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Woerth-Escalettes : l’un démissionne, l’autre pas

Publié le 28 juin 2010 par Hmoreigne

 Fédération Française de Football/gouvernement même combat ? Si la première semble avoir franchi le paroxysme de la crise avec le retour à la maison et la démission du président Escalettes, tel n’est pas le cas du gouvernement empêtré dans l’affaire Woerth avec un ministre qui rejette toute hypothèse de départ. La confusion et la suspicion gagnent le gouvernement miné par des révélations en cascade.

“Nicolas n’a rien à envier à Escalettes, ni Guéant à Domenech” aurait déclaré, selon Le Canard enchaîné, François Fillon, furieux de l’entretien accordé par Claude Guéant au Financial Times. “Maintenant, c’est un haut fonctionnaire qui annonce les efforts budgétaires que nous devrions faire selon lui ! Qui plus est, dans un journal anglais et sans m’en parler ! (…) Quand je vois ça, je me dis que ce gouvernement est mené comme l’équipe de France” se serait emporté le Premier ministre.

Le départ d’Escalettes est inéluctable” clamait jeudi Roselyne Bachelot. Peut-il en être autrement d’Eric Woerth ? Ses amis, Brice Hortefeux et Frédéric Lefébvre ont beau parler d’une chasse à l’homme et de harcèlement, il n’y a bien qu’eux avec une mauvaise foi évidente pour ne voir aucun problème de morale publique dans la situation de l’ancien ministre du budget. “Aujourd’hui, je ne vois pas là où il y a des conflits d’intérêts” a juré la main sur le coeur le ministre de l’Intérieur.

Plus finement Alain Juppé semble avoir ouvert une porte en déclarant qu’il “est certain que la situation qui l’amène à cumuler son poste de ministre et celui de trésorier de l’UMP peut créer des difficultés“. L’ancien Premier ministre, ancien mentor de Woerth, suggère une clarification sur “ce plan-là”. Un demi sacrifice qui permettrait au ministre de sauver son maroquin. Le maire de Bordeaux estime en effet que, “pour le reste, rien n’est établi aujourd’hui et je n’ai aucune raison de changer mon jugement sur l’homme“.

La déontologie et le respect de l’image de la France exigés des sportifs ne semblent pas devoir s’appliquer à la classe politique. Les leçons de gouvernance et le mépris affichés par Jean-François Lamour à l’égard des dirigeants amateurs en sont une parfaite illustration. Tout l’enjeu des Etats généraux du football souhaités par Nicolas Sarkozy “est de faire comprendre à quelques fédérations qu’il serait bon, au risque sinon de voir exploser le sport comme on l’a vu il y a quelques jours, de modifier son mode de fonctionnement“, affirmait dernièrement M. Lamour, bien silencieux en revanche sur la situation de son collègue de l’UMP.

Directement mise en cause, Mme Woerth, épouse du ministre du Travail a pourtant reconnu dimanche, dans une déclaration au quotidien Le Monde, avoir sous-estimé le conflit d’intérêt qui consistait à devenir salariée d’une société gérant la fortune de Liliane Bettencourt au moment où son mari était ministre du Budget.

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