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The A-Team - There is no plan B

Par Ashtraygirl

The A-TeamTout commence avec l'une des plus longues et jouissives séquences de générique d'intro que j'ai vu jusqu'à présent: un condensé absolument formidable de ce que va être le reste du film, en même temps qu'un plantage de décor en règle, assorti d'une présentation "dans le vif" des protagonistes, en pleine action, déjà.

Désert du Mexique. Quatre quidams éclatés sur le plan géographique se dépatouillent avec toutes sortes de situations apparemment inextriquables, en distillant d'emblée ce qui va faire le sel de tout le reste de la séance: humour ravageur, sens de la provoc', système D et combines absconses, jusqu'à ce que la lumière soit. Le brio, là-dedans, est d'insinuer l'idée omniprésente que s'il ne fait pas un pli que le quatuor va se sortir de bien des mauvais pas, tout ça sent vraiment le pâté. Suffisamment en tous cas pour que, lorsque "l'issue" se présente, on demeure scotché par tant de brio tactique frôlant l'inconscience pure, marque de fabrique par excellence de la A-Team, bande de Houdinis survoltés qui donnent dans l'artillerie lourde. Et de l'excellence, il va y en avoir.

Je n'attendais rien de particulier de cette adaptation des aventures de L'Agence Tous Risques sur gran écran, si ce n'est un énième film TNT, explosif au possible mais pas franchement subtil, qui aurait le mérite, à tout le moins, de ne pas trop écorcher au passage l'image bien trop floue que j'avais gardé de la série de 1983. L'affiche elle-même donnait le ton, avec son quatuor confiant armé de pied en cap, sourire goguenard aux lèvres: attention, ça va dézinguer grave. Et le fait est que cette A-Team nouvelle génération s'impose à grands coups de pompes dans le décor. La sulfateuse crache, indubitablement, mais la force de l'équipe alpha réside moins, dans un premier temps, dans son déroulé d'action pure que dans sa composition même.

The A-Team
 

J'ai beau chercher, je vois difficilement comment le casting de cet opus aurait pu être plus parfait, plus harmonieux. Chaque interprète, des premiers aux seconds rôles, sont impeccablement choisis.

A commencer par le vétéran en chef du commando d'élite, j'ai nommé le colonel Hannibal Smith, campé par un Liam Neeson en grâce, tout de force tranquille et de sage assurance, le cheveu grisonnant et le regard du vieux renard à qui on ne la fait pas, tirant voluptueusement sur ses cubains. Inutile de vous dire que son charisme naturel suffit à l'imposer en boss légitime de cette équipe de fondus, dont il entretient savamment la folie douce avec un paternalisme attendrissant.

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A ses côtés, le sémillant Futé assure le standing côté tablettes de chocolat, mais pas que. Bradley Cooper cabotine plus qu'agréablement dans ce rôle taillé sur mesure, physiquement plus imposant que son prédécesseur mais non moins habile à la tâche, tête brûlée à l'impulsivité divertissante, capable de péter un pur délire en pleine mission et de jouer les fashionistas adeptes du spa la séquence suivante. Un régal.

Dans un autre registre, l'une des figures qui donnait le plus à craindre était sans nul doute celle de Barracus Barracuda, incarné ici par Quinton "Rampage" Jackson. Et Rampage fait des merveilles, puisque, s'il s'éloigne un peu du clinquant Mister T, pas un instant il n'incite à douter de la crédibilité de son personnage, s'imposant tout en finesse dans un registre un peu différent de l'original, plus cérébral peut-être (monsieur lit Gandhi) mais tout aussi barraqué et "efficace". Sa peur de l'avion parachève son rôle unique, à la fois attachant et surkiffant, interprété avec aisance. Pour un coup d'essai, c'est ce qu'on appelle un coup de maître.

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Mais la véritable vedette de ce quatuor improbable, c'est indéniablement le fameux Looping, incarné par Sharlto Copley, qui s'était déjà fait remarquer l'an dernier dans District 9. Sous ses traits, Looping révèle toute l'étendue de sa folie furieuse teintée d'un génie insoupçonnable, cumulant à lui seul l'essentiel des moments les plus tripants du film. Il faut le voir, accroché à une pale d'hélico en chantant du Florida (pardon, du Dead or Alive), ou cuire des steaks au barbecue, pour comprendre à quel point ce type est réjouissant, véritable ressort comique de l'intrigue, sorte de dynamo du groupe.

Pourtant, aussi différents et géniaux soient-ils, chacun dans leur genre, aucun de se démarque tout à fait des autres, jamais, tant la cohésion du groupe est harmonieuse, complémentaire, en symbiose. Ces quatre-là forment une bande de joyeux drilles un peu siphonnés du casque, personnages parfaits pour un buddy movie bien costaud dont Joe Carnahan a su tirer le meilleur.

Côté seconds rôles, Jessica Biel assure comme une grande côté oestrogènes, ajoutant encore un peu de piquant à une intrigue déjà bien corsée, tandis que Patrick Wilson explore un registre de salopard propre sur lui absolument réjouissant. Mais c'est bien Brian Bloom qui leur vole la vedette, avec son rôle de mercenaire à la fois inquiétant et désopilant.

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On a la sensation, tout le long du film, que Joe Carnahan a parfaitement dosé son adaptation, en conservant à la fois ce qui a fait, en son temps, la gloire de la série, se refusant à trahir son esprit initial, tout en réactualisant avec panache le concept, en le transposant aujourd'hui. L'Agence Tous Risques, ici, est à la fois l'adaptation sur grand écran d'une série phare des années 80, mais aussi et surtout un reboot, idéal si nouvelle franchise il y a (et je n'en doute pas), qui revient sur ce qu'aurait été la génèse de la A-Team de nos jours, en plein conflit irakien. Si quelques uns pourront reprocher à l'intrigue principale d'aller se fourvoyer dans une "banale" histoire de fausse monnaie au lieu de viser quelque chose d'a priori plus "conséquent", je leur opposerais la mécanique imparable de l'histoire, qui déroule son fil sans heurts, avec une parfaite fluidité, et un savant dosage de rebondissements en tous genres, d'action pure - parfaitement maîtrisée, qui en colle plein les mirettes - de suspense et, toujours, d'humour fun.

Pas un temps mort, pas une fausse note - du moins, rien que j'ai pu déceler - pas un poil de travers, rien qui paraisse étrange, désagréable, ou maladroit. Si les plans mis sur pieds par la A-Team, toujours un rien bancals, peuvent paraître "gros", la démesure totale de leurs opérations m'a complètement convaincue, et subjuguée. L'Agence Tous Risques est un divertissement de haute volée, à l'action frivole et belle, superbement mise en images, à la déconne facile et aux enjeux accessibles. Voici un film dont le budget colossal n'a pas à rougir, tant il se révèle diablement efficace de bout en bout.

The A-Team
 

Les occasions sont encore trop rares de m'éclater à ce point devant un film, de bout en bout, des crampes à la mâchoire tant je jubile, amusée et en même temps épatée par le spectacle brillant qui se joue à l'écran. L'Agence Tous Risques et son équipe de choc sont de ces occasions éblouissantes, de celles qui me rendent confiante dans l'entertainment de qualité, et qui subliment un peu plus cette passion pour le cinéma grand public. Le pari était risqué, mais a été relévé haut la main.

Et, décidément, j'adore qu'un plan se déroule sans accroc!

The A-Team - There is no plan B
 


The A-Team
 

*Indice de satisfaction:

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*1h54 - américain - by Joe Carnahan - 2010

*Cast: Liam Neeson, Bradley Cooper, Sharlto Copley, Quinton "Rampage" Jackson, Jessica Biel, Patrick Wilson, Brian Bloom, Gerald McRaney, Henry Czerny...

*Genre: Mission non impossible

*Les + : Tout est bon dans la A-Team!

*Les - : Puisque je vous dis que tout est bon dans la A-Team!

*Liens: Fiche Film Allociné

*Crédits photo: © Twentieth Century Fox


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