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Didier Porte et Fr. Inter; ça rappelle goodmorning England: Peut-on dire "j'encule Sarkozy" à 8h du mat à la radio, aujourd'hui en France? Fr.Inter étant l'antinomie d'1 Radio Pirate!

Publié le 08 juin 2010 par Grainedesoleil

 Article issue des Inrocks

http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/45923/date/2010-06-08/article/didier-porte-je-suis-tres-attache-a-france-inter/

Didier Porte : "Je suis très attaché à France Inter"

Crédits photo:  Didier Porte lors de sa chronique matinale à 7h55 sur France Inter

Pour une chronique un peu trop chargée, l'humoriste lettré Didier Porte se fait éjecter de la matinale de France Inter et pourrait perdre sa place de bouffon au Fou du Roi. Il réagit à la tempête.

Que s'est-il passé exactement après votre chronique du 20 mai, dans laquelle vous jouiez un Dominique de Villepin survolté qui répète « j'encule Sarkozy »?

Le jour même, j'ai été convoqué par Philippe Val, le directeur de France Inter, pour un entretien assez musclé. J'étais attendu comme un tueur en série... En même temps, je comprends qu'on se fasse engueuler par son patron, je ne vais pas jouer le martyr pour ça. Mais j'ai trouvé l'engueulade un peu disproportionnée : il m'a expliqué que c'était scandaleux de dire « j'encule Sarkozy » à huit heures moins cinq alors que les enfants écoutent la radio, que ça n'avait rien à voir avec Sarkozy mais avec le « j'encule » et que c'était un déshonneur pour France Inter.

Comment avez-vous réagi?

J'ai défendu mon bout de gras, en expliquant que ce n'était pas gratuit. Il y avait un angle : Dominique De Villepin atteint du syndrome de la Tourette, qui jure comme un charretier. Le ton est monté, mais on ne m'a pas prévenu de la suite. On était d'accord pour que cet entretien reste confidentiel. 48 heures plus tard, j'ai reçu un avertissement avec accusé de réception. C'est quand même le premier pas vers un licenciement... Quinze jours après, je découvre dans la presse une exécution un peu sommaire de la part de mes collègues.

Bernard Guetta raconte qu'il a failli se prendre un bus à cause de votre chronique. Ca vous attriste?

(Rires) J'en suis vraiment désolé. Non, sérieusement, je discutais souvent avec lui, il me semblait que nous avions de bonnes relations.

Nicolas Demorand aussi s'est désolidarisé...

Oui... Le jeudi matin, j'ai fait ma chronique, tout le monde a ri. Le soir, je me mets dans mon fauteuil devant Le Grand Journal et je les entends, j'ai trouvé ça difficile et presque surréaliste.

C'était votre chronique la plus méchante?

Je pense que cette chronique n'était pas assez drôle sur le début pour faire passer la transgression finale. Enfin, sur le moment, j'ai eu très peu de réactions des auditeurs, peu de mails, visiblement ça ne les a pas choqués outre mesure. Je suis très attaché à France Inter, ça fait dix ans que j'y suis, quatre ans en quotidienne. C'est peut-être moi qui ai écrit le plus de papiers d'humour de la station. Et on réduit mon travail à une chronique un peu ratée et un peu méchante. Ce n'est pas ma meilleure, j'en ai fait de beaucoup plus cinglantes, beaucoup plus politiques et subversives. Encore récemment, Estrosi a écrit pour se plaindre! Je trouve dommage de partir à cause de celle-là.

Savez-vous déjà si vous êtes seulement viré de la matinale ou si vous allez aussi quitter le Fou du roi? Vous paraissez indéboulonnable dans l'émission de Bern.

Pour la matinale, c'est quelque chose dont je me doutais depuis longtemps. La direction de France Inter pense que ce n'est pas une heure pour l'humour. Je ne sais pas encore en ce qui concerne le Fou du roi, mais personne n'est indéboulonnable. Je peux très bien être complètement viré.

Qu'est-ce que vous allez faire le jeudi matin maintenant?

Je me levais à 2 heures du matin, je vais peut-être me lever à 4 heures si je n'ai plus que le Fou du roi. Ou à 8h si ne n'ai plus rien du tout!

Vous mettriez qui à votre place?

Je dirais Laurent Violet, dont personne ne parle plus alors qu'il a un humour au vitriol. A huit heures moins cinq, je le verrais bien.

Vous êtes conscient que vous ne recevrez pas la Légion d'honneur cette année?

Putain, je suis effondré.

Imaginez que vous êtes Dominique de Villepin. Répétez après moi : « j'encule Sarkozy, j'encule Sarkozy ».

(Rires) Je crois que je me suis assez mis dans la peau de Dominique de Villepin...

Allez, au fond, vous l'aimez bien Sarkozy...

C'est sûr que je lui dois beaucoup depuis trois ans, pour alimenter six chroniques par semaine... C'est un bienfaiteur, il serait juste qu'il ait ma tête.


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