problème».
Le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone a fait cette sortie alors qu'il annonçait, depuis Santiago du Chili, que le pape Benoît XVI préparait «d’autres initiatives» face aux scandales de pédophilie au sein de l’église, après la publication d’une série de directives. «Je ne peux pas anticiper, mais d’autres initiatives sont à l’étude. Cela ne manquera pas de surprendre», a déclaré le cardinal Bertone. Le Vatican a d'ailleurs publié lundi pour la première fois sur son site les procédures à suivre par les diocèses en cas d’abus sexuels, dont les coupables doivent être «toujours» être dénoncés à la justice, dans le respect «de la loi ordinaire». Cette initiative sans précédent est perçue comme une façon de répondre aux accusations d’opacité de l’Eglise catholique. «Malte 2010», «Chapelle Sixtine» et…. «abus sur mineurs, la réponse de l’Eglise»: le sujet apparaît dès la page d’accueil du site internet, sous une photo de Benoît XVI (http://www.vatican.va). Outre les documents de référence sur le sujet, comme la lettre du pape aux catholiques irlandais, publiée le 29 mars, y sont énumérées les procédures appliquées en cas d’abus, notamment le fait que ceux-ci doivent «toujours» êtres dénoncés à la justice ordinaire. La dénonciation des abus «aux autorités compétentes doit toujours respecter la loi ordinaire», indique le document d’une page et demie publié en anglais. En outre, «le diocèse local doit enquêter sur chaque allégation d’abus sexuel commis par un prêtre contre un mineur. Si l’allégation semble avérée, le cas est transmis» au Vatican. Mais dans les cas les plus graves ou lorsque les preuves sont écrasantes, le prêtre peut être immédiatement défroqué, c’est-à-dire réduit à l’état laïc, par le pape, sans attendre l’issue d’un procès canonique. «Il n’y a pas d’appel contre un tel décret papal», précise le texte. Pendant l’enquête sur un prêtre, «l’évêque peut imposer des mesures de précaution» pour protéger sa communauté religieuse ainsi que les victimes, en particulier les enfants. Selon le Vatican, ces lignes directrices ne sont pas nouvelles. Elles sont la synthèse de documents existants: le droit canon en général, un «motu proprio» (décret) de 2001 -signé par Jean Paul II sur la base d’un texte préparé par son son futur successeur, le cardinal Joseph Ratzinger-, et un document de 2003. Mais le texte de 2003 n’avait jamais été rendu public tandis que le motu proprio n’avait été diffusé sur le site qu’en… latin et en portugais. De plus, le document indique que de nouvelles dispositions sont en cours de préparation. Selon l’agence italienne Ansa, elles pourraient concerner les délais de prescription. L’Eglise, secouée par une série de scandales pédophiles, est accusée d’avoir gardé le silence sur des abus commis par des prêtres ou des religieux. Le pape Benoît XVI a été lui-même mis en cause. Entre silences et couacs de communication -comme lorsque le prédicateur du Vatican a comparé les accusations contre le pape à de l’antisémitisme, avant de présenter ses excuses-, le Saint-Siège a été accusé de ne pas apporter la réponse adéquate. «Le Vatican ne se rend pas encore compte à quel point la crise médiatique est sérieuse», a dit récemment à l’AFP le vaticaniste du quotidien Il Giornale, Andrea Tornielli. «Il serait utile que les dirigeants du Saint-Siège parlent un peu plus avec les journalistes», a déclaré à La Stampa George Weigel, auteur d’une biographie de Jean Paul II. Lundi, le directeur de l’Osservatore Romano, l’un des organes officiels du Vatican, a rétorqué que Benoît XVI était «un grand communicateur». «Il écrit à la main, mais il se tient très informé et est attentif à la communication», a déclaré Giovanni Maria Vian devant l’association de la presse étrangère à Rome. Pour lui, la publication sur internet des documents sur la pédophilie est une nouvelle preuve que l’Eglise a géré cette question «de manière exemplaire». Reste à savoir si cette offensive médiatique sera de nature à satisfaire l’opinion, et surtout les victimes qui réclament avant tout des «excuses» solennelles du pape et des sanctions contre les coupables et leur hiérarchie.
(Source AFP)

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