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Dog Pound

Publié le 06 juillet 2010 par Mg

On n’aurait pas été étonné de retrouver Kim Chapiron dans un Sheitan II, survival campagnard, mâtiné de faux sangs et de sourires amochés. Mais le monsieur est intelligent, et creuse son sillon en changeant d’atmosphère, de continent pour mieux nous confirmer ce que l’on avait deviné : un vrai réalisateur derrière la caméra. Si Dog Pound n’est pas un grand film, c’est une étape de plus dans la carrière du cinéaste, qu’on espère voir de plus en plus.

Dog Pound, c’est ce centre de détention pour jeunes en difficultés et/ou délinquants, entre matons et quotidien de prison. Si le tout ne sent pas la grande nouveauté (le film de prison, le film de jeunes en difficultés), Chapiron construit son film en toute sobriété. Quelques jeunes acteurs endurcis, quelques gardiens au physique sévère, peu de scènes extérieures, et nous voici plongés pour le temps de quelques minutes dans ce huis clos carcéral à la tension progressive. Evidemment rien n’est épargné aux trois nouveaux venus que nous découvrons, et malgré l’automatisme de certaines situations (le racket, le viol, la violence, les trafics, la cuisine… dans le désordre), on suit avec délectation le parcours de ces détenus un peu jeunes, plongés dès l’adolescence dans les affres du système.

Dénonciation ou pas, on ne saura trop distinguer entre le discours semi-politique sur les conditions de ces foyers supposés suppléer la vraie prison, ou un exercice de style pour cinéaste désireux de se coltiner un film aux limites prédéfinies. On se posera finalement peu de questions, Chapiron excellant à poser sa caméra dans les moindres recoins de la prison, flirtant avec tous les sujets possibles à l’intérieur de ses murs clos, sans forcément d’originalité mais beaucoup d’efficacité. Et si Dog Pound ne sera pas la révolution du genre, le réalisateur a l’intelligence de se concentrer sur une vision « jeune » (voir l’acteur principal, assez percutant, tout en nerfs) pour mieux faire ses gammes. Finalement voilà un anti-Sheitan, mais tout aussi barré, où la violence n’est jamais feinte, et le discours tout aussi brutal, avec une réalisation au couteau. Une belle réussite, sans excès, qui promet beaucoup pour l’avenir.


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