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Pour le fun...

Publié le 26 juin 2010 par Yann Frat / Un Infirmier Dans La Ville

C'est malin, j'ai fait un tour sur le site de Myriam et je viens d'y perdre une après midi, merci Myriam...(!!)

Bref donc, ce sujet date de l'année dernière mais je l'ai trouvé magnifique...

Assez potache, tres bac s mais joli quand même...

" Est-il absurde de désirer l'impossible?"

Évidemment l'envie première est de foncer sur le sens premier qui est "est il absurde de vouloir l'impossible" avec une opposition facile :
- Thèse : Puisque c'est impossible le vouloir est effectivement une perte de temps, source de souffrance (!) bla bla bla...
- Antithèse : Tout ce qui devient possible n'était-il pas impossible à la base (par exemple voler). Ainsi ne vouloir que le possible serait alors se sortir de l'histoire et de l'évolution humaine... Au contraire pour avancer il est absurde de ne pas vouloir l'impossible...

Cependant la beauté du sujet est que ce n'est pas "vouloir" mais "désirer" l'impossible et là on entre dans le sublime d'une proposition à trois tenants : Absurde/désirer/impossible.

Qu'on peut pour aller vite résumer en deux proposition juxtaposées:

1-Désirer peut-il être absurde?
2-Qu'est ce que désirer "l'impossible"?

Et là vraiment on rigole...

1-Désirer peut-il être absurde?

Si on pose l'absurde comme le contraire de raisonnable comme par exemple dans l'optique d'un choix ( un choix absurde Vs un choix raisonnable) la question peut donc se décliner autrement : Désirer peut-il être raisonnable? Et on peut donc découler un petit shéma classique:

- Thèse : Oui désirer peut être absurde lorsque l'objet du désir est inatteignable
- Antithèse : Non désirer ne peut pas être absurde puisque selon la théorie freudienne c'est un mouvement inconscient qui dépend peu de son objet et encore moins de la réalité probable de sa réalisation...
- Synthèse: Poser la question "désirer peut-être absurde?" revient à comparer deux mouvements qui n'évoluent pas dans les même sphères : désirer est un acte totalement personnel (voire inconscient) alors que le terme d'"absurde" renvoi à un jugement extérieur voire rationnel.
Or par définition les mouvements inconscients sont hors de cadre du rationnel et de l'irrationnel et cela même s'ils sont sous tendu par une vraie logique inconsciente dont on peut avoir accès par l'analyse...
Donc en clair désirer peut être apparemment "absurde" même si la logique du désir est parfaitement rationnelle (Et nous prendrons le cas de l'érotomanie qui est un désir absurde parfaitement rationnel, ou à un moindre degrés du processus de fanatisation). Donc certains désirs peuvent sembler parfaitement absurdes mais ils ne sont jamais totalement irrationnels.

2- Qu'est ce que désirer l'impossible?

Si on accepte encore une fois le désir dans sa description freudienne la réponse tombe vite, parfaitement inconscient et sans rapport matériel avec l'extérieur un désir peut se porter sur tout objet voire même sur l'idée de l'objet (!) sans distinction quand à sa réalité matérielle ou non... Désirer l'impossible ne pose donc aucun problème ;)

Par contre la question devient plus ardue si on se demande ce qu'est l'impossible...

De fait on voit assez vite que l'impossible est un facteur temporel et n'existe que dans un temps donné (ce qui était impossible hier est possible aujourd'hui et inversement). De fait ces termes ne sont alors en opposition apparente que si on arrête la réflexion à un moment donné. Sinon on se rend compte que le désir de l'impossible est la chose la plus répandue du monde... Et que Galilée au fond n'a pas fait autre chose que désirer l'impossible (reste alors à définir dans cette phrase si l'impossible concerne la réalité de sa découverte ou l'acceptation de la réalité de cette découverte par les puissances de l'époque ;)) )

D'autre part on peut voir aussi que le mot possible/impossible contient en lui une potentialité qui le différencie de l'opposition réel/irréel; en clair le possible n'est pas encore le réel, l'impossible pas encore l'irréel. Dit autrement la classification possible/impossible ne renvoie donc pas à une matérialité concrète mais à l'évaluation de celle ci par le plus grand nombre (y compris entre autre par la rationalité si tant est que l'on considère la rationalité comme le seul moyen de "découvrir" le réel (cf descartes) (et ce même s'il s'est gauffré dans ces démonstrations)).

On voit alors que les oppositions rationnel/ absurde puis possible/impossible ne relèvent pas de l'essence d'un objet mais du jugement que l'on porte sur lui. jugement donc potentiellement changeant et soumis à la temporalité (au fond qu'est ce que le téléphone portable si n'est un désir absurde et impossible (parler à tout le monde ou qu'il soit) devenu vérité concrète et rationnelle). 

Alors que vient faire le désir dans ce couple infernal? Le désir (inconscient) est au contraire interpersonnel et ne relève pas de la rationalité commune (il a une rationalité et une structure qui lui sont propres (cf Lacan)). Le désir est donc par essence l'opposé du couple rationnel/absurde; possible / impossible temporel.

Alors revenons à la question de départ :

" Est-il absurde de désirer l'impossible?"

Cette question pose alors de façon induite la question de la liberté individuelle... Et des limites que le groupe fixe à la singularité personnelle, la liberté que vous donnez à l'individu de s'opposer à la rationalité dominante.

Ainsi si vous estimez que chaque membre d'un groupe doit agir de façon directe pour le bien être immédiat et concret de ce groupe alors il est absurde pour un individu de désirer l'impossible.

Mais si vous estimez au contraire que les progrès de l'histoire arrivent par l'initiative individuelle libre alors il est plus que nécessaire que certains désirent l'impossible, voire que le groupe l'y encourage (?)

M'enfin la vraie correction est ici


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