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La loi Gayssot: le poison de la Démocratie.

Publié le 06 juin 2010 par Hermes
La loi Gayssot: le poison de la Démocratie.
La chasse aux sorcières s'accentue et il ne s'agit pas de défendre Sarkozy ou ses sbires.
Voici donc cette loi qui fêtera bientôt ses 20 ans:
L'article 6 (c) de ce statut définit ’ Les Crimes contre l’Humanité ’: "c’est-à-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal ou en liaison avec ce crime".
Avant la guerre... Laquelle? Négationisme des crimes commis par Napoléon à Madrid? Gare à celui qui remettrait en cause les valeurs de l'universalité de la République contre Goya!
Et juqu'où remonter dans les ténèbres de l'histoire et d'une conscience humaine qui ne nous appartient plus? Il n'y a pas de mémoire. Ou celle-ci, pour qui veut être honnête, reste un leurre, la reconstruction nostalgique ou coupable d'un passé.
Il est vrai que cette loi -dite Gayssot - avait pour origine un stalinien qui trouva dans la démocratie d'alors le moyen d'inoculer son poison totalitaire à partir de l'image du Bien. Remarquez, tout se fait, partout et ailleurs, sous les auspices du Bien. Imaginez-vous Hitler disant: « Vive le mal! »?
Donc le bien - ou le salut et l'avenir radieux - se pare de cette idéalisation d'un Bien absolu dont les dents trop blanches et trop acérées devraient faire fuir les bisounours de la croyance au paradis s'ils avaient encore quelque cervelle...Mais TF1 et consors mène la ronde de la chasse aux sorcières!
Ce Bien béat(ifié) ignore la complexité du monde et impose son diktat au gré du bourreau et de la victime qui se partagent la parole du monde.
Exemple récent: Dans le conflit israélo-palestinien, vous trouverez toujours des gens éminemment respectables et peu suspects d'être le suppôt du mal trouver en l'un le bourreau et en l'autre la victime. Le bien et le mal se distinguent, mais au terme d'une analyse, au gré d'un choix libre et non d'une écriture formatée de l'histoire.
Cette loi qui, en apparence, désignait la limite de l'intolérable n'a cessé d'étendre ses métastases et la suspicion sur tout discours.
Lors de son adoption, bien de grands esprits s'en inquiétèrent: Jean Daniel, Robbe-Grillet, Vidal-Naquet, Paul Ricoeur, François Furet et bien d'autres. Mais qu'importe l'intelligence, quand il faut user de la muselière Gayssot laquelle servira, à droite comme à gauche,pour imposer sur le citoyen et les oeillères et la muselière!
Le totalitarisme de gauche dans l'ultra libéralisme! Le fantôme de leur regretté pacte germano soviétique! Le Yalta des propriétaires du pouvoir.
En Grande Bretagne où l'on n'imaginerait pas l'ombre d'une telle loi, la démocratie est-elle plus en danger? Le racisme est-il plus virulent? Le négationisme s'exprime-t-il d'avantage?
Gayssot a mis un flic dans la tête de chacun: On traîne en justice Yves Berger pour avoir critiqué le Téléthon mais ne doutons pas que le même sort eût été réservé à celui qui se serait attaqué au sidaction.
Une multitude d'inquisiteurs veillent - partout - à la rectitude du langage. Et vous cloueront au pilori pour un mauvais mot supposé contre les juifs, les blondes, les belges, les suisses ou moi-même. Un jour Frêche, un autre Hortefeux. Le bien universel roule droit et ne s'arrête pas pour pisser sur les bas côtés.

Et pendant ce temps de véritables ordures, des racistes nazillons se fondent dans la masse puisque tout est partout et nulle part. Quelle réussite cette loi!
Plus de droit à l'erreur, que l'accusation d'horreur!
Voici les citoyens de la post shoah, du post nazisme, du post communisme réunis dans cette béatification du silence dans le meurtre de la Démocratie.
Hortefeux, pour une blague débile, avait « fait part de ses regrets ». C'est dire qu'il ne revendiquait pas ce qu'il avait dit. Connerie passagère d'un con parmi tant d'autres. Cher lecteur, vous seul en êtes exempt, n'est-ce pas?

Si on n'a plus le droit à la petite connerie ordinaire, autant se se réfugier dans l'immonde grosse saloperie: C'est ce que certains en viennent à penser. Bravo Gayssot!
Seule la revendication devrait être condamnable. Et pas le dérapage idiot, pas le débat nécessaire à une démocratie!

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