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L'oncle Charles

Publié le 18 avril 2010 par Rendez-Vous Du Patrimoine
L'oncle Charles
Clichés I. RambaudLes poses de première pierre ont souvent tout l'apparat des grandes manifestations et la  fraîcheur des projets en cours de construction. Elles souffrent aussi malheureusement souvent d'une certaine inanité : chantiers boueux, tentes en plein vent, discours creux et suffisants etc...Ce n'était pas le cas hier matin pour la première pierre du Musée de la Grande Guerre à Meaux qui doit tout à son collectionneur d'origine, Jean-Pierre Verney, et beaucoup à la Communauté d'agglomération du pays de Meaux ainsi qu'aux partenaires associés (Etat, Conseil régional, Conseil général etc...). Il y avait l'apparat certes (les 37 drapeaux des nations belligérantes à l'époque, les ambassadeurs, les discours, les soldats en tenue d'époque), la vue plongeante sur le chantier qui s'étale au pied du monument américain, la foule des grands jours, bref tout ce qui fait un événement réussi avec en sus un soleil  éclatant et une légère brise pour faire voler les drapeaux.
L'oncle Charles
Il y eut surtout un grand moment et un grand discours, celui de Frédéric Mitterrand. La voix grave, lente et lasse s'accordait à merveille au moment et au thème. D'autant que le ministre de la culture choisit d'emblée d'évoquer la disparition des soldats et leur tragique absence au sein des familles éprouvées. Une absence qu'il témoigna avoir vécu avec celle de "l'oncle Charles" tué au combat à Monastir (Macédoine). Il nous dit avoir, bien des années plus tard, consulté les archives, avoir trouvé le lieu exact de sa mort, être allé sur place "dans le vallon perdu" qu'il décrivait dans sa dernière lettre, avoir ainsi suivi ses traces et relié le passé et le présent, les documents au vivant, la guerre et le temps de paix.Cette voix lancinante qui associait l'expérience personnelle à celle de toutes les familles concernées par ce conflit mondial a su donner une grandeur réelle à la fragile figure de l'absent lointain  qui part avec le sourire et ne revient pas. Il l' a fait revivre le temps de quelques mots. Ce matin là, l'oncle Charles était bien présent, avec tous les morts de cette Grande Guerre, avec tous les personnages imaginaires des plus grands romans et des plus grands films, avec tous les vivants que nous sommes aussi.
L'oncle CharlesSite internet à consulter : ici.Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !

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