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Thérapie manuelle pour la CI et le syndrome d’urgence-fréquence

Publié le 02 janvier 2008 par Phill443

The Journal of Urology / Copyright © 2001 par l'American Urological Association, INC ® 

 LES POINTS-DECLENCHEURS (PD) MYOFASCIAUX DU PLANCHER PELVIEN : THÉRAPIE MANUELLE
POUR LA CYSTITE INTERSTITIELLE
(CI) ET LE SYNDROME DE L'URGENCE-FREQUENCE

JEROME M. WEISS 
Du Pacific Centerpour la douleur et le dysfonctionnement pelviens, San Francisco, Californie 

EXTRAIT 

But : l'efficacité de la thérapie physique manuelle a été évaluée dans les patients présentant une CI et un syndrome urétral, avec le symptôme de l'urgence-fréquence avec ou sans douleur pelvienne. Le raisonnement a été basé sur l'hypothèse que les PD myofasciaux du plancher pelvien ne sontpas seulement une source de douleur et de symptômes de vidange (voiding symptoms), mais également un déclenchement pour une inflammation neurogène de la vessie par l'intermédiaire des réflexes antidromiques.   * antidromiques : transportant des impulsions nerveuses en direction opposée à la normale physiologique 

Matériel et méthodes : de septembre 1995 à novembre 2000, 45 femmes et 7 hommes, y compris 10 ayant une CI et 42 un syndrome d'urgence-fréquence, ont entrepris une thérapie physique manuelle du plancher pelvien pour 1 à 2 visites hebdomadaires pendant 8 à 12 semaines.Les résultats ont été déterminés par le score (*) complet des symptômes indiquant le taux d'amélioration en accord avec les paramètres de résultats, ce qui comprenait 25% à 50% faibles, 51% à 75% modérés, 76% à 99% importants et 100% guérison complète de 100%.

Dans 10 cas ces résultats subjectifs ont été confirmés en mesurant la tension pelvienne résiduelle du plancher pelvien par électromyogramme avant et après le traitement. * Score : indique le nombre de points obtenus sur la feuille donnée aux patients pour relever l'évolution de leurs symptômes.

Résultats : des 42 patients présentant le syndrome d'urgence-fréquence avec ou sans douleur, 35 (83%) ont eu une amélioration modérée à forte ou à la guérison complète, tandis que 7 sur les 10 (70%) ayant une CI ont eu une amélioration modérée à forte. La durée moyenne des symptômes avant traitement dans ceux ayant une CI et le syndrome d'urgence-fréquence était 14 ans (moyenne 12) et 6 ans (moyenne 2.5), respectivement.

Chez les patients sans symptômes ou de courte durée, la durée moyenne des symptômes était d'un an ½. Sur 10 patients ayant eu une électromyographie la tension pelvienne moyenne au repos a diminué de 9.73 à 3.61 μV., ce qui représente une amélioration de 65%. Conclusions : la thérapie manuelle du plancher pelvien pour réduire l'hyper tonicité du plancher pelvien améliore efficacement le syndrome d'urgence/ fréquence et de la CI. 

Il est bien établi que les muscles dysfonctionnels du plancher pelvien contribuent  de manière significative aux symptômes de la CI et du syndrome urétral, càd de l' urgence-fréquence avec ou sans douleur.Cependant, il est également possible que ces muscles agissent non seulement comme une source de symptômes, mais également comme déclenchement pour une inflammation neurogène de la paroi de la vessie, qui est une source de la perméabilité urotheliale caractéristique de la CI.Schmidt et Vapnek ont exécuté des examens urodynamiques sur des patients atteints de CI ou urgence-fréquence graves, et ont observé que les épisodes de douleur correspondaient plus avec des changement de comportement du sphincterque de la vessie.

La pression appliquée aux muscles du plancher pelvien, particulièrement les muscles élévateurs, la douleur qui en découle et la compression continue se référent à la douleur des régions suprabiennes et périnéales, du rectum, du gland et de la vulve. La plupart des patients n'avaient aucun contrôle volontaire des muscles du plancher pelvien.

Cependant, après que ces muscles aient été détendus par le biofeedback ou la neurostimulation, les symptômes se sont rapidement réduits. Puisque les symptômes de la CI et du syndrome d'urgence-fréquence sont semblables, l'étiologie peut être également semblable. Une association entre le dysfonctionnement des muscles du plancher pelvien avec symptômes de vidange et le syndrome d'urgence-fréquence a été également observée : sur 25 femmes souffrant d'urgence-fréquence urinaire grave, Schmidt et Tanagho ont remarqué une hyperactivité des muscles volontaires entourant le tiers éloigné de l'urètre.

Chez les patients présentant le syndrome d'urgence-fréquence, Bernstein et autres (*) ont remarqué un niveau de tonicité élevé du plancher pelvien, une faible capacité à se détendre ou à se contracter et un contrôle volontaire insatisfaisant. Chez des patients semblables Kaplan et autres ont diagnostiqué une dyssynergie du sphincter ou une hyperactivité du plancher pelvien.Ce que ces rapports impliquent est que la vessie peut ne pas être complètement responsable du syndrome de l'urgence-fréquence et de la CI. * et al (et d'autres)

Par conséquent, il est possible que dans chez quelques patients la CI représente la fin d'un spectre à partir duquel les symptômes du syndrome d'urgence-fréquence commencent. Il peut s'ensuivre que la progression se produise le long de ce spectre comme la conséquence d'années de dysfonctionnement myofascial chronique et /ou progressif. À l'appui de ce concept, Held et d'autres ont rapporté que 28% de patients diagnostiqués avec une CI se sont rappelés avoir eu des difficultés de vidange durant l'enfance. De même lors de mon expérience lors de l'examen initial, les patients se plaignent souvent d'un long historique de symptômes urinaires intermittents qui ont progressé en association avec la douleur.

Les PD myofasciaux du plancher pelvien peuvent être à la base de la pathophysiologie de cette progression. Comme l'ont montré Schmidt et Vapnek, les résultats obtenus à la palpation du plancher pelvien sont similaires aux PD myofasciaux, définis par Simons comme un point sensible créé par la blessure à une jonction musculaire, conséquence d'une surcharge aiguë, répétée ou soutenu du muscle. En fonction de la gravité des dommages myofasciaux, un PD peut être latent et asymptomatique.

L'aspect confus dans le développement d'un PD symptomatique provient de ce que les traumatismes qui en sont responsables peuvent être additifs, contribuant aux dommages communs. Parfois, l'événement déclencheur final semble si insignifiant qu'il n'est pas identifié en tant que cause. 

Bien que les similitudes entre l'inflammation neurogène et la CI ont été décrites, à ma connaissance l'événement originel qui a provoqué l'inflammation neurogène de la vessie n'a pas été découvert. Cependant, dans mon expérience la majorité de patients ayant une CI relatent un antécédent précoce qui peut avoir comme conséquence le dysfonctionnement des muscles du plancher pelvien et ont des symptômes urétraux ou anaux suggérant un accroissement de la tension pelvienne. Aussi en tant que partie intégrale du traitement de ces patients, la normalisation de ces muscles est incluse par l'éradication du point-déclencheur et la rééducation du plancher pelvien par des exercices d'étirement et d'élongation. 

PATIENTS ET MÉTHODES

Les patients. Entre septembre 1995 et novembre 2000, 45 femmes et 7 hommes de 26 à 80 ans ont entrepris une thérapie manuelle des PD myofasciaux du plancher pelvien, y compris 6 femmes et 4 hommes dont la CI avait été soignée par hydrodistention sous anesthésie, et 39 femmes et 3 hommes ayant, le syndrome d'urgence-fréquence - une fréquence-urgence grave avec ou sans douleur urétrale (les sus-nommés syndrome urétral et de prostadynie, respectivement). (ndt : la prostadynie ou prostatodynie - terme peu employé jusqu'à présent - désigne le syndrome de douleur pelvienne chronique - CPPS - sans inflammation ni infection bactériologique.) 

Quelques patients souffrant du syndrome d'urgence-fréquence et ayant des symptômes suggérant une CI ont refusé la cystoscopie sous anesthésie. Des patients ont été orientés vers la thérapie manuelle en raison de leur insatisfaction avec des traitements précédents.

Des 42 patients avec le syndrome d'urgence-fréquence, le traitement inefficace incluait les antibiotiques dans 55% des cas, la dilatation urétrale dans 50%, anticholinergiques dans 30%, le diazepam dans 22%,les antidépresseurs tricycliques dans 15%, des alfa-bloquants dans 12.5%, le chlorhydrate de phenazopyridine dans 10%, la chirurgie dans 5% et l'acuponcture dans 10%. À la 1ère visite on a donné aux patients un questionnaire sur leurs scores de symptômes.

Des questions sur l'urètre, la vessie et la douleur lombaire qui étaient appropriés à chaque cas, incluant aussi bien que celles spécifiques à chacun sur la douleur testiculaire, pénienne, prostatique et vaginale. Des questions sur la vidange impliquant l'urgence-fréquence, la nocturie (ndt : dysurie nocturne), l'hésitation, l' intermittence, la force du jet et la vidange inachevée. Les patients ont été invités à évaluer leurs symptômes sur une échelle allant de 0 (aucun) à 4 (graves). 

Sur chaque questionnaire rempli les scores représentaient les symptômes des 30 jours précédents. Après avoir comparé les scores avant et après traitement, le taux d'amélioration enregistré a été de 25% à 50%- faible, 51% à 75% - modéré, 76% à 99% - important, et résolution complète. de 100%.

Dans 10 cas l'effet de la thérapie manuelle myofasciale a été évaluée par l'électromyographie en utilisant une unité de biofeedback et une sonde péri anale ou péri vaginale.Les mesures avant et après traitement ont été comparées.

La thérapie manuelle.L'examen physique initial fait par le rectum ou le vagin avec le patient en position de lithotomie consiste en la palpation de la totalité du plancher pelvien, càd du sphincter urinaire et anal, des muscles pubo-urétraux, vaginaux et rectaux, iliococcygiens, piriformes et l'obturateur interne. Cet examen identifie la vigueur, la sensibilité (à la douleur) ou les bandes tendues et rayonnement de la douleur qui reproduit les symptômes.

La sensibilité est habituellement évidente chez les femmes dans les muscles et le tissu connectif latéral à l'urètre (sphincter urinaire et pubo-urétral), et chez les hommes dans le muscle pubo-prostatique latéral (de pubo-coccygien) à la prostate et le diaphragme urogénital. En outre, des PD dans la structure du périnée peuvent être une source significative de douleur périnéale chez les hommes. 

Contrairement aux groupes de muscles externes que les physiothérapeutes traitent manuellement avec 1 ou 2 mains, les groupes de muscles internes limitent le praticien au traitement par 1 de doigt par le rectum ou le vagin. La sensibilité, la dureté ou les bandes tendues sont repérées. Elles sont alors traitées par compression, étirement, tapotageperpendiculairement aux groupes de muscles affectés ou permettant au doigt de glisser entre les fibres pour chercher la direction de moindre résistance, trouvant finalement la source (termed following the well).

L'utilisation simultanée de l'étirement externe du muscle (élongation du piriforme ou élongation isométrique (*) du pubo-coccygien ou l'application de la chaleur externe favorise une plus grande relaxation de muscle.  * isométrique adjectif - Se dit d'une contraction musculaire telle que la longueur du muscle ne change pas alors que la force développée par le muscle augmente. Copyright : Le Petit Larousse ©

Quand ces techniques sont appliquées chez les femmes, les secteurs sensibles dans le sphincter urinaire, les tissus péri-urétraux et pubo-urétraux sont comprimés contre la symphyse pubienne (*) combiné avec une traction latérale. La pression légère initiale est fortement accrue au fur et à mesure que le patient s'adapte à la technique. Si le premier contact est trop brusque ou ferme, il peut se produire un spasme musculaire. *symphyse nom féminin1. [Anatomie] Nom de certaines articulations fixes ou peu mobiles. La symphyse pubienne. Copyright : Le Petit Larousse ©

Après que cette manœuvre d'étirage/compression de la partie latérale ait été répétée plusieurs fois, la traction postérieure est appliquée par le vagin ou le rectum. Le patient est alors invité à contracter le muscle après que le muscle pubo-vaginal ait été contrôlé, tandis que le doigt de l'examinateur est maintenu fixe.Le résultat de cette manœuvre est une contraction isométrique contre la résistance.

Ce type d'étirement a un effet réflexe inhibiteur sur la tension musculaire et il en résulte une meilleure relaxation et un plus grand allongement du muscle. Avec le doigt de l'examinateur dans cette nouvelle position, plus postérieure, le patient répète encore la contraction isométrique plusieurs fois, ce qui a pour conséquence une encore meilleure élongation musculaire. 

Le but de cette manœuvre est de rallonger ces muscles contractés antérieurs en diminuant la tension péri-urétrale, de supprimer les PD dans des muscles élévateurs, de rééduquer les muscles à une gamme normale de mouvement et de faire prendre conscience au patient de la tension musculaire. Lorsque la palpation péri-urétrale est répétée, il y a habituellement moins de sensibilité, un assouplissement et un amincissement de la masse contractée du tissu entre le doigt (palpant) et la symphyse pubienne ainsi qu'une amélioration de la capacité musculaire du patient à la contraction et à la relaxation.

Une technique semblable est employée chez les hommes mais l'attention est dirigée vers le fascia endopelvien et le muscle latéral pubo-prostatique ou au pubo-coccygien du bord de la prostate au col de la vessie et à la membrane urétrale. La compression réitérée relâche le tissu et diminue la sensibilité. Une fois ces opérations terminées, l'attention est orientée vers le diaphragme urogénital et le secteur du sphincter urinaire.

Le doigt interne incurvé est dirigé vers l'examinateur et le diaphragme urogénital est étiré intérieurement. La marge postérieure est aisément identifiée par le muscle périnéal transversal superficiel, qui limite le mouvement postérieur. En plus du diaphragme urogénital, l'obturateur interne est généralement impliqué. Son implication peut être détectée avec le patient dans la position lithotomique en luttant contre la résistance en poussant la partie latérale de genou contre la main.

Cette manœuvre provoque la contraction de l'obturateur interne, se raccourcissant et s'élargissant sous le muscle élévateur, ce qui le rend identifiable. Tous les points sensibles sont alors supprimés par compression et l'étirement. La compression peut être plus efficace quand le patient ramène la cuisse ipsilatérale vers l'épaule contre-latérale dans le surnommé étirement piriforme. L'étirement peut être augmenté avec les technique de spray au fluorimethane et/ou la chaleur. Les PD des muscles élévateurs recouvrant l'obturateur interne peuvent être identifiés en notant tout accroissement de la douleur sous le doigt (palpant) quand le patient contracte le muscle pubo-coccygien. 

Si des PD myofasciaux discrets demeurent après 6 à 8 semaines de traitement ou sont si sensibles que qu'on ne peut pas pratiquer une thérapie manuelle, on peut ajouter une injection de 0.5% de bupivacaine ou de 1% de lidocaïne.

Cette technique est particulièrement intéressante chez les hommes ayant une douleur périnéale consécutive à des PD du diaphragme urogénital, pubo-urétraux ou de la zone du périnée. Si les points affectés sont plus profonds, un guide d'aspiration de la prostate pour biopsie (a prostate aspiration biopsy guide) placé sur le doigt examinateur est dirigé par l'anus ou le vagin vers le PD.

Après que le bout du doigt ait été en contact avec le PD à 21 cm. l'aiguille spinale de 22 cm est passée dans le guide et 1 à 2 ml. sont injectés à chaque emplacement de PD. Le muscle est alors soumis à une gamme complète de mouvement avec des étirements. Ces injections peuvent être exécutées toutes les 1 à 2 semaines en fonction des progrès. Il n'est pas rare que les patients aient provisoirement une exacerbation des symptômes avant une amélioration significative. 

Le traitement doit continuer jusqu'à ce que la sensibilité et le rétrécissement aient disparu, ce qui nécessite1 à 2 visites par semaine pendant 8 à 12 semaines selon la durée et la gravité des symptômes. Alors que les PD et la tension musculaire décroisent en intensité, la fréquence de la thérapie est diminuée. En plus du traitement sur place, on enseigne au patient un programme à faire chez soi qui se compose du biofeedback et des exercices de Kegel, des étirements, le renforcement du muscle pelvien externe et des techniques de réduction de l'effort. 

RÉSULTATS 

Les 42 patients ayant un syndrome urétral se sont présentés à une moyenne de 24 visites en 15.6 mois, tandis que les 10 patients ayant une CI se sont présentés à une moyenne de 18 visites en 19.7 mois. Aucun patient ne s'est retiré pendant la période de traitement initial. Les scores des symptômes du pré traitement ont indiqué une différence marquée entre ceux ayant une CI et ceux ayant un syndrome d'urgence-fréquence avec un score moyen de 18.80 et 12.65, respectivement. Les patients présentant la CI avaient également plus de sensibilité, de spasmodicité (*) et de PD des muscles du plancher pelvien. * Spasticity - “spasmodicité” : tendance à avoir des spasmes .

Des 42 patients présentant le syndrome d'urgence-fréquence,13 (31%) ont eu une amélioration modérée, 13 (31%) ont eu une nette amélioration et 9 (21.4%) ont eu une disparition complète des symptômes après la période de traitement initiale. Ainsi, la guérison complète, l'amélioration marquée et modérée ont été réalisées dans 35 cas (83%). Seulement une faible amélioration a été notée chez 6 patients et les symptômes sont restésinchangés chez 1 patient.

Les symptômes urinaires se sont plus améliorés, avec une moyenne de 5.65 et 3.74 dans la baisse du score de la douleur et des symptômes. Le suivi moyen de ces 42 patients était de 20 mois après l'achèvement de la thérapie, dont 3 n'ayant pas été suivi à long terme. Le questionnaire a montré une diminution de 9% dans les taux d'amélioration. Ainsi, à long terme le taux d'amélioration est tombé à 74% (29 des 39 patients) contre 83% à la fin de la thérapie. Après la période initiale de traitement, 1 des 10 patients ayant une CI avait une amélioration nette et 6 une amélioration modérée, tandis que 3 ressentaient une faible amélioration. Ainsi,le taux combiné d'amélioration nette et modérée était de 70% (7 cas sur 10).Aucun patient n'a connu de guérison complète et aucun n'a noté des symptômes inchangés ou aggravés.

Comme chez les patients avec l'urgence-fréquence, les symptômes urinaires sont ceux qui se sont le plus améliorés avec une moyenne de baisse de 5 points, bien que le score de la douleur est baissé légèrement moins, càd de 4 points. Le suivi moyen dans ces cas était de 19 mois après l'achèvement de la thérapie.

Trois patients ont été perdus lors du suivi mais ceux qui ont répondu n'ont rapporté aucun changement du taux de leurs symptômes. Chez les 10 patients ayant entrepris une électromyographie, la moyenne de la tension au repos lors du pré traitement qui était de 9.73 μV. est descendue après traitement à 3.31 μV. Beaucoup de patients ont eu un accroissement périodique des symptômes qui sont apparus être liés à l'effort, au régime, à l'activité sexuelle ou à toute autre activité physique spécifique.

Cependant, après que le cours du traitement ait été achevé, les aggravations étaient plus courtes et moins intenses. La nécessité de traiter les patients périodiquement pour ces recrudescences de symptômes explique la marge des 3 à 48 mois du suivi pour l'achèvement de la thérapie.

Généralement la durée des symptômes avant le traitement est en corrélation directe avec la disparition ou la diminution des symptômes. De plus, les patients qui se sont rendus compte que les stress dans leur existence était associés avec une recrudescence des symptômes et, de ce fait, ont participé à des techniques de réduction du stress, à des groupes de soutien ou à une psychothérapie, ont généralement mieux réagi.Après que le traitement ait commencé, une aggravation dessymptômes a tendance à répondre beaucoup plus rapidement au traitement (1 ou 2 séances) qu'au début de la thérapie. Pendant les mois suivants, les aggravations ont été moins aisément déclenchées par l'activité qui les avait provoquées précédemment.

La diminution dans l'amélioration des symptômes après 6 à 12 mois était en grande partie imputable à l'arrêt du traitement à la maison par le patient, càd des techniques de réduction du stress, des exercices de Kegel et de la thérapie physique. 

DISCUSSION 

Les patients ressentant l'urgence et la fréquence urinaires avec ou sans douleur chronique représentent un défi médical frustrant. L'accroissement de la perméabilité urotheliale caractéristique de la CI a été bien décrite, bien que le mécanisme pathogénique soit complexe. Néanmoins, pour produire le soulagement des symptômes vexant de l'urgence-fréquence et de la CI, les praticiens doivent essayer de trouver leur origine.

Le plancher pelvien est particulièrement vulnérable aux PD myofasciaux en raison de son emplacement central, transmettant les forces entre le haut du corps et les jambes, devant supporter en permanence une activité sphinctérienne et sexuelle, un type caractéristique de contraction excentriques ou d'élongation qui entraîne plus d'effort sur le tissu myofascial et une réponse significative à cet effort. 

La raison anatomique pour laquelle ces PD myofasciaux aigus du plancher pelvien peuvent influer sur la vessie repose dans la proximité étroite avec la moelle épinière des terminaisons nerveuses afférentes au pudendal (plancher pelvien) et des nerfs parasympathiques de la vessie. Avec assez de points douloureux dans la moelle épinière sacrée (ndt :du sacrum), la corne des neurones dorsaux peut probablement déclencher une transmission antidromique dans les nerfs adjacents de la vessie. Les scores les plus graves des symptômes de pré traitement des patients ayant une CI dans cette série représente l'évidence des conséquences douloureuses de l'implication de la vessie. 

On a observé une inflammation neurogène après avoir stimulé les nerfs de la moelle épinière, les ganglions pelviens et les racines dorsales. Jasmin et d'autres ont expérimentalement produit des cystites neurogènes chez des rats en injectant le virus neurotropique dans le muscle de l'adducteur dorsal caudal. Ils ont postulés que les circuits de la vessie qui s'y réfèrent ont été activés en raison de l'invasion des circuits voisins par ce virus.

Par conséquent, il est possible que la douleur myofasciale du plancher pelvien puisse initier une transmission antidromique aux nerfs adjacents de la vessie par les racines réflexes dorsales, les réflexes d'axone (*) des fibres afférentes qui bifurquent ou autre mécanismes inconnus pouvant initier l'inflammation neurogène décrite dans ces études.   * Axonenom masculin Prolongement du neurone qui conduit le message nerveux de ce neurone vers d'autres cellules. Copyright : Le Petit Larousse ©

Bien qu'il soit possible que le traitement dirigé vers la vessie pour diminuer l'effet des stimulus nocifs locaux puisse convertir un PD myofascial douloureux actif en un PD asymptomatique, le PD latent représente toujours un risque. Il peut être activé par l'effort, des irritants alimentaires, un exercice ou mouvement inapproprié, un choc lié à l'activité sexuelle, le temps froid, des décalages hormonaux et une infection virale. ces facteurs sont connus pour provoquer une recrudescence des symptômes dans la CI. 

Les symptômes qui continuent malgré la thérapie physique du plancher pelvien dysfonctionnel peuvent s'expliquer partiellement par la sensibilisation centrale. La douleur chronique du plancher ou de la vessie peut affecter les neurones spinaux et supra spinaux (ndt : de la moelle épinière) d'une façon qui crée divers changements sensoriels, tels que la diminution du seuil de la douleur, de sorte qu'un stimulus non douloureux tel qu'un contact ou le remplissage de la vessie puisse provoquer une douleur (allodynie), une intensité de douleur accrue avec un stimulus douloureux tel que les irritants alimentaires (hyperalgésie), une activité douloureuse spontanée, une extension du champ de la douleur, un plus grand degré et une plus grande durée de la douleur avec chaque stimulus douloureux ou non douloureux répété ou une douleur du système nerveux sympathique maintenue.

Initialement, ce mécanisme a semblé être une opposition importante au succès du traitement de la CI, mais d'autres ont signalé que la sensibilisation centrale ne pouvait pas être maintenue sans stimulation douloureuse continue. Par conséquent, cette découverte implique que si des stimulations nocives ont été interrompues pendant quelque temps, la sensibilisation centrale devrait décroître.

Puisque la moelle épinière sensible du sacrum (sacral spinal cord) est influencée non seulement par la vessie et le plancher pelvien, mais également par d'autres organes ou muscles qui convergent vers ces neurones (convergence somatoviscérale) ou par des facteurs généraux qui augmentent la sensibilité nerveuse, une approche complète doit être employée pour arrêter l'apparition de douleur continue provenant toute source.

Les muscles externes le plus généralement impliqué ont des attaches avec le bassin osseux ou à proximité étroite du sphincter urinaire, à savoir les muscles fessiers, de l'iliopsoas, les muscles piriformes, les quadratus lombaires, les grands adducteurs et les abdominaux (grands droits de l'abdomen).

Après être devenus dysfonctionnels, ils peuvent perpétuer la douleur pelvienne du plancher pelvien et l'hypertonicité.  Ainsi, il est essentiel que les patients entreprennent une thérapie d'évaluation et de traitement physiques pour corriger toute situation de prédisposition ou qui puisse perpétuer les symptômes. 

On a suggéré que le traitement pour la CI et le syndrome urétral devrait inclure les techniques de la relaxation musculaire, telles que le biofeedback et la neurostimulation. Cependant, de telles méthodes de contrôle à distance ne sont pas en première ligne thérapeutique pour d'autres muscles et, tant que ces techniques ne sont pas communément incluses dans le cursus du programme d'études médicales, on peut leur préférer d'autres techniques, plus familières.

Néanmoins, le programme de traitement doit envisager une combinaison d'options, y compris orientées vers la vessie, la thérapie physique et mentale, la réadaptation du plancher pelvien et l'évitement des actes produisant de la douleur avec l'alimentation et l'exercice. 

CONCLUSIONS

En tant qu'élément d'un programme complet de traitement chez les patients présentant une cystite interstitielle et un syndrome d'urgence-fréquence, la thérapie physique du plancher pelvien élimine (arrests) les points-déclencheurs neurogènes menant aux modifications de la vessie, abaisse la sensibilité du système nerveux central et soulage la douleur due aux muscles dysfonctionnels. 


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