Magazine Formation

De Gaulle dans la polémique

Publié le 07 juin 2010 par Sheumas

                    Les programmes de français au baccalauréat, (et plus particulièrement pour ce qui concerne la section Terminale L) ont ceci d’intéressant qu’ils amènent le grand public à interroger des œuvres parfois complexes ou déroutantes. C’est le cas des « Mémoires » de Charles de Gaulle proposées l’an prochain au programme de l’examen. Cette œuvre soulève une polémique sinon un taulé d’indignation dans les rangs de certains professeurs.

Résumons rapidement : « De Gaule est un homme d’état. Un dirigeant. Un historien. Un politique. Un homme de droite... Mais sûrement pas un écrivain ! » On sent là tout un fond de suspicion à l’égard d’un homme qui n’a pas épousé les valeurs de gauche aussi bien qu’un Mittérand dont je rappelle au passage que la langue était elle aussi celle d’un véritable écrivain... Mais Mittérand au programme n’aurait pas déclenché de vagues chez ces mêmes censeurs.

Il ne s’agit pas dans le cadre de cet article de donner raison à l’un ou à l’autre mais simplement de rappeler quelques éléments fondamentaux liés à la véritable valeur littéraire des textes. Un écrivain n’est pas forcément un auteur de fictions et son champ d’inspiration peut très bien couvrir le réel. Depuis Homère, l’Histoire sert de toile de fond aux grands textes épiques. Il y a chez De Gaule comme chez un autre génie qui lui était attaché, André Malraux, un véritable souffle épique.

Il suffit de rentrer avec lui dans les couloirs de l’Histoire et de laisser enfler les périodes de ces phrases qui côtoient l’examen sec des faits. Depuis le collège au moins, notre tâche de professeur de lettres n’est-elle pas de sensibiliser nos élèves à la préoccupation historique des écrivains ? Les lycéens, habitués depuis des années à la langue facile, à la langue sucrée, s’ils se forcent un peu en cours de français, prendront sans doute plaisir à découvrir une langue exigeante, dense, lyrique, qui porte certes à leurs yeux, des accents d’un autre temps : n’est-ce pas là le signe d’une expérience proprement littéraire ? Qu’ils commencent par relire Homère, Bossuet ou même Victor Hugo. Ils y sentiront peut-être ce que l’ami Victor appelle « de l’Histoire écoutée aux portes de la Légende »

HPIM0989.JPG
 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sheumas 243 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine