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La Comtesse – Julie Delpy

Publié le 17 mai 2010 par Aventuresheteroclites

Avant que toute cette folie bit-lit et autres vampires brillants comme des boules disco (suivez mon regard…) s’emparent du marché vampire, il y avait des choses vraiment sympas dans le domaine. Je ne loupais pas un bouquin, un essai, un roman un tant soit peu littéraire sur le sujet. Je me suis bouffé tous les Anne Rice, Dracula, Carmilla et autres classiques, de la critique littéraire universitaire, des pavés documentaires sur l’origine du mythe, etc. Et au plus haut de cette période vampiresque, j’avais lu des articles et il me semble même une biographie de cette fameuse comtesse, à savoir la comtesse Bathory, je partais en terrain connu. 

Ce film passait dans mon ciné préféré, et me voilà donc assise sur les fauteuils rouges, plongée dans l’obscurité le temps d’une grosse heure et demie. J’étais curieuse de voir le traitement qu’allait recevoir cette légendaire comtesse et l’interprétation qu’allait faire Julie Delpy, également réalisatrice du film.

La Comtesse – Julie Delpy

Pour faire court : la comtesse historique qui a inspiré le film, Erzsébet Bathory (Pologne, 1560/1614), a été accusée d’avoir saigné, tortué et tué plusieurs centaines de jeunes filles. Elle utilisait leur sang pour conserver sa jeunesse et sa beauté. Pour plus de détails, par exemple ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_B%C3%A1thory

Venons-en au film (sorti le 20 Avril 2010).

 Pas de gore, que j’avais peur de retrouver. Avec une inspiration aussi sanglante, sadique, et violente que ça, j’étais contente de voir que l’accent avait été porté sur le pourquoi du comment, sur la femme, plutôt que sur une succession de meurtres.

L’image d’Epinal de la comtesse Bathory, c’est les bains de sang (de jeunes filles vierges exclusivement). La représentation est ici plus originale, elle s’applique le sang comme un masque, une crème, un produit miraculeux, et regarde les effets dans le miroir, et il lui en faut toujours plus, plus…

L’ambiance m’a plu. (Il faut dire que je suis bonne cliente de films historiques en costumes - sauf les sentimentaux, Sissy, Jane Austen & co). On sent une descente, une progression dans l’horreur, la folie, la vieillesse, c’est crédible et la narration n’a pas de temps mort.  Aucun élément fantastique/surnaturel, et c’est efficace, c’est la vie d’une femme assoiffée de beauté, de jeunesse et d’immortalité, un être humain avec ses forces et ses faiblesses.

*

- : un élément m’a dérangée, (élément qui est certainement romancé et inventé pour les besoins du scénario) c’est l’amant de la comtesse. Cette déception amoureuse est montré comme le point déclencheur de sa folie sanguinaire et je trouve que ça aurait gagné en puissance si on avait pas eu ce personnage pour justifier cette quête de l’impossible et tous ces meurtres. Elle voulait être belle dans le film pour plaire à un homme, conserver sa jeunesse car lui était plus jeune qu’elle. Le côté narcissique de sa folie aurait pu être renforcé, mais ça aurait peut-être rendu le film plus éprouvant, plus extrême, plus “public averti”.

Est-ce que j’ai envie de le revoir? Oui, je vais guetter sa sortie en DVD.

La bande annonce :

La Comtesse – Julie Delpy


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