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Discount et Obésité, la nourriture industrielle testée

Publié le 02 juillet 2010 par Obobs

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Si Morgan Spurlock dans le film « Super size me » prend 11 kilos en un mois d’un régime alimentaire uniquement composé de hamburgers, il faut aussi convenir que la malbouffe n’existe pas que dans les fast-foods. L’émission  « Pièce à conviction », diffusée lundi 28 juin 2010 a testé sur trois journalistes cobayes les ravages qui ne sont plus potentiels de l’alimentation industrielle. Les liens entre obésité, hyperactivité et nourriture discount s’avèrent.

Etabli par les docteurs Patrice Halimi et Pierre Souvet,  de l’Association Santé Environnement France, le protocole nutritionnel livre des résultats surprenants. Le premier des trois journalistes ne devait rien changer à ses habitudes alimentaires, le second manger intégralement bio, le troisième ne devant lui s’alimenter que de produits premiers prix ou de plats préparés bas de gamme.

“L‘objectif était d’avoir une photo des polluants présents dans notre corps à un instant t et de voir comment tel ou tel régime alimentaire pouvait influer sur la quantité de toxiques présents dans notre organisme” déclare le Dr Patrice Halimi, Secrétaire Général de l’ASEF.

Des résultats édifiants

Pour le journaliste servant de bruit de fond, n’ayant pas changé ses habitudes alimentaires, aucun variation sanitaire notable n’est relevée par l’équipe médicale.

En revanche, les deux autres cobayes amènent à établir des constats pour le moins intéressants d’après les diverses analyses d’urine menées. Le journaliste soumis au régime industriel discount voit ainsi le taux de graisses tripler. Ces acides gras saturés (les mauvaises graisses dont l’acide palmitique est le révélateur) présents dans les analyses génèrent à terme des risques cardio-vasculaires, des diabètes, et bien sûr favorisent l’obésité.

Second résultat notable : le taux d’acide hippurique est 7 fois supérieur au taux présent avant le début de l’expérience.  Cet acide apparaît avec la consommation d’un conservateur : l’acide benzoïque (E 210). Présent dans une très grande partie des produits de consommation courante, les pâtes à tartiner, les sucreries, les produits laitiers, les plats préparés industriels, il a des conséquences de plus en plus avérées sur le développement neurologique de l’enfant.

Il en découle des troubles de la croissance potentiels, des troubles de l’attention, de la mémorisation, voire une hyperactivité. De plus, il favorise l’apparition d’allergies, d’intolérances diverses : urticaire, purpura parmi tant d’autres.

Au bout des 15 jours d’études, hormis le fait que le journaliste sentait que sa santé s’était détériorée, il a été constaté qu’il avait pris 2 kilos.  Edifiant, ce résultat montre clairement le danger que peut représenter la nourriture industrielle sur notre santé. Plus étonnant encore : la rapidité avec laquelle les taux d’acides gras saturé et d’acide hippurique augmentent, ainsi que la courbe de poids.

Le journaliste Bio

Le troisième cobaye de l’émission a lui aussi modifié son régime alimentaire. Il ne s’est nourri que de produits bio, strictement choisis. Si sa santé s’est améliorée, les taux de mauvaise graisse notamment ayant baissé de moitié, ainsi que son poids – il a perdu plus d’1,5kg en deux semaines-, il reconnaît également la contrainte que représente ce type d’alimentation.

Les prix beaucoup plus élevés, les magasins spécialisés, la nécessité de ne faire aucun écart au régime entrainant l’impossibilité d’une vie sociale en restauration collective, par exemple, font de ce type de régime alimentaire quelque chose d’extrêmement difficile à suivre.

Bilan

Si cette étude de 15 jours sur trois cobayes dont deux seulement modifient leurs habitudes alimentaires ne doit pas être prise comme un absolu scientifique, il n’en reste pas moins vrai que la rapidité d’évolution des scores laisse pensif.

La dégradation prompte de la santé du journaliste « discount » et la « dépollution » non moins rapide du journaliste « bio » montrent que tout peut évoluer d’un point de vue sanitaire très facilement. Il va de soi que les régimes, en bien ou en mal, étaient drastiques, sans écart dans la malbouffe et sans écart non plus du côté bio.

De fait, il ressort de cette enquête une nécessité de modifier nos habitudes alimentaires. Cette évidence étant déjà connue est à nouveau posée ; elle ne sera pas la condition absolue pour faire baisser le taux d’obésité mais elle en sera un élément majeur voire moteur. L’essentiel n’est pas de changer du tout au tout mais de rééquilibrer absolument les repas, de ne pas se contenter de l’industriel et de repenser aux fondamentaux sanitaires que sont le sport, les produits frais, de saison, aussi sains que possible. Lire les étiquettes s’avère donc toujours plus utile.

Pierre Souvet, président de l’ASEF ajoute d’ailleurs : “On voulait montrer qu’un changement d’alimentation avait un impact fort sur la santé. Il est donc urgent d’aider les plus précaires à accéder à une alimentation de qualité. Cela nécessité de l’éducation, de l’information et donc une vraie volonté politique”.

Education, information, une vraie politique concernant l’obésité accompagnée de mesures concrètes, des engagements de la part de l’Etat : des combats menés au quotidien par l’Obobs.

Pour voir ou revoir « Pièces à conviction », cliquez ici

Illustration : CC Flickr


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