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Pas de réforme des retraites pour les hauts fonctionnaires européens?

Publié le 15 juin 2010 par Francisrichard @francisrichard

Eric Woerth ministre du travailDemain matin, Eric Woerth [sa photo provient ici], devenu Ministre français du travail  le 22 mars 2010, après avoir été le teigneux Ministre des finances de Nicolas Sarkozy [voir mon article La France qu'on n'aime pas: celle d'Eric Woerth et de Martine Aubry ], va annoncer à quelle sauce les futurs retraités français seront mangés. Il leur dira certainement que l'âge de la retraite sonnera plus tard, que les riches paieront davantage, que les années de cotisations seront augmentées, que sais-je ?

Il ne leur dira pas la vérité, à savoir que les retraites par répartition ne sont pas réformables et qu'elles sont une véritable escroquerie, basées sur le même principe qui a fait la fortune de Madoff et provoqué sa chute : le paiement des rentes avec les cotisations des actifs jusqu'au moment inéluctable où celles-ci deviendront inférieures aux retraites versées et où elles feront faillite.

Pendant ce temps il y a des futurs retraités qui n'ont pas de souci à se faire et pour lesquels il n'est pas question de réforme des retraites : les hauts fonctionnaires européens. Il y a un an Sauvegarde des retraites ici publiait son numéro 27 d'Etudes et analyses de mai 2009, et le consacrait aux "retraites de nababs des hauts fonctionnaires européens" ici, sans émouvoir grand monde, à l'exception furtive du Point, dans un article publié en ligne ici le 19 mai 2009.

Pourtant on en apprenait de belles à la lecture de ce numéro, que tous les naïfs europhiles devraient lire, particulièrement les Suisses, qui se font encore des illusions sur ce monstre bureaucratique et fromager qu'est l'Union européenne et qui regrettent que le pays n'y ait toujours pas adhéré. Comme ils en ont montré le triste spectacle lors du duel télévisé qui opposait le 8 juin dernier l'éditorialiste de l'Hebdo Jacques Pilet à Christoph Blocher ici.

Qu'apprenait-on dans ce numéro ? Qu'il y a 129 hauts fonctionnaires européens super-privilégiés :

- 27 juges, 8 avocats généraux, 1 greffier de la Cour de justice

- 27 juges, 1 greffier du Tribunal de première instance

- 7 juges, 1 greffier du Tribunal de la fonction publique

- 27 magistrats de la Cour des comptes

- 1 médiateur et 2 contrôleurs de la protection des données

- 27 commissaires

4 fois 27 : il faut au moins 4 fromages pour chacun des 27 Etats membres... A chaque élargissement de l'Union européenne à un pays supplémentaire au moins 4 fromages de plus sont créés. C'est la multiplication des fromages superétatiques et coûteux pour les contribuables.

Tout ce beau monde ne cotise pas un centime d'euro pour sa retraite dorée, cumulable avec la retraite de son régime d'origine, et il lui suffit de 16 années de fonction pour accéder à une retraite à taux plein, soit 70% du dernier salaire. Qui dit mieux ? 

Or, sans tenir compte de substantiels avantages familiaux, le salaire mensuel de ces braves gens est de 16'000 à 24'000 euros - 29'504 euros exactement pour l'ancien trotskiste Manuel Barroso - c'est dire qu'une retraite mensuelle comprise entre 12'500 et 14'000 euros sera versée à la majorité d'entre eux. 

En France un salarié français du secteur privé touche en moyenne 1'500 euros de retraite par mois après 41 ans de bons et loyaux services... La plupart des hauts fonctionnaires européens peuvent obtenir une retraite mensuelle de cet ordre après avoir seulement accompli 1,5 à 2 années de service.

Beaucoup se sont élevés en France contre les parachutes dorés prévus dans les contrats des dirigeants de grandes entreprises. Pas un mot cependant sur les parachutes tout aussi dorés accordés aux 129 hauts fonctionnaires de l'Union européenne.

Ces parachutes comprennent une indemnité de déménagement d'un mois de salaire de base, sans compter les frais de déménagement qui sont intégralement remboursés, et une indemnité de transition versée pendant trois ans, qui dépend du nombre d'années pendant lesquelles la fonction a été exercée (elle varie de 40% du traitement de base, si ce nombre est inférieur à deux ans, jusqu'à 65% après quinze années, sans oublier bien sûr d'ajouter les avantages familiaux).

Dans "L'Union européenne, une nouvelle URSS ?" de Vladimir Boukovsky , l'auteur remarquait que non seulement les commissaires européens, non élus, au nombre de 27 aujourd'hui, portaient le nom de commissaires, comme les commissaires du peuple soviétiques, mais que plus des deux tiers d'entre eux, il y a 5 ans, étaient d'anciens apparatchiks de partis communistes...européens.

C'est pour quand la réforme des retraites des hauts fonctionnaires européens ?

Francis Richard 


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