Fiat change de cap

Les derniers jours ont été riches en actualité pour le constructeur automobile italien.

Luca di Montezemolo a décidé de démissionner de son poste de président pour laisser la place à John Elkann, un héritier de la famille Agnelli. Di Montezemolo avait réussi la prouesse de gagner la confiance de la famille Agnelli, qui possède Fiat mais aussi de nombreuses autres activités industrielles ainsi que le club de football de la Juventus de Turin. Le président sortant reste tout de même à la tête de Ferrari (qui appartient à Fiat) et beaucoup lui prêtent de futures ambitions politiques.

Le nouveau président s’appelle John Elkann. Il est le petit-fils de Giovanni Agnelli, le fondateur de l’empire Fiat. Agé de 34 ans, il avait reçu les nombreux conseils de son grand-père pour le préparer à reprendre un jour la holding familiale. Il est diplômé depuis 2000 de l’Ecole polytechnique de Turin. Sa jeunesse – il est le plus jeune président de Fiat – devrait insuffler un nouveau dynamisme à la marque italienne.

Son arrivée coïncide en effet avec l’annonce d’une nouvelle stratégie pour le groupe italien avec des objectifs chiffrés pour 2014. Fiat a annoncé la scission de ses activités dans l’automobile de celles touchant aux camions, matériel agricole et autres engins de chantier. Cette annonce a permis de doper le cours en bourse de Fiat, les investisseurs voyant d’un bon oeil la scission d’activités aux cycles d’activités et de résultats différents.

Les ambitions du groupe sont très fortes. Il espère atteindre un chiffre d’affaires de près de 60 milliards d’euro en 2014 et vendre 6 millions de véhicules soit 2 millions de plus qu’aujourd’hui ! Pour espérer atteindre ces objectifs élevés, le groupe compte très fortement sur le constructeur américain Chrysler dont il détient 20% des parts et aimerait monter sa participation à 35% à terme. La marque américaine, après avoir énormément souffert de la crise, a dégagé des bénéfices au premier trimestre. Cependant, Chrysler profite beaucoup moins que GM et Ford de la reprise économique.

L’arrivée du nouveau président John Elkann intervient en même temps que l’annonce officielle d’une stratégie qui apparaît très – voire trop – ambitieuse, alors que le secteur automobile ne s’est pas encore totalement remis d’une crise dont il a énormément souffert. Il n’y a plus qu’à attendre 2014 pour juger le résultat !

A.B.