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Hier après-midi, au François-Coppé, l'IMPROMPTU COULEUR FEMME du Territoire du Poème.

Par Ananda

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Fondé par Anne STEEL, le TERRITOIRE DU POEME est à présent animé par Christian DEUDON, acteur de théâtre,  metteur en scène et grand féru d'art poétique.

En cette journée ensoleillée, quoique assez fraîche de printemps parisien, il attire l'habituel public de poètes de qualité et d'amateurs de poésie dans ce " lieu stratégique" de la "poésie sur Seine" qu'est la grande salle du rez-de-chaussée de la brasserie Le François-Coppé, au 1 Boulevard du Montparnasse.

L'après-midi est lumineux et, à 15h30, devant une salle honnêtement remplie, la "séance" commence par une courte introduction de Christian DEUDON : "il s'agit d'un impromptu, donc d'une improvisation axée sur un dialogue, autour de trois femmes poètes, différentes, Jeanine SALESSE, Eliane BIEDERMANN et Patricia LARANCO.

Christian DEUDON nous livre, fort spontanément (il y tient beaucoup) ses impressions "de raison et de coeur" sur Jeanine SALESSE , poétesse déjà bien connue ("j'ai été séduit, conquis à sa vue, puis reconquis à sa lecture, j'aime beaucoup Jeanine Salesse. Pour le reste, elle a écrit beaucoup de choses, reçu un grand nombre de prix dont le Prix Bérimont, publié 12 recueils de poèmes et été publiée dans de nombreuses anthologies, à cela, il faut ajouter ses articles dans les revues"), puis sur Eliane Biedermann("rencontrée lors d'une présentation de Rabah Belamri, elle m'a aussi séduit; elle a beaucoup publié chez Caractères, ainsi que dans beaucoup de revues, a bénéficié d'une préface de Jean Joubert à l'un de ses recueils; sa poésie se signale par son caractère contemplatif et je la considère comme une poète de premier plan") et Patricia Laranco ("je l'ai connue par l'entremise d'Eliane, elle a publié sept recueils, mais son dernier livre, Lointitude, marque, chez elle, une sorte de métamorphose, celle de la paix trouvée; ce livre est à recommander").

Après avoir mis l'accent sur les liens, par "échanges" de notes critiques, qui relient en particulier Eliane Biedermann et Patricia Laranco et cité, à l'appui, deux de ces notes critiques, il déclare "nous allons maintenant passer d'un ouvrage à l'autre" et donne la parole à Jeanine SALESSE.

Cette dernière se met en devoir de rpésenter son recueil La petite fille d'Alexandrie.

"Poésie de contemplation et d'interrogation ? ça va de pair". Ce livre, c'est "un rêve autour d'une statuette d'argile appartenant à la collection égyptienne du Musée du Louvre". Cette statue qui représente une "petite fille en position foetale, date du IIème siècle avant Jésus-Christ".

"Cette petite fille, dit J.Salesse, nous fait franchir son époque, et nous ramène vers l'enfance".

Quid de la matière du recueil ? "J'ai étudié les nécropoles d'Alexandrie à cette époque", mais ce qui compte le plus, au fond, c'est que "notre enfance nous accompagne lors de notre vie adulte [...] comme ce peu d'argile façonnée". Il s'agit donc là de "s'interroger sur la mémoire de l'enfance", d'où, par ailleurs, la présence de La Petite Châtelaine de Camille Claudel. La matière de ce livre, c'est aussi des "souvenirs d'enfance racontés par des amis, des photos, des ouvenirs d'enfance personnels", des "faits transmis par mes parents, grands-parents, enfants, petits-enfants", "mon chagrin à la mort de ma mère"...des choses à la fois simples, riches et chargées d'émotion. "Je m'identifie à la statuette", nous guide cette femme calme et douce, discrète qu'est Jeanine SALESSE, qui conclut "le livre est donc, me semble-t-il, une méditation sur la mémoire, la reconstruction/imagination du passé".

Suivent des lectures d'extraits de cet ouvrage, parmi lesquels des phrases se détachent : "lle ne voit pas le temps / qui lui défait sa natte": "Poussez-moi en boule dans le sommeil..."; "une rose naît des vents et des sables"; "pelotonnée entre terre et sommeil"; "l'hirondelle va et vient dans le poème"; "le phare s'allume / le ciel se penche".

Christian, fidèle en cela à son principe de spontanéité, de dialogue, incite ensuite le public à réagir à la présentation qui vient d'être faite. Une "fan" de la poésie de Jeanine Salesse dit son "plaisir de retrouver son sens de la petitesse"; un sens qui traverse son oeuvre pleine de "petits objets, petits souvenirs, petits napperons".

Christian renchérit : "c'est une poésie très apaisante. C'est un baume".

Au tour de Guy CHATY d'intervenir en interrogeant Jeanine : "est-ce au Louvre que tu as découvert la statuette ?". Ce à quoi la poète répond en montrant au public une carte postale du musée représentant la petite oeuvre d'art.

Suzanne LE MAGNEN, autre lectrice avec Christian, fait remarquer qu'un autre ouvrage, plus ancien, de Jeanine Salesse, "n'est pas apaisant" : "il y a beaucoup de révolte. Il me touche beaucoup".

D'autres éléments du public pointent du doigt les "écrits de Jeanine sur les femmes palestiniennes" et Christian, pour sa part, relève ceux qu'elle a consacré "à son père".

Puis il se tourne vers Eliane BIEDERMANN en annonçant "nous allons vers une autre île..."

Eliane BIEDERMANN se présente à son tour : ayant, en 1994, commencé à publier grâce à Bruno Durocher aux éditions Caractères, elle se déclare très redevable, très liée à cet éditeur auquel, en évoquant "le souvenir de B.Durocher", elle tient à rendre un "hommage". Ceci posé, elle entre dans le vif de son sujet : ses thèmes. "Je me laisse facilement imprégner par les décors, les paysages, les saisons qui défilent, parce que j'habite en Île-de-France, en lointaine banlieue proche de la nature". Ce qui ne l'empêche aucunement e nous entretenir de "voyages en pays lointain", qui cimentent son "lien avec des cultures étrangères". Elle nous confie: "j'ai commencé à écrire des haïkus très tôt et ma toute première inspiration fut le Sénégal".

Ce qu'elle cherche (au travers du haïku)? "Viser à l'essentiel; restituer une impression". Elle donne un exemple en se citant : "Île de Gorée / as-tu oublié / tes esclaves enchaînés / comme ils ont geint ?"

A Christian qui revient sur son ressenti de "quelque chose de très contemplatif" chez elle, Eliane répond en acquiesçant : "il faut être un peu disponible. On sort de soi-même. C'est une sorte de fusion avec l'univers".

Puis elle en vient à son voyage dans les monastères de la Mer Rouge et dans le Sinaï, qui lui tient beaucoup à coeur et qui, lui aussi, a été un catalyseur de poèmes. Il s'agit, nous précise-t-elle, de "monastères othodoxes complètement perdus dans le désert" qui ont, certes, de quoi impressionner. Elle en atiré "l'éclat du miracle accompli par les sources cachées". Cependant, elle n'oublie pas non plus les "paysages plus familiers" : "Paris (cadre de sa jeunesse passée dans le XIIème arrondissement) est extrêmement important; elle lui doit des poèmes sur la Mosquée, les Halles("huit pigeons sont les messagers de l'ouragan du temps qui passe"), Notre-Dame ("la poésie apporte sa paix dans un temps voilé d'éternité"). Eliane, là-dessus, nous fait bifurquer vers l'Île-de-France, plus exactement sur le Hurepoix où elle réside, à La Norville. C'est un endroit très bucolique, fait pour inspirer les poèmes : en effet, comment résister à des chants d'oiseaux sur des quais de gare ? C'est impossible, et on comprend que "chaque instant est une rose ouverte".

Autre lieu qui, dit-elle, l'inspire beaucoup : le village de Saint-Sulpice-de-Favière; "le ciel [ y ] étreint les bois et les champs" !

Et puis, évidemment, la Beauce, inspiratrice de trois petits poèmes qu'elle nous lit, et d'où ces quelques vers ou impression, superbes, tombent dans nos oreilles :"la Beauce est un divan profond"; "le cimetière se perd dans les vents de la beauce"; "sous un soleil impressionniste"; "ardoises mordues par le vent".

Eliane BIEDERMANN définit sa propre poésie comme "descriptive mais lyrique, liée à des sentiments profonds".

Christian enchaîne alors sur une lecture de ses textes, dont on retiendra : "Les poètes ont une patrie particulière où ils se reconnaissent à des signes évidents..."

"Ne reste que l'attente de l'illumination des cerisiers en fleurs pour apaiser le coeur du monde".

"Arbres mystérieux, vous gardez le silence [...] Arbres de haute solitude, protégez-nous de la chute du ciel..."

"les rocs s'écrouleront pour mieux épouser les rivières".

"les étoiles refuges ultimes de la poésie"

"Froide est la nuit privée du pain des songes".

Sur la Bretagne, cette fois, un autre de ses sujets favoris : "la Bretagne est un rêve de pierre"; "le drap blanc des nuages"; "la nature insomniaque résonne du mot "abandon" ";"la lumière exalte l'espace"; "savoir qu'on existe, est-ce autre chose qu'avoir conscience du vent [...]?"

Le public réagit :

"dans la poésie d'Eliane, la nature est très consolatrice. On sent une douleur, une blessure extrêmement profonde. Eliane semble restée très attachée à ses parents. Mais le dernier recueil est moins douloureux".

A quoi Eliane répond : "dans les derniers recueils, mon petit-fils est très présent, de sorte que je retrouve l'enfance, la continuation du cycle. La nature a un rôle. Le rôle de la poésie est e guérir".

Rebecca GRUEL (poète et peintre) : "le royaume des morts est très fort, de même que l'attachement à la mère dans son rôle initial, originel et il y a du grave, une gravité de l'existence que je salue".

Guy CHATY, lui, souligne le travail d'Eliane dans les revues et son côté "modeste".

"On peut la remercier", renchérit quelqu'un d'autre, faisant allusion à ses notes de lecture, dont elle avoue elle-même le plaisir qu'elle prend à les rédiger.

Francine CARON, pour finir, intervient au sujet de poétesses israëliennes, telles que Rachel.

Après tout ceci, voici le tour de Patricia LARANCO.

Auteur de sept recueils publiés, cette dernière, comme Eliane Biedermann, écrit aussi des notes critiques pour des revues de poésie.

D'elle, Rebecca Gruel (qui la connait depuis longtemps) dit qu'elle a "une poésie provocatrice et créative", marquée par l'invention, où le "néologisme" tient une grande place.

En se présentant elle-même, Patricia Laranco avoue  écrire de la poésie depuis l'âge de seize ans, être très prolifique, et accorder à la poésie, au "vivre en poésie" une place centrale dans son existence ("la poésie me mange la vie").

Là encore, l'élan poétique est lié à une certaine blessure, celle du doute, de la recherche de soi-même et du sens de l'existence. Des origines composites, très mêlées et un rapport tout particulier au pays de sa mère, l'Île Maurice (qu'elle considère maintenant comme le pays de ses racines) ont fortement contribué à forger sa quête identitaire, son impression de décalage, son sentiment d'être, d'abord, "citoyenne du monde", ainsi que son obsession de "la gestion de l'altérité et de la multiculturalité". La mort, quant à elle, a fait irruption extrêmement tôt dans sa vie (qu'elle a bouleversée) du fait de son histoire familiale. Elle n'hésite pas à dire que, pour elle, "la vie est une illusion".

A Christian, qui souligne son évolution poétique d'un "foisonnement", d'une luxuriance "baroque" un peu incontrôlée vers l' "universalité" qu'apporte l'épure, elle explique qu'au détour des méandres multiples et compliqués de sa quête, de ses quêtes (quête de son indianité , quête de la "lucidité" et de la "sagesse"), elle a enfin réussi à trouver une forme d'équilibre qui lui permet de dire "je suis en paix avec moi-même. J'ai trouvé l'Inde qui restera toujours pour moi très importante. Je me sens reliée à l'Asie, à l'Afrique (où, Christian l'a signalé, elle a vu le jour et passé toute sa première enfance), à l'Europe. A trois continents".

Ses références poétiques ? Michaux, Lokenath Bhattachariya (qu'elle se dit très heureuse d'avoir pu connaître personnellement ), Gabrielle Althen, qu'elle avoue  "aimer beaucoup".

"La lecture de nombreux autres poètes m'a aidé à évoluer".

"J'ai la chance de connaître presque tous les poètes mauriciens vivants qui comptent et, à leur contact, j'ai compris l'essence de ma mauricianité. Je me bats pour la poésie mauricienne".

Quid de la poésie en-soi ?

Patricia Laranco la voit de manière " très indienne" : "c'est un yoga". Sa vocation est d' "aller vers l'autre", mais également vers "une autre dimension", une sorte de "monde parallèle".

Francine CARON, du fond de la salle, l'interpelle : "pourquoi Lointitude ?" Elle répond ; "c'est le néologisme", lui-même lié à un rapport à la langue très particulier ("quand on entend, dans son enfance, plusieurs langues, le français, le créole mauricien, le créole réunionnais, le malgache..."). La "lointitude", c'est "le loin" : "cette Île Maurice, qui m'appelle, et qui est, géographiquement, très loin"; le loin qu'implique la séparation d'avec la mère des origines (Patricia confie qu'elle entretenait, avec sa mère, une relation "très proche"), la rupture de la fusion primordiale ("je considère la vie comme un processus de séparation"), le loin qu'engendre "la solitude", le loin inhérent, peut-être, au poète, cet "être à part", porteur d' "altérité", mal dans sa peau, dans la vie, dans le quotidien ("comme dit Michaux").

Patricia Laranco termine sa tirade en insistant bien sur le fait qu'elle "déteste l'individualisme, le nombrilisme" .

Suivent des lectures, par Suzanne LE MAGNEN et Christian DEUDON, d'extraits de Lointitude :

"le silence est là, lumineux, onctueux comme une pente douce".

"le mot estompé dans le blanc [...] le non-dit, le non-né".

"lointitude de l'îlot posé en mer".

"l'espace accouchera du loin".

Juste après les lectures, Jacqueline BREGEAULT-TARIEL, poète et critique littéraire à la revue Poésie-sur-Seine, exprime tout son enthousiasme pour la poésie de Patricia Laranco : "Il y a du Michaux. Il y a une force, une dimension existentielle là-dedans ! C'est magnifique. Je la considère comme un très grand poète. Je lui tire mon chapeau !"

Presque en écho, la poète etanimatrice Ghylaine LELOUP jette les mots: "puissance. Inflexibilité. Tranchant. Scalpel." Elle ajoute aussi que, par ailleurs, elle conteste le principe du "Couleur femme" et l'idée de "poésie féminine", enclanchant ainsi une ébauche de débat avec Christian, Rebecca Gruel (qui tient à poser le distinguo entre "poésie éminine" et "poésie féministe", laquelle a, elle, le droit d'exister) et avec P.Laranco qui se met à clamer "la poésie n'a pas de sexe !".

Colette KLEIN, responsable de Arts et Jalons, quant à elle, intervient pour dire qu'elle aurait préféré une "séance séparée sur chaque poète", étant données les différences des trois femmes, qui lui sautent aux yeux.

On en termine avec Patricia LARANCO.

Retour à Eliane BIEDERMANN.

Il s'agit maintenant pour elle de parler de la place que tiennent les autres dans sa poésie.

Ce qu'elle nomme "l'empathie envers les autres civilisations" est très présente dans son oeuvre. Ainsi nous lit-elle un poème sur la mousson (et la misère), qu'elle doit à un voyage en Inde.

Les années 1997/1998 l'ayant vue s'engager dans la participation au Mouvement des Sans-Papiers, elle enchaîne sur un autre texte, directement lié à ce sujet ("les justes qui un jour feront le procès de notre monde aveugle".)

Les autres sont donc importants.

Et, parmi cuaux-ci, aussi, les amis : l'amitié est vécue par Eliane BIEDERMANN comme "une remédiation au mal de vivre". De toute façon, tient-elle à conclure, "on retrouve chacun ses expériences, quand c'est bien écrit, à travers la poésie des autres".

Suzanne LE MAGNEN entreprend d'autres lectures de poème d'Eliane Biedermann, à la suite de quoi Jeanine SALESSE nous régale d'extraits d'un autre de ses recueils, La rose de carême, "écrit autour de quatre périodes hivernales". Le livre évoque "une plante de passage entre l'hiver et le printemps, le belgénia". Cela lui est prétexte à parler de "la vie du jardin, des bois, des champs, des gens de la campagne".

Jeanine précise encore : "je raconte de petits évènements, avec beaucoup de références au temps qu'il fait" (notamment à la neige) mais également à l'Egypte et à l'évocation de ses parents. Une très belle phrase jaillit, qui frappe : "alors que s'émiette notre inguérissable mémoire..."

La séance se termine sur quelques lectures supplémentaires : Suzanne lit du SALESSE, Christian en fait de même (sous l'espèce d'extraits de La rose de carême) et Patricia LARANCO lit un de ses poèmes inédits écrits très récemment, "A l'épicentre des chemins".

C'est alors que Francine CARON se manifeste de nouveau. Sa préoccupation, cette fois ? Le thème du pain chez les trois poétesses. En ce qui concerne Patricia Laranco, elle parle du "pain philosophal", pour ce qui est de Jeanine Salesse, du "pain méditatif" et, par contre, se demande s'il y a  trace de pain dans l'oeuvre d'Eliane. Cette dernière se hâte de répondre que, oui, il y a bel et bien du "pain frais". Jamais à court de surprises (qui n'ont pas leur pareil pour détendre les ambiances), Francine, avec son grand sourire solaire habituel, lance une dernière question : "quelle est l'origine de vos noms de famille respectifs ?"

Les trois femmes poètes s'efforcent de lui apporter les réponses qu'elle sollicite et c'est ainsi qu'on apprend que "Salesse" signifie "lieu planté de saules", "Biedermann", "homme juste", "homme de bien" et que "Laranco" n'est que le résultat d'une erreur d'employé de mairie ayant allègrement déformé le véritable patronyme, un patronyme d 'origine basque, lié à un village du Guipuzcoa.

On le voit, l'après-midi poétique aura été plaisant, fort vivant !

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   De gauche à droite, P.Laranco, E.Biedermann, J.Salesse

   et Christian Deudon.

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   Jeanine SALESSE et Christian DEUDON.

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   P.LARANCO en train de lire.

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   Suzanne LE MAGNEN en train de lire.

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   Le public (au 1er plan, à droite, Guy CHATY).

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   Francine CARON en méditation.

Photos : Virginia Subramaniyam.


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