Journal intime, par Chuck Palahniuk

Ce type est un grand malade. Sérieux.  Mais bourré de talents. C’est fou, mais en reposant le bouquin, j’étais incapable de dire si j’avais aimé ou pas ce livre !! C’est que le bonhomme a un sacré talent e qu’il me fait penser à l’étape suivante de l’évolution qui nous a amené à découvrir et aimer Stephen King dans ces écrits les plus noirs. “Journal Intime” est justement bâti comme tel : c’est l’héroïne, Mysti Wilmot, ex élève des beaux arts, déchue serveuse dans un hotel minable d’une île impropable qui nous livre son calvaire quotidien.

Misty a abandonné son coup de crayon pour suivre un homme pas franchement des plus équilibré sur une île qu’envahissent régulièrement les touristes de la côte américaine : Waytansee (si si). Or, après lui avoir fait une fille, le bonhomme mystérieusement tente un suicide…. tente, parce que le résultat sans être très éloigné du but recherché n’est pas terrible, terrible. Pour subvenir à ses besoins, à ceux de sa fille et de son insupportable belle-mère, Misty décroche. Tout simplement.

Loin de ses ambitions de renommées mondiales d’artiste peintre, elle sert dans un hôtel minable. Ses loisirs ? Alcool et médocs. Ses amis ? Aucun. Une vrai descente aux enfers…. Sauf qu’elle n’en était qu’au palier et qu’elle ne le savait pas.

Elle apprend soudain que des pièces dans des maisons que son mari avait restaurées disparaissent. Or, lorsque qu’enfin on les retrouve, les murs sont couverts de phrases à peine intelligible mais indéniablement rageuse, colérique, injurieuse et tourne invariablement autour d’elle, Misty, et de l’île. Des propos pas loin d’être prophétique. Des promesses sombres.

A faire froid dans le dos, j’vous l’dis !

Chuck Palahniuk sait y faire. Point de preux héros, la cape de justice volant au vent. Pas de belles damoiselles à secourir… quant à la moralité… ben, plus tard alors. C’est un constant, une finalité, un but inavouable pour lequel tous les moyens sont bons. Et quand en plus le fantastique s’en mêle… On retrouve un Stephen King sublimé.

Attention, ce n’est pas facile à lire et ce n’est certes pas la tasse de thé de tout le monde. Mais ça change, ça donne des idées et si ça dérange l’establishment…. et bien tant mieux !