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MAMMUTH de Gustave Kervern et Benoît Delépine

Publié le 04 mai 2010 par Celine_diane
MAMMUTH de Gustave Kervern et Benoît Delépine
Mammuth, qui cache derrière un titre mastodonte une exquise subtilité, c’est l’après Louise Michel, l’après crise, ce qu’il advient ensuite. Car quand les petits boulots et la galère semblent derrière, vient l’heure de la retraite, et celle des comptes, l’heure, aussi, des souvenirs et de la nostalgie. Parce qu’on est vieux. Un peu. Le duo cynique et (presque toujours) drôle Kervern et Delépine s’attache à la peinture de ce passé là, les seventies, la moto, la liberté, les traumas d’avant, les rêves d’autrefois, et une route qui n’a pas mené vers grand-chose. Quoi donc de mieux que de s’offrir une belle romance d’un autre âge, métaphoriquement morte, tuée par le temps et le reste, entre un Depardieu géant et une Adjani évanescente, en fantômes d’une époque révolue, où l’on ne courrait pas partout, pour vivre et survivre? Les deux cinéastes grolandais s’empressent de croquer un portrait amer et sensible de cette génération perdue, invisible, les rêveurs de jadis. Ils assoient aussi avec aplomb, en contraste, la réalité des temps modernes, terne car peu ambitieuse, présentée avec autant d’absurdité que d’intelligence. Les saynètes ponctuent alors le chemin, pour la plupart amusantes, mais, sombrant passagèrement dans les délires vulgaires coutumiers au duo. La poésie s’effrite quelque peu, et se perd, dans des désirs de provoc’ faciles, évitables au regard du joli désespoir déployé.
MAMMUTH de Gustave Kervern et Benoît Delépine

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