Le golfe noir du Mexique

We absolutely understand and share President Obama’s sense of urgency over the length of time this complex task is taking. We want to thank the President and his administration for their ongoing engagement in this effort.
(Tony Hayward, BP group Chief executive, 14.05.10)

La plate-forme pétrolière Deepwater Horizon a explosé dans la nuit du 20 avril. Environ un mois plus tard, constat et avancement des mesures prises pour contenir le pétrole qui se déverse jour après jour au large de la côte de Louisiane. On parle déjà de catastrophe écologique, de catastrophe économique (concernant surtout le marché du pétrole et de British Petroleum).

Le 6 juillet 1988, une plate-forme pétrolière explose dans la mer du Nord. 167 personnes meurent et cet événement  reste jusqu’à présent unique en son genre étant l’accident le plus grave dans l’histoire de l’industrie du pétrole.
Plus de 20 ans plus tard, un événement comparable à cette catastrophe survient: celui de l’explosion et naufrage de la plate-forme pétrolière appartenant à BP. 11 personnes ont été déclarées mortes et l’incident survint que trois semaines après que le président américain Barack Obama ne permette l’expansion de l’industrie pétrolière dans le Golfe du Mexique.
La plate-forme contenait au moment de l’explosion plus de 30’000’000 dm³ de pétrole.

Ce n’est pas la première fois que BP est sujet de controverse quant aux normes de sécurité et est parfois définie de “pollueurs en série”.
Fait est qu’en 2005, une explosion au Sud de Houston (TX) dans une raffinerie fait 15 morts et 170 blessés, le pire accident survenu depuis 1990. Plus de 270 articles concernant la santé et les normes de sécurités avaient été violés.
Il n’est donc pas rare que BP a du comparaître devant des jurys aux Etats-Unis et par extension payer des amendes s’élevant à quelques centaines de millions de dollars.

Mais cette pollution excessive survenue suite à l’explosion de Deepwater Horizon n’aura pas que des conséquences financières ou juridiques.
La faune et la flore sous-marine sont touchés, tout comme les pêcheurs dont le salaire dépend de la faune, justement.
Selon certains experts, la catastrophe ne devrait pas être comparée à la marée noire provoquée en 1989 par le pétrolier américain Exxon Valdez. Il avait déversé des litres et des litres de pétrole en s’échouant sur la côte d’Alaska.
Selon le même expert (Clifford Jones, Aberdeen, GB), la fuite de pétrole de Deepwater Horizon serait plus lente que cette le l’Exxon Valdez. En plus, avec les mesures prises dans un futur proche (l’article s’y référent date du 30 avril), une catastrophe climatique pourrait être empêchée.
Cependant, il est clair que les conséquences pour la faune seront désastreuses. Les ornithologues craignent que le seul espace vital qui reste à ces espèces est la mer ou les côtes touchées par la marée noire, l’homme les ayant de plus en plus restreint leurs espaces vitaux.

Place à quelques techniques mises en place pour retenir/supprimer/arrêter l’expansion du pétrole flottant.

• Des bouées ou barrières flottantes servant à retenir le pétrole en surface. La méthode s’est avérée efficace en petites surfaces.
• Les incendies contrôlés qui polluent gravement l’air.
• Du solvant a été pulvérisé en surface puis injecté à la source de la fuite pour dissoudre le pétrole. Plus de 1 million dm³ ont déjà été utilisés malgré la mise en garde des écologistes, car ça pourrait tuer toute vie marine (11.05.10)
• Un puits de secours devrait être construit avec une pipeline qui conduirait directement à la fuite et qui pomperait le pétrole s’en écoulant. Le projet et en cours de construction, or ça prendra des semaines.
• Une grosse cloche aurait du retenir 85% du pétrole à sortir de la plus petite fuite. La cloche a souffert de gel, le projet a été abandonné.
• Une nouvelle cloche, plus petite devrait contenir environ 50% du pétrole. Un chauffage a été intégré à la cloche pour éviter la formation de cristaux empêchant la mise en place du projet.

Sur terre entre les barrières de marées noires qui ont été installées, elles ne sont malheureusement pas très efficaces, car les vagues s’élèvent à environ 4 mètres, des digues de sacs de sables qui ont été montées, aucune méthode ne semble arriver à retenir tout ce pétrole dans la mer.

Obama veut accélérer les choses du côté des fuites de pétrole et veut faire payer BP pour cette catastrophe.

BP is responsible for this leak. BP will be paying the bill.
(President Obama, 02.05.10)

Les états de la côte américaine, que ce soit la Lousiane, le Mississippi, l’Alabama et peut-être bientôt la Floride ont déclaré une situation d’alarme et considèrent déjà leurs options légales et gouvernementales.

Selon BP, les effets du solvant injecté à la base de la fuite ont fait effet hier; le solvant avait été dispersé vendredi. La compagnie britannique espère pouvoir arrêter complètement la fuite dans l’espace de dix jours.
Certains scientifiques commencent à douter de l’estimation des fuites (800’000 dm³ par jour) et tendent à dire que cette estimation est trop basse. Aussi, des poches de pétroles ont été trouvées à environ 1’200 mètres de profondeur tout comme un expert de l’institut de Géorgie prévient que le taux d’oxygène a baissé de 30% dans certaines régions sous-marines.

Il en est aujourd’hui que cette catastrophe va dépasser la gravité du naufrage de l’Exxon Valdez en 1989. Ce que nous réservent BP et Obama, c’est le futur qui nous le dira.

President Obama is doing his best to make sure the wave of blame that is bound to follow does not lap against the doors of the White House.
(Mark Mardell, BBC North America editor, 15.05.10)

Principales sources:

- http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/default.stm
- http://www.bp.com/extendedsectiongenericarticle.do?categoryId=40&contentId=7061813
- http://www.deepwaterhorizonresponse.com/go/site/2931/

Pour plus d’informations:

- http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/8685368.stm
- http://news.bbc.co.uk/2/hi/in_pictures/8657315.stm
- http://news.bbc.co.uk/2/hi/americas/8651333.stm