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Treize raisons – Jay Asher

Par Theoma

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 « Tous les signaux étaient là, indiscutablement, pour quiconque avait envie de les voir »

Clay, 16 ans, reçoit par courrier des cassettes audio. Qui peut bien encore utiliser ce genre de support ? En le découvrant, il est sous le choc. Il s'agit de la voix d'Hannah Baker avant qu'elle ne se suicide. Treize cassettes destinées à treize personnes comprenant treize raisons d'en finir.

Vous trouverez pas mal d'éloges concernant ce roman mais malheureusement pas ici. Pourquoi ? Voici mes treize raisons :

1. La plume : ce n'est pas mal écrit, c'est juste moyen.

2. Le roman à deux voix : au fil des pages, nous découvrons ce qu'à vécu Hannah et ce que ressent Clay en l'écoutant. Si ce style comprend pas mal d'écueils, l'auteur n'en évite aucun.

3. Le suicide des jeunes : est un thème complexe et il est ici traité à la légère. En mettant fin à ses jours, Hannah semble plus réaliser un acte punitif que de subir une souffrance insurmontable. Peux-t-on véritablement accuser les autres de s'être suicidé ?

4. L'auteur démontre que le suicide est un choix. Or il n'en est rien. « Au contraire, c'est lorsqu'une personne a l'impression de ne plus avoir aucun choix qu'elle peut être amenée à penser à se suicider. Lors d'une crise suicidaire, il devient difficile de réfléchir, la personne ne se sent plus libre, ni de ses choix, ni de ses actes : la souffrance est telle qu'il semble n'y avoir plus d'autre issue. La personne se trouve dans un état de confusion, sans repères et elle n'a plus la capacité de raisonner logiquement. C'est comme si le champ des possibilités devenait de plus en plus restreint. »*

5. Hannah se tue pour treize raisons. Or, « les causes qui mènent à une crise suicidaire sont toujours multiples et complexes et leur combinaison est propre à chacun. Un événement déclenchant apparaît généralement (une dispute, une rupture amoureuse, une mauvaise note, etc.), mais ce n'est que la «goutte d'eau qui fait déborder le vase». Sous cette partie visible de l'iceberg : il y a toujours des nombreuses causes, beaucoup plus profondes et anciennes. »*

6. L'empathie : Au lieu de ressentir de la peine ou de la compréhension pour Hannah, j'ai fini par être agacée par cette petite fille gâtée qui joue son Caliméro. J'avais presque envie qu'elle en finisse. Eh oui, je peux être terriblement ignoble et sans coeur.

7. Le personnage d'Hannah ne m'a pas convaincue. Ses réactions sont dignes d'une fille de cinq ans et d'une sitcom sortie de MTV. Les émotions d'une jeune fille ont plus de relief et de profondeur.

8. Le personnage de Clay est insipide. Entre une tête à claque et l'homme invisible, le temps m'a paru long.

9. Le pathos : l'auteur n'hésite jamais à rajouter une bonne louche de mélo.

10. Le pitch : « Elle est morte. Pour treize raisons. Tu es l'une d'elles. ». Racoleur à la Voici.

11. Le syndrôme de Cendrillon : La pauvre Hannah à qui de méchantes garces font des misères et qui attend que quelqu'un vienne la sauver. Peut-on faire avancer le genre, Mr Asher ?

12. De nombreux lecteurs sont déjà conquis et les critiques sont élogieuses. Jay Asher n'a donc pas besoin de la mienne.


13. Enfin, la vie est trop courte et les livres trop nombreux. Je passe mon tour volontiers !

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Albin Michel, Wiz, 288 pages, 2010

* "Le suicide des jeunes" de Maja Perret-Catipovic, 160 pages, Saint-Augustin, 2004. L'une des meilleure lecture sur ce thème, se lit facilement malgré le sujet. L'auteur, spécialiste reconnue dans le domaine apporte des éléments de compréhension qui bousculent nos idées préconçues.

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