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Ta gueule ! l'adage de l'influence ? #jeansarkozynousabieneus

Publié le 26 octobre 2009 par Lilzeon

Citoyens !

Quand on tente de mesurer l’influence (et c’est po facile ma bonne dame) notamment des personnes s’exprimant en ligne, on s’avance naturellement vers des critères rationnels et statistiques.

Le chiffre rassure. Alors on va regarder le nombre de fois qu’une personne publie, commente, tweete etc. Parce qu’un moteur de recherche considérant aussi ces éléments là, “the more you say the more you’re said”.

Problème : rappelle toi la salle de cours ou le conseil municipal. Le grognard ou la grognasse qui la ramènent tout le temps : tu as juste envie de prendre l’isoloir et de lui assener un vilain coup dans les dents. En résumé, et c’est social médiatiquement incorrect : lui dire TA GUEULE !

Et bien c’est pareil sur le web social : avoir un avis sur tout, ça agace. La ramener et ne pas apporter de valeur ajoutée, ça peut exaspérer. En parallèle de ça : les gens comme vous et moi avons tendance à demander aux autres gens des conseils. On va donc glisser petit à petit de nouveau depuis les moteurs de recherche vers les copains.

Du coup l’argument mécaniste : PUBLIEZ z’et PUBLIEZ encore devient un peu moins pertinent.

Rappel de l’étude de l’Université de l’Ohio :

” Selon elle, ces personnes ont plus besoin de partager leurs opinions – et c’est souvent parce qu’elles croient qu’elles sont nombreuses à avoir les mêmes idées. “C’est un cercle qui se nourrit lui-même“, explique Kimberly Rios Morrison, responsable de l’étude. “Plus ces personnes s’expriment en public, plus elles ont l’impression qu’elle sont nombreuses et représentatives de l’opinion de la majorité“. C’est plus précisément le fait de paraître nombreux qui les encourage à s’exprimer encore davantage, ajoute la chercheuse.”

Et oui : occuper l’espace va entrainer une certaine considération de votre cas. Comme dans la vie réelle. “Fais gaffe, Jeannot et Jeannine sont des gens compliqués, garde les à l’œil”. Sauf qu’être considéré ne signifie pas être écouté. L’économie de l’attention n’est pas celle de la considération.

Prenons Jean Sarkozy comme rapide étude de cas : ah!oh!scandales et népotisme en tout genre ! branlette Twitterienne de haut vol ! (j’y ai moi-même participé, ouch).

Objectif : renverser le pouvoiiiiiiiiir et gueuler un couuuuuuuup contre ce diaaaaaaaaableuuuuuu de Nicolas Sarkoshooooooow.

Oh ! oh ! Oh ! Hashtaggons à la cerpe #jeansarkozyestpartout ! c’est facile comme de l’absinthe les soirs de spleen.

Attention : il n’est pas question de savoir s’il fallait gueuler ou non, il s’agit de voir comment de la présence sans stratégie de plus long terme engendre une attention contraire de … l’opinion (oh! utilisons un mot honni !)

A objectif limité, impact limité et même récupération.

“Interrogés sur l’impact de cette intervention, 23% des sondés estiment qu’elle a plutôt amélioré l’image qu’ils avaient de Jean Sarkozy, 69% qu’elle n’a pas changé cette image, et 6% qu’elle a plutôt détérioré l’image.”

Pour rappel donc, avant notre bulle, Jeannot n’existait pas. Désormais, on en parle comme acteur politique identifié et quelque part institué. Damn!

Ta gueule ! l'adage de l'influence ? #jeansarkozynousabieneus

Je cite Xavier (que je découvre pour le coup, salut Xavier !)

“Dans l’émission de Frédéric Taddeï de jeudi soir sur France 3, on a beaucoup parlé du buzz Jean Sarkozy (l’émission portait sur le papa). On a beaucoup parlé de ce qui s’était passé sur le Web et on s’est beaucoup félicité entre soi avec le sentiment de représenter une grande vague d’opinion.”

On rejoint le principe désormais archi-classique : ce n’est pas parce qu’on parle de ce qu’on voit à la télé qu’on crée véritablement quelque chose. Je vais être encore plus provoc’ : ce n’est pas parce qu’on est une petite intelligentsia qui se regroupe en club que nos lumières (si lumière il y a, encore que…) sont lisibles pour n’importe qui d’autre.

On a donc pu voir dans ce cas de figure que le web constituait une formidable pression sur les autres sphères de pouvoir. Le problème étant que si le web a dans ce cas réussit à occuper l’espace, il n’a pas réussi à se traduire dans une action politique maîtrisée, c’est à dire avec une fin.


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