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Grey's Anatomy [6x 23 & 24]

Publié le 25 mai 2010 par Lulla

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Sanctuary // Death And All His Friends (Season Finale)

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   Les grands moments de télévision sont rares. Il arrive même certaines années qu'il n'y en ait pas. Si la saison 2009/2010 a été meurtrière, puisque l'on a perdu des monuments comme LOST, 24, Law & Order, le remake de Melrose Place (blague !), elle nous a aussi offert de biens beaux épisodes finaux pour plusieurs séries : Brothers & Sisters, Private Practice et... non, certainement pas Desperate Housewives, dont le final est risible quand on l'appréhende en solo et totalement ridicule quand on le compare aux autres. Et Grey's Anatomy. Du haut de ses six ans, elle a le toupet de voler la vedette à ses consoeurs et à toutes les petites nouvelles. Ce Season Finale était un grand moment de télévision. Voilà pourquoi...

   Saviez-vous que Shonda Rhimes annonçait à ses scénaristes dès le début de la nouvelle saison comment elle allait se terminer, sur quels événements ? C'est une preuve, parmi tant d'autres, que cette femme connaît son métier par coeur et qu'elle a un talent fou. D'autres showrunners devraient en prendre de la graine, assurément. Car effectivement, quand on regarde bien la trajectoire de cette excellente saison, on est partie d'un point A pour arriver à un point B et entre ces deux points, les personnages ont souffert, ont souri : ils ont tous simplement grandi, non sans comettre des erreurs, non sans faire souffrir autrui. Ils ont vécu. Grey's Anatomy est une série vivante, en perpétuelle évolution. Elle bouillonne d'idées, des bonnes et des moins bonnes. Elle ressort plus forte des circonstances qui auraient pu l'abattre (comme le départ d'une diva). Et elle fait battre le coeur de ses -pas toujours- fidèles téléspectateurs à l'unisson, réussissant l'impossible : créer l'unanimité. Oh bien-sûr, on trouvera toujours quelque part des mécontents mais d'après ce que j'ai pu lire ici ou là, ce Season Finale a énormément plu, et j'en suis le premier fan ! 

   Meredith, qui est, comme le précise elle-même Shonda, le "coeur" de la série, était détestée il y a encore deux ans par une majorité de téléspectateurs à cause de son karma atypique, son indécision perpétuelle, son incapacité à avancer et son interpréte mono-expressive. Comme Ellen Pompeo, parfaite dans ce final, Meredith a mûri, pas à pas, et est devenue cette femme forte et déterminée, qui sait ce qu'elle veut et qui accepte tout simplement d'être heureuse après des années de souffrances parfois auto-infligées. Son évolution est impressionnante et elle est plus que jamais mise en valeur dans cet épisode. Confrontée à la terreur de sa vie, encore que la bombe de la saison 2 est une sacrée rivale, elle a su garder son sang froid dans un premier temps avant de craquer, et il y avait de quoi, puis se reprendre pour finalement prendre la vie avec philosophie et légéreté. Parce qu'elle ne doit être "que" ça. Elle a perdu son bébé, qu'elle venait à peine de "rencontrer", mais elle a trouvé un sens à sa vie et elle est prête à embrasser le bonheur à pleine bouche. Tout ça m'émeut beaucoup. Toutes ses scènes m'ont incroyablement touché. Mais plus que ses cris face à un amour à l'agonie, c'est le moment de sa fausse-couche que je retiendrais. Il était d'une force incroyable. J'en frissonne encore.   

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   Shonda estime aussi que si Meredith est le coeur de la série, Bailey en est l'esprit. Elle n'a pas tort. Et comment pourrait-elle avoir tort ? Sur son blog, car les scénaristes de Grey's ont un blog, elle explique que dans une première version du script, Bailey devait aussi se faire tirer dessus mais qu'elle a abandonné l'idée, ne pouvant se résoudre à faire autant de mal à ce personnage qu'elle aime tant (et qui, à mon avis, lui ressemble). Elle précise aussi qu'elle n'en a pas dormi pendant plusieurs jours, qu'elle en a pleuré... puis qu'elle s'est relevée et qu'elle a repris les choses en main. C'est exactement ce qui se passe pour Bailey dans cet épisode. Malgré l'horreur de la situation et malgré son mensonge face au tireur-fou, elle est une chirugienne, elle est une femme qui sauve des vies et elle doit se reprendre et sauver encore et encore des vies. En l'occurence celle de Charles. Elle ne réussira pas au bout du compte mais elle aura essayé de toutes ses forces. Je ne saurais vous dire combien j'ai été bouleversé par la scène où elle est sur le point de mourir d'une balle entre les deux yeux, comme Reed plus tôt, de la manière la plus violente et surprenante qui soit. Chandra Wilson ne pouvait pas être plus juste. Lorsqu'elle s'en prend un peu plus tard aux ascenseurs, c'était très fort aussi. Bref, Grey's Anatomy sans Bailey c'est absolument impossible. Je viens de m'en rendre compte. Un coeur, au pire, ça se remplace. Mais un esprit, ça ne se remplace pas. Jamais.

   Tout près de ce coeur, pas très loin de l'esprit, tout un tas d'organes ont vibré. L'organe Cristina d'abord, le plus solide de tous. Le revolver sur la tempe, elle n'a pas lâché. Elle a tout donné et a prouvé, si cela était encore nécessaire, qu'elle était la plus douée de la bande et qu'il ne s'agissait pas simplement de dextérité mais aussi de courage, de foi... Epoustouflante Cristina, aidée par un organe en pleine éclosion nommé Jackson, qui, à ne pas en douter, démontrera toute l'étendue de ses talents la saison prochaine. L'organe Owen a dû faire un choix et il a choisi l'organe Cristina, laissant l'organe Teddy sur le carreau. Ce qui me plairait bien, c'est un rapprochement entre l'organe Teddy et l'organe Jackson la saison prochaine. Ce couple d'organes a un potentiel ! Vous en avez marre que je vous parle d'organes, hein ? Allez, on passe en mode personnages alors ! Dans toute cette panique, April s'est révélée plus perturbée que jamais. Son crush pour Derek mis de coté, elle a su être simplement attachante malgré ses étrangetés. Les quelques heures passées avec Meredith sont comme un appel qui veut dire "Viens, tu as ta place parmi nous maintenant". April mérite qu'on lui bichonne quelques intrigues dans le futur.

   L'urgence de la situation et la promiscuité sont propices à quelques soulévements de coeurs, habituels dans la série mais plus que jamais efficaces. Ainsi, Alex, grièvement blessé par Clark (d'ailleurs très convaincant en homme guidé par la douleur du deuil), va se faire traiter par une Lexie très indécise et un Mark au contraire déterminé. Il veut récupérer Lexie, elle ne sait lequel choisir. Alex, en plein délire, évoque Izzie et l'implore de rester près de lui. En somme, il a choisi pour Lexie. Si elle est amoureuse de lui, lui est toujours amoureux de son ex-femme. Mark lui rend les bras alors... suite l'année prochaine. Le seul véritalbe happy-end de l'épisode, il est pour Callie et Arizona qui trouvent enfin un terrain d'entente malgré leurs différences. Des enfants ? Ils en auront, c'est décidé ! Même si au fond, la morale me dérange un peu, je suis trop heureux de les revoir ensemble pour me plaindre. Et puis il y a Weber, sur le chemin de la rédemption. Non seulement il refuse l'alcool que Clark lui propose mais en plus il sauve "son" hôpital de la catastrophe. Est-il prêt à redevenir chief, surtout avec un Derek affaibli ? Oui ! Pour autant, je ne le souhaite pas.

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// Bilan // Ce final de Grey's Anatomy n'est pas seulement un des épisodes les plus intenses qu'il m'ait été donné de voir : il est tout simplement l'un des meilleurs épisodes toutes séries confondues qu'il m'ait été donné de voir, et je le trouve encore mieux construit que d'autres épisodes événements de la série comme celui de la bombe ou celui du ferry, pourtant de grands moments de télévision eux-aussi. C'était d'une violence inouïe pour une série si grand public, et c'était extrêmement éprouvant. On s'en remet difficilemment. On ne peut que saluer les performances des acteurs, tous formidables, et le talent de Shonda Rhimes et de ses scénaristes pour avoir réussi à nous faire croire à un moment donné que des personnages comme Bailey, Derek, Richard ou Meredith pouvaient être tués de sang froid, dans la seconde. Et je terminerais en rappelant que Grey's Anatomy en est à sa 6ème année et qu'elle n'a pas pris une ride car son lifting est bluffant !   

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