Magazine Europe

Kadhafi légitime le terrorisme

Publié le 08 décembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

"Il est normal que les faibles aient recours au terrorisme", a dit le président libyen à la veille du sommet historique qui doit définir l'avenir de la relation euro-africaine et de sa visite à Paris

Poignée de main entre José Socrates et Mouammar Kadhafi. (Sipa)

Poignée de main entre José Socrates et Mouammar Kadhafi. (Sipa)

Le chef d'Etat libyen Mouammar Kadhafi a déclaré vendredi 7 décembre qu'il était "normal que les faibles aient recours au terrorisme", au cours d'une conférence publique à Lisbonne, à la veille du 2e sommet Europe-Afrique qui a lieu dans cette même ville et auquel il participe.
"Les superpuissances ont violé la légitimité internationale, le droit international et les Nations unies, et ont exécuté leurs décisions en dehors de ce cadre et donc il est normal que les faibles aient recours au terrorisme", a-t-il déclaré devant un parterre de 400 professeurs et étudiants.
Plus de 70 chefs d'Etats d'Europe et d'Afrique, sont attendus à Lisbonne pour discuter des relations avec l'Afrique, de plus en plus courtisée par les puissances croissantes de l'Asie, en particulier la Chine. Le premier sommet avait eu lieu il y a sept ans au Caire. La rencontre débutera ce matini, mais les délégations ont déjà commencé à arriver depuis jeudi dans la capitale portugaise.
Gordon Brown grand absent du sommet
Le gouvernement de Gordon Brown ne sera pas présent, ce dernier refusant de s'asseoir à la même table que le président zimbabwéen Robert Mugabe, soumis à des sanctions européennes pour violations des droits de l'homme. La Grande-bretagne sera donc représentée par un membre des Lords.
Arrivé jeudi soir à Lisbonne, Robert Mugabe a quitté discrètement l'aéroport par une porte dérobée afin d'éviter les nombreux journalistes qui l'attendaient. Son arrivée n'a d'ailleurs pas été officialisée par les autorités portugaises, qui craignent que sa présence n'éclipse les enjeux du sommet.
Pour le président en exercice de l'UE, le Premier ministre portugais, José Socrates, ce second sommet UE-Afrique doit permettre d'établir "non pas une stratégie de l'Europe pour l'Afrique, mais une stratégie conjointe, pour la première fois dans l'histoire."
"Il nous faut tourner la page post-coloniale en instaurant un véritable partenariat d'égal à égal entre l'Europe et l'Afrique", a affirmé Joao Gomes Cravinho, le secrétaire d'Etat portugais à la Coopération, Joao Gomes Cravinho.
La question du Darfour ne sera pas abordée
La question du Zimbabwe, si elle ne figure pas officiellement à l'ordre du jour du sommet, devrait toutefois être soulevée par certains responsables européens, qui en avaient fait un préalable à la levée temporaire de l'interdiction de séjour, imposée à Mugabe et aux dignitaires de son régime depuis cinq ans.
Plusieurs manifestations sont prévues ce week-end, en marge du sommet, pour protester contre la présence de Robert Mugabe et l'absence de débat sur le Darfour. Un forum alternatif est aussi organisé par des associations portugaises liées au mouvement altermondialiste.
Ce sommet "n'a pas pour objectif de résoudre tel ou tel problème particulier du continent africain", mais de "définir l'avenir de la relation euro-africaine", selon Joao Gomes Cravinho.

Définir une "stratégie conjointe"

Cinq grands thèmes ont été choisis par l'Union européenne et l'Union africaine : Paix et sécurité; Démocratie et droits de l'homme; Commerce et développement; changement climatiques/énergie; Migrations et emplois. Ces questions articuleront la "stratégie conjointe" qui devra être adoptée dimanche par les chefs d'Etat. Un plan d'action, définissant huit partenariats prioritaires à mettre en oeuvre dans les trois ans, doit également être trouvé. La police et la gendarmerie portugaises ont mobilisé plus de 3.000 hommes destinés à assurer la sécurité et la protection des délégations logées dans 22 hôtels. Le sommet se tiendra dans un vaste complexe de l'est de Lisbonne, et la protection des délégations logées dans 22 hôtels.
.

BHL s'élève contre la visite de

Kadhafi à Paris

"On n'invite pas en visite d'Etat un grand terroriste et un preneur d'otages international"

Bernard-Henri Levy (Sipa)

Bernard-Henri Levy (Sipa)

Bernard-Henry Lévy s'élève contre la visite d'Etat en France, à partir de lundi, du dirigeant libyen Mouammar Khadafi, qu'il qualifie de "grand terroriste" et de "preneur d'otages."
"Dans le pays des droits de l'homme, il y a là quelque chose qui ne passe pas", a déclaré le philosophe, vendredi 7 décembre, sur RTL. "On n'invite pas en visite d'Etat un grand terroriste et un preneur d'otages international comme Khadafi."
"Braquage diplomatique"
"Je suis très choqué. Une visite d'Etat, peut-être les drapeaux sur les Champs Elysées, on nous parle d'une visite, un recueillement, sur la tombe du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises, on rêve", a-t-il ajouté.
Bernard-Henry Lévy a jugé "magnifique" que le président Nicolas Sarkozy et son ex-épouse Cécilia aient contribué à la libération des infirmières bulgares.
"Mais pas comme ça, pas si vite, pas quelques semaines après cet espèce de braquage diplomatique qu'était cette affaire des infirmières bulgares. C'est honteux !", a-t-il dit. SUR RELATIO: UN FUHRER AU RITZ POUR PARLER...CULTURE 

Retour à La Une de Logo Paperblog