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LA BRECHE, uchronie par Christophe Lambert

Par Corwin @LR_Corwin

L’un de mes collègues se promenait avec ce roman : ” La Brèche”. On ne peut pas dire que le titre soit super accrocheur. L’illustration, par contre, si : des méchas, des uniformes nazis, un blockhaus et une scène du débarquement…. ça interpelle, c’est sûr. Le résumé en 4ième de couverture parle d’un futur où le saut quantique temporel est maitrisé et sert… à la télé-réalité ! Et quel meilleur spectacle que le “Jour le plus long” pour faire de l’audimat….

La breche, christophe Lambert

Deux personnages, un historien et un journaliste de guerre sont choisis pour couvrir ce grand évènement. L’un est plutôt théoricien (bien qu’il pratique les Grandeurs Natures) : Mitchell Kotlowitz. L’autre (au profil plus classique du héros baroudeur)  parcourt déjà le monde en guerre du 21ième siècle et assiste à des scènes de combats dantesques : Gary Hendershot.

Ces deux hommes-là n’étaient sans doute pas destinés à se rencontrer. Mais sur les plages de Normandie, leur complémentarité va faire des merveilles…. même si les paradoxes temporels vont immanquablement faire de ce 6 juin 44 un jour encore plus extraordinaire pour quelques témoins privilégiés.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur écrit bien, vraiment bien. On est très vite emporté dans l’histoire où peut de temps morts existent. L’introduction se fait sur un côté “voyeur” : les journalistes du futur s’invitent à la “disparation” dramatique de Marylin Monroe. Ensuite, puisque les chiffres d’audimat ne sont pas bon, les pontes de la chaine de télé KWN disposant des droits sur le saut temporel cherche à faire du “encore plus racoleur”. Le 6 juin 44 fera l’affaire : grosse bataille, beaucoup de morts, héroïsme, action etc etc..

Cela ne vous rappelle rien ? Bah, depuis combien de temps n’avez-vous pas allumé votre télé ?
N’est-ce pas là la recette de nos chaines privées actuelles ? Toujours plus dans le racoleur, le voyeurisme, quitte à ce que cela choque ou humilie. Du moment que l’audimat est bon, tant pis pour la morale !

Il faut dire que Christophe Lambert a derrière lui des études audio-visuelles et a même travaillé sur des courts métrages. Il doit avoir sa propre opinion de la télévision. Peu reluisante quand même à ce que l’on sent ici. D’un autre côté, ce passé de réalisateur lui sert dans sa narration : décomposition des scènes, récit très visuel, excellent casting !

Des histoires de sauts temporels, il y a en des tonnes. Les réussir n’est pas donné à tout le monde. Christophe Lambert s’en sort plus qu’honorablement et l’on saluera d’ailleurs le lourd travail de recherches d’informations auquel il s’est astreint pour donner du réalisme à son récit (cf la liste de référence en fin d’ouvrage).

Pour ceux qui auraient vu le film “A Sound of Thunder“, inspiré par une nouvelle de Ray Bradbury, vous y trouverez un peu le même goût.

Très bonne lecture en tout cas !


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