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Viol, Une Histoire d’Amour, Joyce Carol Oates, 2003. En...

Publié le 15 avril 2010 par Mmepastel

Viol, Une Histoire d’Amour, Joyce Carol Oates, 2003.

En écho parfait au post précédent, je viens de terminer la lecture éprouvante de Viol, Une Histoire d’Amour de Joyce Carol Oates. En même temps, avec un titre pareil, j’aurais pu m’y attendre.

Oui, mais c’est comme ça avec avec JCO, on sait que l’on plonge en eaux troubles, mais on a quand même envie d’y aller.

C’est une histoire terrible mais banale au départ, qui fait penser au film que j’ai vu il y a des années avec Jodie Foster (Les Accusés, qui, si l’on en croit la bande-annonce ci-dessus et mes souvenirs était réalisé avec des mouffles mais avait le mérite de poser une question cruciale), sur le mode : une femme est violée, mais la communauté -et la justice- minimisent, voire nient les faits, sous prétexte qu’elle-l’avait-bien-cherché.

Ce que le post précédent confirme : la violée est encore suspecte.

Dans le livre, l’héroïne violée de manière collective et pratiquement laissée pour morte, est une belle jeune femme sexy, qui aime s’amuser et ne craint pas de séduire les hommes. Alors voilà, quand elle est violée, sous les yeux de sa fille rouée de coups, les gens comme il faut de Niagara Falls (décidément, une riante commune), s’accordent globalement pour penser qu’elle ne l’a pas volé.

Le procès s’amorce mal malgré les preuves accablantes. Il apparaît assez rapidement que les sept violeurs vont s’en tirer. Tina sombre dans la dépression.

Seulement voilà. Un flic, pas du genre tendre ni causant, pas du genre blanc comme neige (il a aimé tuer en Iraq) mais celui qui a découvert la petite fille en sang et en larmes puis sa mère dans le hangar, lieu du crime, se met en tête de réparer ce qu’il peut. Puisque la justice de son pays ne rend pas justice, il s’y colle. Et c’est là que l’amour entre en jeu, bizarrement. Mais pas de la manière attendue, du genre : Tina se refit une santé et épousa son viril sauveur et ils eurent beaucoup d’enfants…! Non ! C’est Joyce Carol Oates qui raconte, n’oublions pas. Les élans d’amour fou n’émaneront pas du coeur de la mère meurtrie… Et c’est là toute la beauté du texte, sa part de subtilité.

“Il y avait de la laideur dans ce monde mais il y avait aussi de la beauté. Il y avait de la haine, mais de l’amour.

Apparemment une adaptation cinématographique était prévue, avec Uma Thurman, mais j’ai l’impression que le projet a capoté. Je ne suis pas sûre que ce soit une grande perte, parce qu’avec un tel sujet, il faut y aller avec subtilité, et je ne suis pas sûre que ce soit la principale qualité d’Harold Becker…

Viol, Une Histoire d’Amour, Joyce Carol Oates, 2003.
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