Magazine Culture

Poezibao a reçu, n°129, dimanche 30 mai 2010

Par Florence Trocmé

Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs. 
 
°Jean Claude Mathieu, Écrire, inscrire, José Corti 
°Jean-Luc Steinmetz, Les Poètes de l’île verte, La Passe du Vent 
°Jacques Darras, A ciel ouvert, La Passe du Vent 
°François Lallier, La Voix antérieure, II, La lettre volée 
°Revue Europe, n° 973, Philippe Lacoue Labarthe 
°Louis Chevaillier, Icare en transe, Gallimard 
°Wadih Saadeh, Le Texte de l’absence, Sindbad  
°Emmanuel Merle, Pierres de folie, La Passe du vent 
°Eric Sarner, Éblouissements de Chet Baker, La Passe du Vent 
°Fiona Sze-Lorrain, Water The moon, Marick Press 
°Un inconnu dans la rue, Entre ici et ailleurs, Edilivre 
  et aussi 
°Écrivains fin-de-siècle, édition de Marie Claire Bancquart, Folio Classique 
°Guy de Maupassant, Garçon, un bock, Le Castor Astral 
°Revue La Passe, n° 10 
°Ficelle, n° 96 (Jacqueline Persini Panorias) 
°Passe-passe, hors série jeunesse de La Passe
 
Notices détaillées de chacun de ces livres en cliquant sur « lire la suite de…. »  

Jean-Claude Mathieu 
Écrire, inscrire 
Images d’inscriptions, mirages d’écriture
 
coll. Les Essais, José Corti, 2010 
640 p - 29 €  - sur le site de l’éditeur
 
« L’objet de ce livre est l’écriture, telle qu’elle se réfléchit au miroir des inscriptions. Une ligne somnambule avance, un écrivain essaie d’éclaircir son geste obscur et, à défaut de savoir ce que sont les traces qu’il laisse, il entrevoit parfois ce à quoi elles ressemblent : des traits dans le sable, des tatouages sur la peau, des lettres sur une tombe, sur l’écorce des arbres, des graffiti aux murs, des signes d’écume, des nœuds d’air. Nées de gestes de l’enfant, compliqués et ritualisés par l’adulte, les inscriptions ont semblé des révélateurs de l’écriture, qu’elle s’appuie sur leur exaltation ou grandisse sur leurs ruines, que l’écrivain les déchiffre ou rêve d’en graver. Quand le texte de l’inscription s’élève à l’impersonnel, que résonne à travers un discours subjectif la voix de Personne, c’est le désir de tous et de chacun, les jeux de l’enfant, l’inconnu de l’origine,   l’angoisse de la mort qui s’exposent. Restituée et resituée dans un livre, elle creuse ce qui était resté énigmatique, dans l’enfance, le désir ou le deuil. Si l’écrivain entrevoit ses fantasmes, choisit un modèle imaginaire, gravures dans la pierre ou traces dans le sable, l’inscription se révèle alors comme une microécriture où se condensent les enjeux du macrocosme de son œuvre. » (Site de l’éditeur) 
Jean-Luc Steinmetz 
Les Poètes de l’île verte, anthologie 
coll. Poésie, La Passe du Vent, 2010 
10 € 
« Certains poètes disparaissent sans laisser de traces. Souvent, leur talent incomplet en est la cause. Parfois la rareté des œuvres ou la venue précoce de la mort. Parmi des papiers que récemment je remettais en ordre, j’ai trouvé plusieurs dossiers où j’avais remisé, presque par acquit de conscience, des écrits d’amis de mes seize ans » (Jean-Luc Steinmetz, dos du livre).  
Liste des poètes : Antoine de Terle, Stéphane Legendre, Jean-Jacques Sigault, Paul Fabrega, Philippe Vanderhave, Lucien Calmels, Marc Paoletti et Michel Pellat.  
Jacques Darras 
A ciel ouvert 
Entretiens avec Yvon le Men
 
La Passe du Vent, 2010 
12 € 
Parler la poésie c'est quelquefois garder le silence. Se taire. Yvon qui s'ouvre aux autres si spontanément dans la vie courante, aime à se taire dans ses poèmes. Je fais l'inverse, parlant peu dans le jour, m exprimant sur des hectomètres de phrases ou de vers dans les tomes de La Maye. La plage où viennent se fracasser les paroles sur le sable silencieux est notre lieu de rencontre. Nous nous écoutons. Nous pratiquons l'écoute de l'autre sans perdre de vue le fil de nos propres discours. J'aime que le nordique skaut, cette corde qui oriente la voile, ait donné «écoute» en français. En langue anglaise, filer l'écoute, la corde c'est «to spin a yarn», dérouler une histoire. Notre amitié, me semble-t-il, réussit cette manœuvre maritime avec beaucoup de naturel, d'expertise. Car la poésie est une parole du large, du haut, du loin, a distance de la parole médiane ou des médias.
Comme la marée il se peut qu'elle s'éloigne momentanément du rivage où les plagistes de tout bord, disques ou écrans, se livrent à leurs jeux de sable favoris. Il n'empêche. Dressez l'oreille ! Écoutez la rumeur du fond qui s'amplifie au fond de la Baie picarde ou des multiples anses bretonnes ! C'est du fond de l'existence que nous viennent les injonctions les plus tumultueuses, les plus fascinantes. Aussi bien écoutez-nous, dans les pages qui suivent, marcher sur nos rives maritimes tout à côté de vous, nous expliquant l'un à l'autre comment chacun capte et restitue, avec l'oreille et la bouche, cette musique qui nous vient du profond de la création».
(Extrait de la préface de Jacques Darras, dos du livre) 
François Lallier 
La Voix antérieure, II 
Jouve, Jourdan, Michaux, Frénaud, Munier
 
coll. Essais, La Lettre Volée, 2010 
17 € 
Ce second volume d'une exploration de la poésie au titre de "la voix antérieure" - notion dégagée dans un premier livre, d'une lecture nouvelle de certains textes de Baudelaire - s'intéresse à des écrivains plus proches de notre temps (et dont l'auteur a été, pour presque tous, le contemporain, et l'ami). Dans une époque marquée, à la suite de Mallarmé et de Rimbaud, par une radicalisation autant de la liberté du poète que des enjeux de la poésie, il cherche que cette "voix antérieure" est devenue. Reliée à une "expérience" par un "dire" qui se réalise comme modalité de la présence, cette voix, une seconde fois invoquée, est-elle bien la même ? 
François Lallier poursuit depuis plusieurs années, parallèlement à sn œuvre de poète, un travail critique de lecture des grands textes poétiques. Un premier volume, publié en 2007 à La Lettre Volée sous le titre La Vie Antérieure, a été consacré aux origines de la poésie française contemporaine.  
revue Europe, n° 973, mai 2010 
Philippe Lacoue-Labarthe, Écrivains de Corée du Sud 
18,50 €  
"Qu'il s'agisse de philosophie, de littérature, de politique ou de théâtre, l'œuvre de Philippe Lacoue-Labarthe (1940-2007) retient l'attention par sa remarquable qualité intellectuelle, sa rigueur, sa sobriété : tout y est appelé par l'exigence la plus haute, la plus sévère aussi. Le philosophe, disait-il, est celui qui ne cesse de "s'étonner devant ce qui est, ou même qu'il y a ce qui est, que c'est ainsi et pas autrement. Le philosophe est celui pour lequel rien ne va de soi..." 
Sommaire : 
"La pensée comme elle va", par Ginette Michaud
Philippe Lacoue-Labarthe à Strasbourg, par Jean-Luc Nancy
L'indélicatesse d'un interminable fondu au noir, par Avital Ronell
Note des éditeurs, par Anristide Bianchi et Leonid Kharlamov
Noli me frangere, par Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy
Entretien sur Hölderlin, par Philippe Lacoue-Labarthe
Tradition et vérité, à partir de la philosophie, par Philippe Lacoue-Labarthe
Katharsis et Mathèsis, par Philippe Lacoue-Labarthe 
Philippe Lacoue-Labarthe et le théâtre, par Michel Deutsch
L'extime du drame, par Marita Tatari
La diction (Voix, prose, vérité, mélodie), par Jean-Christophe Bailly
Pour l'amour de la musique, par Danielle Cohen-Levinas 
L'explication interminable, par Marc Crépon
Le Sujet du semblant, par René Major et Chantal Talagrand
Strasbourg, l'école de Nancy ?, par Jean-Michel Rabaté 
A la recherche de la prose perdue, par Alain Badiou
La scène racontée, par Leonid Kharlamov
Philippe Lacoue-Labarthe et l'art, par Ginette Michaud
Récit, récitation, récitatif, par Jean-Luc Nancy 
  La revue comporte un second dossier consacré aux écrivains de Corée du Sud. Contributions et textes de Jean Bellemin-Noël, Jeong Myeong-kyo, Kwon O-ryong, Jeong Yi-hyun, Kim Yeon-su, Lee Seung-u, Park Sung-chang, Kim Kyung-uk, Pyun Hyé-young, Choe Ae-young, Han Yu-joo, Yi In-seong.
 
Louis Chevaillier 
Icare en transe 
Gallimard, 2010 
10 € 
En quête d’un salon bleu d’une place tendre 
j’ai les tempes qui battent 
dans l’estomac une blatte un gri-gri peut-être 
le rêve d’une traversée parmi les mouettes 
ou faut-il dire dorades 
truites cœurs en rade 
faut-il s’écrier miracle 
elle est une rivière sans gants 
(p. 28) 
Wadih Saadeh 
Le Texte de l’absence et autres poèmes 
Préface de Salah Stétié 
Anthologie poétique établie et traduite de l’arabe (Liban) par Antoine Jockey
Sindbad, Actes Sud, 2010 
16 € 
La première anthologie en français de ce poète libanais né en 1948, unanimement considéré comme l’une des voix les plus originales de la poésie arabe contemporaine. 
Wadih Saadeh fait partie de cette génération de poètes libanais fortement marquée par la guerre et qui s’est épanouie, au milieu des années 1980, en rompant avec le langage des aînés, qui s’agisse des pionniers irakiens, comme Sayâb, ou de ténors de la revue Shi’r, comme Adonis ou Ounsi el-Hage. Il a d’emblée opté pour une poésie quotidienne en prose, qui tantôt résonne des échos de la guerre, tantôt restitue les images d’une enfance paysanne. Toute son œuvre peut cependant être lue comme une méditation lucide au bord du gouffre, une tentative d’apprivoiser le néant par la nonchalance. Poésie exigeante, d’une haute tenue esthétique et éthique, qui a exercé une influence certaine, quoique souterraine, sur les meilleurs poètes libanais, et plus généralement arabes, des vingt dernières années » (dos du livre) 
Emmanuel Merle 
Pierre de folie 
coll. Poésie, La Passe du Vent, 2010 
10 € 
Il y a des évidences qui paralysent même la moindre démonstration. Dans Pierres de folie, Emmanuel Merle parvient, avec une réelle économie de moyens, à dire l’indicible et à montrer quelques-uns des visages de la barbarie humaine. Emmanuel Merle a notamment publié chez Gallimard, Redwood (2004), Amère indienne (2006) et Un Homme à la mer (2007)  
Eric Sarner 
Éblouissements de Chet Baker 
40 poèmes
 
coll. Poésie, La Passe du Vent, 2010 
10 € 
C’est en passionné de jazz qu’Eric Sarner apprivoise, dans Éblouissements de Chet Baker, les sons déchirés du célèbre musicien dont les nombreux voyages ont tragiquement pris fin le 13 mai 1988.  
Fiona Sze-Lorrain 
Water the moon  
Marick Press, 2010 
Attention : livre en anglais
sur le site de l’éditeur 
Highly energetic and visionary in its dynamic blend of Western and Asian sensuality and heritage, this debut poetry collection by Fione Sze-Lorrain carries the voice of a lolyglot whose cross-cultural experiences in exile embrace the world with a penetrating eye and illuminating wits.  
Fiona Sze-Lorrain was born in Singapore, and grew up in a hybrid of cultures. After receiving a British education,she moved to the States, and graduated from Columbia University and New York University before pursuing a Ph.D.at Paris IV-Sorbonne. A zheng concertist, she has performed worldwide. One of the editors at Cerise Press, she writes and translates in English, French and Chinese. She lives in both New York City and Paris, France. 
Un inconnu dans la rue 
Entre ici et ailleurs 
Edilivre, 2010 
12 € 
« Le poète est un arbre. Son tronc est une plume qui résiste aux bûcherons de la critique, ses feuilles sont des poèmes qui s’envolent grâce au souffle de l’inspiration, ses veines remplissent cette fontaine d’où les vœux trouvent leur écho en ricochant jusqu’au ciel. Par ce recueil poétique, revivez les différentes formes d’écriture remises agréablement au goût du jour. Du sonnet en passant par le pantoum et des acrostiches à profusion jusqu’à aborder les formes d’expression les plus modernes, tout est propice à l’évasion, au voyage, Entre ici et ailleurs. » (Dos du livre)  
L’auteur est animateur d’ateliers d’écriture au sein de l’association Cultures et Communication (Toulon) 
  et aussi 
Écrivains fin-de-siècle 
Édition de Marie Claire Bancquart 
Folio Classique, 2010 
Ce livre propose des extraits de romans ou de «proses» qui ont eu du succès et de l’influence durant la période qui va des années 1880 au début du XXe siècle. Cette littérature fin-de-siècle n’est nullement la littérature expirante et passée de mode que l’on imagine parfois, mais au contraire une littérature de sursaut : elle inaugure le siècle nouveau. 
Auteurs, Elémir Bourges, Octave Mirbeau, Mécislas Golberg, Léon Bloy, Rosny aîné, Joséphin Péladan, Henry Céart, Catulle Mendès, Auguste de Villiers de l’Isle-Adam, Rachilde, Jean Lorrain, Georges Eekhoud, Claude Farrère, Jean Lombard, Francis Poictevin, Pierre Louÿs, Hugues Rebell, Jean de Tinan, Remy de Gourmont, Edouard Dujardin, Marcel Schwob, Maurice Maeterlinck.  
Guy de Maupassant 
Garçon, un bock !  
Édition présentée par Marie-Claire Bancquart 
Le Castor Astral  
12 € 
Quand il parle de la nourriture et de la boisson, comme quand il parle de l'amour, de l'enfant, de la vie en ville et à la campagne, Maupassant montre la contradiction à laquelle est en proie l'existence humaine. Tantôt ses nouvelles font sourire, tantôt elles emplissent de pitié ou d'horreur, parfois elles jouent des deux registres. Il arrive aussi qu'elles rejoignent le fantastique. 
Le présent recueil regroupe des nouvelles parisiennes (« Garçon, un bock ! », « Imprudence » et « Le Gâteau ») où la brasserie, le souper fin, la réception mondaine sont typiques du Paris de l'époque. On y trouve également des nouvelles normandes (« Le Petit Fût », « Le Vieux » et « Un Normand »), ainsi que deux récits qui montrent des aspects paradoxaux de la nourriture (« Le Rosier de Madame Husson », « Conte de Noël »). 
« Je suis une espèce d'instrument à sensations. J'aime la chair des femmes, du même amour que j'aime l'herbe, les rivières, la mer. » Si Maupassant dit à quel point manger et boire peut être un plaisir, ce plaisir se retourne le plus souvent en questions ironiques ou pessimistes sur la nature humaine. (Dos du livre)  
Revue La Passe 
n° 10, printemps été 2010 
8 €  
avecdes textes notamment de Sylvia Lulin, C.E. Déquesnes, N. Grenier, Tristan Félix, Anne-Lise Blanchard, Jean-Baptiste Pédini,  
Jacqueline Persini Panorias 
Danser avec la sittelle 
théâtre, gravure de Guillaume Landemaine 
Ficelle, n° 96, mai-juin 2010 
7 €  - site de l’éditeur (Atelier Vincent Rougier)
 
Il suffit de prendre l'enfant par la main
Pour danser avec la sittelle. 
 
Passe-passe 
Hors Série Jeunesse de la revue La Passe 
6 € 
Avec des textes notamment de Henri Chevignard, Jean-Claude Touzeil, Tristan Felix, Enguerrande Santune, Brigitte Richter, Stanislaw Wygodzki.  


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