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Critique: FREDDY LES GRIFFES DE LA NUIT 2010

Par Melmott

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Pays: USA

Réalisé par Samuel BAYER

Année 2010

Avec: Jackie Earle Haley, Kyle Gallner, Thomas Dekker, Rooney Mara, Katie Cassidy

Scenario: Eric Heisserer & Wesley Strick

Synopsis:

Nancy, Kris, Quentin, Jesse et Dean habitent Elm Street, au coeur d'une banlieue résidentielle semblable à des milliers d'autres - paisible, proprette et sans histoire... Mais depuis quelques temps, ces cinq jeunes sont hantés chaque nuit par le même cauchemar oppressant : un homme à la voix caverneuse surgit des ténèbres. Vêtu d'un t-shirt rouge et vert lacéré, il dissimule sous un vieux chapeau son visage atrocement brûlé et défiguré. Sa main droite, gantée, est munie de quatre longues griffes d'acier plus tranchantes que des lames de rasoir...

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Mon avis:

Un pull rayé vert et rouge, un feutre marron, un gant muni de lames: voici l'histoire d'une icône née il y a 26 ans de l'imagination de Wes Craven, suite à des faits divers survenus aux Etats-Unis dans lesquels quelques personnes seraient mortes dans leur sommeil, en plein cauchemar.

Les griffes de la nuit déboule dans nos salles en mars 85 et va rapidement déclencher une vague d'excitation. Récompensé par le Prix de la critique au Festival D'Avoriaz la même année, il devient rapidement culte, soigné par son interprète principal Robert Englund.

Alors qu'en est-il de ce reboot imaginé et réalisé par Siamuel Bayer ? Le bonhomme, surtout connu pour être un génie du clip et de la pub (son fait d'arme reste «Smell like teen a spirit » de Nirvana ») saura t'il relever le défi de surprendre ? la réponse est non, et ce, définitivement.

Je n'ai jamais été un grand fan de Freddy, je n'en ai pas honte, et j'assume ce que certains jusgeront comme impardonnable, voire irresponsable.

Premier constat: Robert Englund est Freddy. Non pas que son successeur soit foncièrement mauvais, mais le choix de le rendre plus « dark » que l'original nuit à son charisme. D'ordinaire cynique, vulgaire et plutôt pervers, celui-ci a perdu son humour et se contente de charcuter de l'ado sans vraiment jouer avec ses proies. Il ne fait d'ailleurs que cela; ce n'est plus lui le héros du film, mais les adolescents, plongés dans un scénario faiblard et paradoxalement bien trop bavard.

Le cinéaste peine à réussir les transitions entre rêves et réalité qui faisaient la force de l'original. Expliquer le passé commun des jeunes et leurs parents, nous refourguer celui de Freddy alors jardinier dans une école maternelle, n'est que prétexte pour définir le devenir du boogeyman: un grand brûlé au maquillage trop réaliste mais quelque peu endormi. Exits les humeurs bondissantes, les jeux de mots graveleux: Jackie Earle Haley compose d'une voix caverneuse un Freddy bien trop propret et sans oxygène.

Au niveau du casting, on regrettera le peu de consistance des personnages, abandonnés dans leur unique recherche de souvenirs, tus par leurs parents respectifs. Dommage, car les remplaçants ne se débrouillent pas si mal, noyés dans des scènes reprises à l'identique de l'original de 1984. On retrouve ainsi la scène de la chambre à coucher, Freddy sortant du mur, ou bien encore celle, cultissime, de la baignoire.

De l'hémoglobine ? pas tant que cela et vite oubliée. La formation initiale de Bayer en etant la cause: trop de soin à l'esthétique, trop de manières, trop de mouvements de caméras donnent à l'ensemble un côté clipesque mal structuré et sans saveur; ainsi, le côté « old school » de l'original est balayé d'un coup de griffes, très certainement volontaire, histoire de séduire un tout nouveau public.

Alors oui, visuellement quelques scènes sont réussies (l'intro avec Kellan Lutz, le blond musculeux de « Twilight » est vraiment sympa), la volonté de bien faire semble évidente mais l'erreur principale est bien là et me taraude: ces griffes de la nuit ne font pas peur ! et ce n'est pas même quelque liberté prise par le cinéaste (Freddy n'est plus seulement un tueurs d'enfants mais également suggéré comme pédophile) qui réussira à donner de l'amertume à ce Freddy sans saveur. On en vient à regretter les maquillages faits maison, l'humour lourdingue de Robert, ainsi que la présence d'Heather et son brushing so 80's.

« Dormir tue » était une formidable accroche commerciale. Espérons juste pour Baker que ce ne soit pas sa carrière qui soit flinguée.

Et moi de me réconcilier avec l'original pour le coup; pas forcément devenu fan, mais rabiboché avec Craven.

Melmott


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