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Paso Doble n°175 : Goldman sucks*

Publié le 25 avril 2010 par Toreador

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Par Toréador | avril 26, 2010

A las cinco de la manana…

Nous y voilà. Depuis un an, deux écoles s’affrontaient : les néo-keynésiens défendaient l’idée d’une crise structurelle du capitalisme impliquant un interventionnisme accru dans l’économie et des réformes des marchés financiers; les néo-libéraux parlaient de crise conjoncturelle, avec la nécessité de combattre le déficit public le plus en amont possible pour ne pas obérer la reprise.

L’aura des pessimistes déclinait au fur et à mesure que le monde, rassuré, découvrait le miracle de l’Asie, nouvel moteur de secours de la croissance mondiale.

En moins de quinze jours, les cartes viennent pourtant d’être rebattues – voici l’acte II de la Crise :

1/ Le scandale de Goldman Sachs, accusée de s’être enrichie, en 2007, en pariant sur la baisse de produits financiers que la banque avait parfois elle-même vendus à ses clients, n’en finit pas d’ébranler Washington. L’acte I avait eu Madoff et Kerviel, l’acte II débute par un certain Fabulous Fab.  Cette affaire démontre ce que l’on savait déjà : le « marché » est en réalité un far-West où les mavericks font la loi. Absolutely fabulous !

2/ Ce n’est d’ailleurs pas le premier coup d’essai de la Goldman : récemment, la Banque avait été accusée d’avoir fait son beurre sur le dos de la Grèce. En même temps qu’elle conseillait le gouvernement grec, elle recommandait en effet à ses clients (principalement des hedge funds) d’acheter du CDS (Credit default swap) grec. Là où le jeu s’annonce corsé, c‘est que Goldman a eu le nez creux, que la Grèce est désormais en alerte rouge et que Berlin fait le gros dos avant de payer. Pour la première fois, l’Occident va découvrir les potions amères du bon Docteur Fmi, qui ont démoli la santé de l’Argentine. Les erreurs des économistes du FMI ont convaincu l’Asie, comme l’Amérique du Sud de ne plus jamais y avoir recours en créant des Fonds régionaux : l’UE, elle, hésite à le faire car elle ne sait pas ce qui l’attend. Sauf que si la Grèce emporte avec elle le Portugal et l’Irlande, et que l’euro explose, je ne donne pas cher de la stabilité du système financier.

3/ Le volcan islandais va quant à lui provoquer la fermeture à moyen terme des compagnies aériennes les moins rentables, et sans doute ravager une partie de l’économie Européenne qui n’en demandait pas tant. Entre les tempêtes et les volcans, la croissance réelle du Vieux Continent devrait être très négativement impactée.

Choc négatif sur l’économie réelle, renchérissement des importations, hausse probable des taux d’intérêt, coût du sauvetage de l’euro (6 milliards pour la France pour la seule Grèce) l’Europe va payer cher sa pusillanimité en matière de réforme structurelle des marchés financiers.

* Littéralement : « Goldman, ça pue »

Tags: crise, Goldman Sachs, Hrèce, islande

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