Après les vampires, les sorciers, les anges...

L'apparition de la littérature pour adolescents est un phénomène récent, mais rentable. Avant, vous passiez presque sans transition de la bibliothèque rose aux livres dits pour adultes. Ce qui est intéressant, selon moi, c'est les phénomènes qui ont marqué cette littérature pour ados, avec l'émergence du fantastique pour jeunes.

D'abord, à la fin des années 90, on a eu le succès de la sorcellerie, avec le cultissime Harry Potter (1997). On connait tous l'histoire de la jeune mère célibataire qui écrivait dans un café parce qu'elle n'avait pas le chauffage chez elle et qui est devenue la troisième fortune la plus importante d'Angleterre. Produits dérivés, films, traduction dans le monde entier, Harry Potter a cartonné, jusqu'à sortir du domaine de la jeunesse pour séduire les adultes. La sorcellerie a eu son succès dans le sillage d'Harry Potter : Peggy Sue (2001), l'héroïne de Brussolo, s'est vu très rapidement comparée au petit sorcier (La Harry Potter française, lisait-on. Sauf que les seuls points en commun de ces deux personnages étaient une appartenance au fantastique, et leur jeune âge). Autres succès notables? Tara Duncan (2003) ou "L'île du crâne" d'Horowitz (1991) (connu notamment pour la série des Alex Rider, sorte de James Bond adapté pour les jeunes).

Puis, il y a eu les vampires, autres créatures fantastiques mises en avant par Anne Rice (1976) ou Bram Stoker (1897). C'est ici Stephenie Meyer qui ouvrit le bal (Fascination, 2005), avec une histoire d'amour lycéenne entre une humaine et un vampire, ledit vampire devenant rapidement source d'hystérie chez les adolescents, surtout après la sortie du film et l'incarnation du vampire par Robert Pattinson.  Suite à ce sujet, on remarque la ré-édition de "Journal d'un vampire" de LJ Smith (1991) ou Anita Blake (1993, merci Matilda !) qui s'adresse déjà à un public plus âgé. Les livres d'Anne Rice ont commencé à suivre le même chemin.

Après les sorciers, et les vampires, je me demandais ce qui sortirait pour faire rêver les adolescents. J'avais pensé aux fantômes. En réalité, ce sont les anges. Hush, Hush de Becca Fitzpatrick est probablement ici le pionnier, mais l'on voit que ce n'est pas le seul. Je n'ai pas lu Hush, Hush. Déjà, parce que je me méfie des succès commerciaux programmés, ensuite parce que le titre m'évoque à la fois une chanson des Pussycat Dolls et Nelly de Wuthering Heights qui était pénible à toujours vouloir faire taire Cathy à coup de "Hush!" (je n'aime pas beaucoup Nelly, ni Cathy d'ailleurs). Bref, après les anges, qu'est-ce-que ça sera? Les paris sont ouverts !