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Heidegger et la conférence de 29, 3ème partie

Par Marcalpozzo

Heidegger et la conférence de 29, 3ème partie

La " claire nuit du Néant de l'angoisse "

" Au milieu du chemin de notre vieje me retrouvais dans une forêt obscure,car j'avais perdu la voie droite. "
Dante Alighieri, La Divina Commedia [1]

Dans " la claire nuit du rien de l'angoisse "[20] une triple révélation apparaît au : révélation du monde, révélation du Dasein lui-même, et révélation de leur rapport.

C'est dans sa propre " transcendance " que le éprouve son être-soi et sa liberté. C'est-à-dire que la transcendance est cet accès par lequel le peut dépasser l'étant dans son ensemble. Comment est-ce possible ? Si l'on doit noter la rareté de l'" angoisse primordiale ", il est utile de préciser également que c'est seulement lorsque nous sommes soumis à l'angoisse, que nous " flottons " en elle, que nous pouvons " exsister ".[28] Par l'expérience rare et subite du Néant, le est placé face à l'étant dans sa totalité. La question de la métaphysique est la question première, la question primordiale qui nous permet, en la posant, de pénétrer l'ensemble des questions métaphysiques.

La question même de la métaphysique permet de trouver, dans son fondement concret, la transcendance du . Nous pouvons donc dire, avec C. Dubois : " L'advenue à soi du dans l'angoisse est sa rencontre avec le néant : le vers quoi de la transcendance est le néant. Mais le néant appartient à l'être, qui n'est rien d'étant. La métaphysique, comme performance explicite et saisie de la transcendance est donc question de l'être de l'étant, dans sa donation au et dans sa différence avec l'étant : question de l'étant comme tel (en son être), et en totalité (totalité mondiale antérieure au concept ontique de la totalité, et ne renvoyant pas à la question suprême). "[31] Nous comprenons désormais mieux le détournement de la formule leibnizienne à la fin de la conférence de 29, qui demandera d'ailleurs un éclaircissement, trouvé dans l'introduction de 1949, et qui vient indiquer la nécessité de penser l'être, le rien d'étant, hors de toute perspective théologique. La question principielle de la métaphysique qui vient montrer qu'en toute métaphysique, l'être se fait comprendre, d'où le fait que la philosophie ne soit, en fin de compte, que la " mise en marche de la métaphysique "[32] , montre qu'en conséquence, la compréhension du Néant est plus facile que l'étant lui-même. La question métaphysique du Néant doit donc venir nous réveiller de notre sommeil.

(Paru dans Les carnets de la philosophie, n°11, Avr-mai-juin 2010.)


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