Magazine Chanson française

Aurélien Merle : Vert Indolent

Publié le 28 mai 2010 par Fred Desfrenne

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Piaf le morning, merle l'après-midi, aigle le soir. Garçon sur la balançoire, Aurélien chante, d'une voix grave et juste, l'angel dust, la poussière d'ange, le danger d'exister, l'été limpide de "celui qui vient de naître", ces choses qui ne se disent pas, ou plus. L'amour qui n'avoue pas son nom d'oiseau, le détail des choses, leur beauté. Leur surface aussi, sur laquelle lire, finalement, un peu de leur vérité. L'empreinte du pied nu, les traces musicales d'un passé si proche (hier soir, ce matin) qu'il se confond à notre présent lointain. Canari sur le balcon, ce Merle?

Nonchalant Aurélien qui confie ses refrains au vent, avec le fol espoir qu'ils parviennent à nos oreilles, transformés, lavés, délavés, restitués à l'originel tremblement. "Et si c'était la peine, de se donner la peine", dit-il. La peine de gratter si délicatement les six cordes d'une guitare anglaise, la peine de chanter juste. Justesse, justice, un cri fredonné. Il est temps de pardonner, de s'abandonner. Au nez et à la barbe des aveugles et sourds du coeur d'artichaut. Car il en faut de l'art, même mineur, pour fondre mots et notes en une seule et même chanson. Travail d'alchimiste, de chansonniste. Ouvrage amoureux, orfèvrerie du papier de riz. Encre qui coule dans nos veines à la pliure d'un bras de Seine. Et si c'était la peine, de se donner la peine?

Trois ans après le remarqué "For Words, Perhaps", délicat album folk empruntant sa poésie à l'auteur irlandais William Butler Yeats, l'ex-angevin présente un nouvel album à la mélancolie assumée, quelque part entre Nick Drake et Dominique A.

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