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L'autre Ugo globetrotteur... au Burkina Faso!

Publié le 09 juin 2010 par Espritvagabond
Eh oui, qui l'eut cru, il y a un autre Ugo (sans H) qui se balade de par le monde, coopère occasionnellement et écrit sur ses voyages! Je connais les activités d'Ugo depuis quelques années, alors qu'il s'était lié à Julie, de retour de l'Équateur après le tournage d'un film documentaire dont j'avais parlé ici, pour un projet commun en Inde.
Enfin, Ugo, ce globetrotteur, a même publié un récit de son voyage ... au Burkina Faso, en 2002.
(On peut consulter son site officiel pour plus d'infos sur ses activités littéraires et à l'étranger).
Si je vous parle d'Ugo Monticone aujourd'hui, c'est évidemment en relation avec le projet de Suze au Burkina, puisque suite à son départ, j'ai décidé de lire le récit de mon quasi-homonyme pour me mettre dans l'ambiance ouest africaine.
L'autre Ugo globetrotteur... au Burkina Faso!Son livre, La Terre des hommes intègres, est un récit amusant et dépaysant, mélangeant anecdotes locales, philosophie de vie, critique sociale et opinions politiques. L'auteur en était probablement à ses premiers pas en littérature de voyage, mais le manque d'expérience et de direction littéraire n'empêchent aucunement le lecteur curieux d'apprécier les histoires (aventures et mésaventures) racontées par Ugo. Sa plume est légère et honnête, et il brosse un tableau désorganisé mais saisissant de son expérience en Afrique. Bref, un tableau vraisemblable et à l'image du continent en question.
Question de vous faire partager cette ambiance particulière à l'Afrique, et de tenter d'imaginer Suze et son groupe dans ce milieu différent, voici quelques extraits que je retiens de La Terre des hommes intègres.
Sur la ponctualité: «L'heure du départ arrive, mais notre avion, lui, non. La préposée au comptoir s'excuse pour le retard et m'explique à voix basse que c'est plus difficile de respecter les horaires des vols quand il faut transiger avec l'Afrique. "Vous voyez, il faut leur imposer un système qui n'est pas vraiment le leur... la ponctualité".»
Sur l'administration: «Une douanière nous distribue des cartes de débarquement et nous demande de remplir la partie "Réservé à l'administration, ne rien inscrire dans cet espace".»
Sur l'éducation: «Il faut dire que, grâce au programme d'ajustements structurels du FMI, qui impose une réduction des effectifs de l'université et une réduction de ses dépenses, il y a une baisse annuelle d'environ 40% des étudiants admis à l'université.»
Le commentaire politique qui suit me plait particulièrement (puisque j'aurais pu écrire quelque chose de similaire dans la même situation) : «Historiquement, presque invariablement, c'est une élite intellectuelle insatisfaite qui est à l'origine des révolutions sociales. Lorsqu'il y a moins de diplômés universitaires, moins d'intellectuels, la stabilité sociale est plus grande. Le peuple est heureux quand il n'a pas besoin de réfléchir.»
Quand son stage - développement de programmes de communication sociale dans le cadre de pédagogie alternative (il est censé monter des contes et pièces de théâtre avec les jeunes d'un orphelinat) - tombe à l'eau à cause de disputes locales entre le Canada et la France, il se retrouve avec rien à faire (ou plutôt dans l'attente d'une nouvelle affectation par son chargé de projet local, ce qui prend des semaines). Il souligne alors: «En Afrique, on peut te demander de venir faire des tartes aux pacanes et, finalement, tu dois fabriquer des Boeing.»
Il se voit donc nommé scénariste et est jumelé à un metteur en scène renommé... pour apprendre que le type en question, en tournée en France, ne revient pas avant des mois, et qu'à ce moment, lui, le coopérant, sera parti... «... On l'apprend très vite, en Afrique, que non seulement 1+1 n'égale pas 2, mais en plus, on ne sait même pas si le résultat est un chiffre.»
Enfin, je termine sur une citation sur le voyage en général. Un peu poético-machin-chose, mais tout de même cute (et plutôt vrai): «Partir est toujours pénible. En fait, c'est d'arriver qui est si euphorisant. (...) Partir est le lourd tribut à payer pour avoir la chance d'arriver.»
... «À l'étranger, l'étranger c'est nous.»
Pour les intéressés, il y a des photos et extraits sur cette page du site d'Ugo.
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