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Joyeux anniversaire Maître

Publié le 16 avril 2010 par Elulocal

Billet-hommage, librement inspiré par
"Les rois du Baratin" de Maître Eolas, publié il y a exactement 6 ans (à la minute près).

J'assiste souvent à un phénomène récurent dans mes rencontres avec les hommes politiques, qu'ils soient jeunes (à mon grand dam, car naïvement, je suis persuadé que la nouvelle classe politique a soif de transparence) ou âgés, d'envergure nationale ou aux modestes prétentions locales, c'est celui du roi du baratin.

Émules de Davinain, ils ont fait leur la phrase de celui-ci " n'avouez jamais ! "

Acculés, dans de vaseuses explications sur les motivations d'une proposition démagogique, esquivant les sujets polémiques avec brio, ils pensent ainsi se sortir avec classe d'un débat, tel un félin d'une chatière.

Mais quand on ne veut pas se prononcer sur le fond, il faut quand même un jour se dévoiler, et la cohérence des promesses ne tient jamais face à la réalité du pouvoir, c'est à la lumière de sa pratique qu'ils seront jugés par leurs conseillers, leurs concitoyens, le personnel de leur collectivité, et les institutions qui la contrôlent.

Alors ils bâtissent un mensonge... Et s'en sortent souvent très bien jusqu'à maintenant. Je précise, jusqu'à maintenant, parce qu'il est difficile pour un homme politique, y compris élu local, de faire face dans son action, et dans son discours à la mémoire informatique qui nous permet de chercher et trouver facilement les contradictions entre ses anciennes propositions et ses actions. D'autant plus que l'information est disponible désormais, et de plus en plus, au plus grand nombre. Certains ont la malice de penser que la communication peut y palier, selon le principe "plus on en parle, plus c'est vrai", mais c'est mal comprendre le citoyen 2.0, qu'il soit internaute ou pas. Il dispose de l'information de manière beaucoup plus libre que dans les années 80 ou 90, il se fabrique sa revue de presse, il critique, et il sait facilement ignorer un message politique polluant son espace informatif. D'ailleurs, l'effet inverse tend à se produire, et c'est un problème, car pour une partie non-négligeable de la population, "plus on en parle, plus c'est faux", ainsi sont fabriquées les thèses fantaisistes de conspirations. Ce réflexe défensif face à la com', entraîne parfois la population dans une paranoïa suraiguë, et rend assez difficile le travail d'éclaircissement qu'il est nécessaire de fournir dans certaines de nos collectivités où ont pu se manifester effectivement des comportements excessifs: si ce n'est de réelle conspiration, au moins des systèmes de fonctionnement déviants.


Sur le registre de la délinquance en col blanc, voire même de la criminalité, puisque notamment le faux en écriture publique est un crime contre l'État, un spécialiste de ce type d'affaires m'expliquait récemment les stratégies mises en place par les représentants de la loi et de la justice de notre pays, afin de démasquer les hommes politiques qui s'essayaient à ce genre de pratiques. Il est intéressant de noter, comme Maître Eolas le faisait pour les petits escrocs, la répétition du même crime ou délit par les personnages en question. Selon cet "expert", la collecte minutieuse et patiente de témoignages et d'indices, confine, a priori, le mensonge des suspects dans des limites bien inférieures à celles que nécessite l'épanouissement de leur (contre-) vérité, et le taux de résolution de ces affaires est extrêmement élevé. A tel point que le législateur remanierait fréquemment le code des marchés publics pour laisser toujours plus de liberté dans les comportements des élus, quand il ne s'agit pas plus rapidement, de l'Exécutif qui relève les seuils directement.
Je me suis écarté du sujet original et essentiel, l'anniversaire du premier billet de Maître Eolas, que j'ai du découvrir, il y a 3 ou 4 ans, après la lecture de ce billet qui aujourd'hui encore, me glace. Joyeux anniversaire, et longue vie à votre blog!
P.S.: On est quelques uns à prendre les paris sur le fait que vous puissiez un jour vous engager en politique. Si d'aventure vous tombiez sur ce modeste billet, n'auriez-vous pas un scoop?


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