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Princesse Mononoké : fresque guerrière & leçon d’humilité

Publié le 18 avril 2010 par Vance @Great_Wenceslas

 

Une chronique de Nico

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Voici l'un de mes Miyazaki préférés. Tout le monde a son petit classement ;) 

Pour moi, celui ci atteindrait sans problème le top 3. 

Princesse Mononoké

Une fable écologique d'une saisissante justesse. 

Une aventure épique dans le Japon médiéval. Accessoirement l'un des meilleurs films d'Heroic Fantasy. 

Résumé Allociné Au XVe siècle, durant l'ère Muromachi, la forêt japonaise, jadis protégée par des animaux géants, se dépeuple à cause de l'homme. Un sanglier transformé en démon dévastateur en sort et attaque le village d'Ashitaka, futur chef du clan Emishi. Touché par le sanglier qu'il a tué, celui-ci est forcé de partir à la recherche du dieu Cerf pour lever la malédiction qui lui gangrène le bras.

"Porter sur le monde un regard sans haine"

Mononoké est peut être l'un des Miyazaki les plus ambitieux. Il s'agit d'une énorme fresque guerrière. 

Le travail sur la crédibilité de l'environnement est absolument prodigieux. Nous n'avons jamais réellement l'impression de voir un "anime", nous sommes face à un film au sens large. On pourrait presque penser que Miyazaki a tout simplement posé sa caméra dans un village, dans une forge, dans une forêt. Le film grouille de vie. Regardez ces plans larges dans les villes où chaque habitant est doté d'un but, d'un sens. Regardez les insectes volants et rampants dans la forêt. 

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Et puis ces décors ! Les flaques d'eau boueuse, les mousses et lichens, les roches, les cours d'eau vrombissants... Un soin incroyable apporté à la représentation de la forêt. C'est simple, le spectateur découvre la beauté du lieu en même temps qu'Ashitaka. Ma séquence culte est celle où le héros aperçoit pour la première fois le Dieu Cerf. Il se trouve au bord d'un lac dans une espèce de forêt ombragée. Lorsque le Cerf passe au loin, une sorte de lueur est perceptible. Magistral. 

Les divinités animales imposent le respect. A la fois protecteurs et menaçants, les animaux sont clairement à l'image de la nature qu'ils défendent. 

Le rapport de l'Homme à la Nature a toujours été l'une des préoccupations principales de Miyazaki. Ici le thème est à son apogée, à son climax (pour utiliser le terme écologique). Un film qui devrait être projeté dans toutes les écoles, bien plus que les documentaires à tendance moralisatrice. Le propos est ici très subtil, il laisse le soin au spectateur de tirer ses conclusions. Comment rester insensible au respect de l'environnement après un film pareil ? 

Le film prend son temps. Il montre ce que le spectateur doit voir tout en permettant à son esprit de vagabonder. Une sorte d'envoûtement et de fascination pour ce que l'on est en train de regarder. Il faut dire que la musique facilite l'immersion. Elle est certes épique pendant les moments d'action, mais la plupart du temps elle est douce et mystérieuse. Une réelle symbiose entre le son et l'image, que je rapprocherais de la réussite, par exemple, de Blade Runner

Un film étonnamment long pour un dessin animé, mais qui se laisse pourtant revoir très facilement. Il est impossible de découvrir tous les secrets du récit la première fois. Connaître le déroulement de l'histoire peut nous faire changer d'avis sur l'appréciation de certains personnages par exemple. Tout n'est pas noir ou blanc. 

Miyazaki nous délivre une formidable leçon d'humilité. Un film somme. 

Test DVD

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Trois éditions françaises. Je conseille la troisième même si techniquement elles se valent toutes. 

Image : 

Un master légèrement poussiéreux, si on veut chipoter, mais plutôt propre la plupart du temps. 

Des couleurs naturelles et une définition incroyable. Le hic vient d'un léger bruit vidéo et de légers défauts de compression. Rien d'aussi important que sur Le Voyage de Chihiro

Son : 

La piste DTS VF est extrêmement dynamique et puissante, avec une spatialisation idéale de la musique et des basses monstrueuses. La VF DD est un peu moins performante mais reste excellente. La VO est peut être un peu moins puissante mais elle me parait mieux mixée, les voix sont plus naturelles et leur intégration est meilleure. 

La VA est une petite curiosité (un casting de personnalités assez impressionnant) mais le son est trop faible comparé aux autres versions. 


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