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My blueberry nights : une quête de sens ratée

Par Rob Gordon
My Blueberry nights n'est pas une déception, mais une confirmation. Celle de l'absence de talent de Wong Kar-Wai, réalisateur éminemment surcoté. Les apparats du cinéma asiatique parvenaient à donner le change chez certains sinophiles ; mais voilà qu'en débarquant aux États-Unis, le réalisateur a dévoilé son vrai visage. Remplaçant le sacro-saint bol de riz par une tarte à la myrtille et sa mise en scène apprêtée par une réalisation plus ricaine, avec force ralentis et images désaturées, il livre un mélo d'une infinie platitude, et ce en dépit d'un casting séduisant. Le film fait penser aux dernières oeuvres, souvent navrantes, de Wim Wenders : des plans relativement chiadés, des couleurs pastel, une vision de l'Amérique façon carte postale... et rien à dire ni à raconter.
L'héroïne du film enchaîne les rencontres au gré de sa quête de sens, pour un road movie n'allant jamais au-delà des apparences. Tour à tour, on se demande à quoi sert le segment avec David Strathairn, puis celui avec Rachel Weisz, et encore davantage celui avec Natalie Portman (à chier). À chaque fois, c'est la banalité qui prime, et l'on attend en vain que tout cela prenne du sens. Cela n'arrivera évidemment jamais. Finalement, c'est le face-à-face éphémère entre Norah Jones (excellente) et Jude Law qui possède le plus de charme. Sauf que WKW accentue le côté fleur bleue jusqu'à la nausée, concluant son film par une scène de baiser semblable en tout point à une pub pour les produits laitiers. Raconter une histoire n'est pas donné à tout le monde ; maintenant qu'il l'a appris à ses dépens, il est encore temps pour le metteur en scène de repartir sur de nouvelles bases et de se mettre à faire enfin un peu de cinéma.
3/10

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