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Clapotis capota

Publié le 15 avril 2010 par Malesherbes

Lundi 12 avril, à Washington, Nicolas Sarkozy a accordé une interview à CBS. Après l’avoir interrogé sur ses conceptions en matière de sécurité nucléaire, évoquant en particulier les risques de dissémination, la possibilité d’une attaque d’Israël sur l’Iran, la journaliste Katie Couric l’a questionné à propos de la « rumeur ». Il était très facile à notre Président de refuser de répondre, en indiquant qu’il n’était pas de coutume de traiter de sujets de la vie française depuis l’étranger, qu’ils soient politiques ou privés. Mais il craignait peut-être d’avoir l’air de se dérober devant la question ou bien son ego l’a incité à se poser en victime. Très calme, avec toute la misère du monde sur les épaules, il s’est appliqué à répondre, lui qui déclarait il y a quelques jours : « Je n'ai pas une seconde à perdre avec ces élucubrations. Même pas une demi-seconde ».

Il oublie que c’est lui qui sans cesse a confondu vie publique et vie privée. Rappelons ici, sans être exhaustif, quelques exemples de situations où il a utilisé des fonctions politiques au service de sa vie privée, ou l’inverse :

- Le 28 novembre 2004, lors de son élection à la Présidence de l’UMP, on a pu voir sur un écran géant son fils Louis, âgé alors de sept ans ( !), s’écrier « Bonne chance, mon papa ! »

- Le 1° juillet 2006, il a complaisamment célébré ses retrouvailles avec son épouse Cécilia en Guyane, dans une pirogue sur le Maroni, s’offrant aux objectifs des photographes.

- Le 19 octobre 2007, il a annoncé son divorce d’avec Cécilia, date choisie vraisemblablement pour amoindrir l’écho d’une grève des transports.

- Le 15 décembre de la même année, après avoir dûment convoqué les médias, il est allé s’exhiber à Disneyland avec sa dernière conquête. Peut-être pour démontrer qu’un homme de sa qualité était capable de terminer au plus vite une phase de célibat.

- Le 4 février 2008, il déclarait aux aciéristes de Gandrange  éberlués : « et je dois dire que Gandrange, comme voyage de noces, y’a pas mieux ! »

Et c’est cet homme qui veut nous faire verser des larmes sur sa dure condition de proie des médias !

Que dire également des termes utilisés, non pas par des ministres, aisément rivaux, mais par le cercle des Gardiens de la rupture, tel Pierre Charon : « la peur change de camp ». Tiens, il y a donc des camps au sein de l’exécutif, et l’un de ces camps a eu peur ?

Il est vain de vouloir lutter contre une rumeur. Il me semble impossible de démontrer qu’une rumeur sans fondement est une pure invention. Par contre, si des faits peuvent lui donner un semblant de vraisemblance, il est plus aisé d’en fournir des preuves. C’est peut-être ce qui a amené ceux qui ont assigné des médias en justice de dénoncer une atteinte à la vie privée plutôt qu’une calomnie.

Le fond du problème est que les deux membres du couple présidentiel n’ont pas été précédemment des parangons de vertu. Ce contexte a pu donner de la crédibilité à cette rumeur et l’attitude incohérente de ses victimes en a assuré la persistance.


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