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Un ange à la mer

Par Munch
Un ange à la mer

Un ange à la mer est un film d’une tristesse et d’une détresse incroyable, où les protagonistes ont tous une telle impuissance face aux évènements et pourtant le film de Frédéric Dumont est l’un des plus beau sorti cette année.

L’histoire de ce garçon (Louis) qui doit garder le secret des intentions suicidaires de son père est bouleversante. Même si le film n’offre aucun signe d’espoir et ce malgré la beauté des paysages ensoleillés du Maroc, les liens qui se forment entre Père et Fils sont prenantes. Louis espionne son père du haut d’un citronnier, dans le coffre de sa voiture ou tout simplement en s’endormant devant la porte de son bureau, pour ne pas qu’il commette l’irréparable. Les scènes entre les deux où Gourmet ose sortir de son bureau sombre sont tout à la fois touchantes, tristes, absurdes (la noyade d’un chaton), pleine de vie et terriblement frustrantes puisque éphémères. Le spectateur ne peut faire autrement qu’être frustré aussi devant les malaises et l’inutilité que peuvent vivrent les protagonistes devant la situation. Que se soit l’infidèlité de la mère, les crises de colère du père et la détresse de Louis. La scène où il doit réciter un poème devant un audience et qu’il se met à beguayer, béguement qui apparaît de nul part suite aux confidences de son père et qui l’empêchera de communiquer, nous crève le coeur.

La musique, de Luc Sicard, jamais miélleuse, est incroyable et ne dicte jamais nos émotions, elle est plutôt complémentaire aux magnifiques images de Virginie Saint-Martin créant ainsi une expérience sensoriel incroyable. Un film comme il s’en fait peu et cela est tout en son honneur. Un peu comme un Léolo, plus intime, plus personnelle, moins trash.

Gourmet et Nissens sont non seulement juste mais rearquablement touchant, sans fausses notes. Nissens d’ailleurs nous arrache les larmes des yeux et Anna Consigny, en mère impuissante devant le drame est également bouleversante. Co-production Belge-Québec oblige, on a donc droit à une apparence, une ligne de dialogue et un sourire de Louise Portal et un je-m’en-foutisme-typique de Pierre-Luc Brillant qui comme à son habitude nous laisse perplexe quant à son talent, son amour du métier tellement il se la joue toujours je-m’en-câlisse-mais-c’est-parce-que-j’ai-une-barbe-et-un-attitude-de-marde-de-rock-star-déchu. Pierre-Luc Brillant dans le rôle de Pierre-Luc Brillant, donc. Mais rassurez-vous, sa performance d’inadapté social ne gâche en rien ce très grand film poétique.

Dumont nous donne un film personnel d’une grande beauté malgré la négativité des sentiments et il nous offre par le fait même un œuvre pleines d’émotions. Un film où émotion, musique, images, poésie et acteur crée un tout cohérent et où le spectateur ne peut faire autrement que s’impliquer émotionnellement tout naturellement, sans artifice de la part de Dumont. Un film qui sans prendre de risque, se permet d’être différent et sans prétention. Dumont nous prouve qu’il y a un autre cinéma français que celui fade et stérile que l’europe nous présente depuis quelques années.


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