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Paso Doble n°179 : La France, parce que nous le wallons bien !

Publié le 14 juin 2010 par Toreador

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Par Toréador | juin 15, 2010

Le plaie-pays

Vu de France, on a tendance à voir le problème belge avec nos lunettes hexagonales. En gros, les gentils Wallons-qui-parlent-comme-nous sont la minorité fédéraliste et patriote, victime du harcèlement linguististique des méchants Flamands séparatistes et autonomistes.  Je caricature à peine .

Quiconque est allé à Bruxelles et a été martyrisé par un serveur flamandophone comprendra de quoi je parle : un sentiment diffus attisé par le retentissement des affaires belgo-belges sur le fameux arrondissement peuplé majoritairement de francophones mais où l’on impose le flamand.

Tout ceci nous renvoie à notre complexe de citadelle assiégée par la mondialisation anglo-saxonne et l’on se prend à comparer ces Wallons aux farouches Québécois qui défendirent dans leurs années 50 et 60 leur culture avec la vigueur que l’on sait au Canada.

C’est un leurre.

En Belgique, les flamands ne sont pas roses – les wallons, si !

L’embroglio belge est en effet d’une essence différente. En premier lieu, elle est la conséquence d’un système institutionnel et politique qui a accentué la séparation des deux communautés. Au lieu de créer des partis unitaires belges, qui auraient pu se présenter dans les trois communautés ou les trois régions autonomes, les partis se sont scindés en branches linguistiques qui n’ont pas les mêmes programmes.

En second lieu, le clivage linguistique s’est également calé sur un clivage politique. La Flandre, plus riche, vote à droite. La Wallonie, plus pauvre, vote à gauche. Les premiers ne veulent plus payer pour les seconds, quelque chose qui rapproche le cas belge de l’Italie avec sa Padanie.

L’irrédentiste gaulois

L’éclatement de la Belgique et le rattachement de la Wallonie à la France ne serait donc pas exempte de retombées politiques intéressantes.

Au Parlement européen, la Belgique, qui ne pèserait plus que 7 millions d’habitants, pourrait prétendre à 17 sièges, soit autant que la Bulgarie, qui a à peu près cette population, au lieu de 22. Ces 5 sièges « francophones » ne seraient pas pour autant récupérés par la France qui, forte de ses 68 millions d’habitants, se verraient néanmoins peut-être forcée de rester à 72 sièges pour ne pas être découplée de l’Italie et du Royaume-Uni.

En revanche, la France gagnerait bel et bien en population puisque ceci consisterait à déverser quelques millions de voix supplémentaires pour la Gauche française (on compte 3,4 millions de Wallons) et ainsi modifier la nature même du pays, très conservateur. Pour information, deux millions de voix séparaient Ségolène Royal de Nicolas Sarkozy en 2007.

Soyons certain que si la Belgique explose, la Droite ne courra pas après un projet paniste !



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