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Tour de France : il fallait goûter aux pavés !

Publié le 06 juillet 2010 par Jeanpaulbrouchon

Gal_6070 L’étape des pavés du Tour de France était attendue. Tous les candidats à la victoire finale l’ont reconnu à plusieurs reprises. Chacun savait ce qui allait advenir de ses espoirs. Cancellara retrouve «  son » maillot jaune. Sylvain Chavanel, heureux hier, victime de deux crevaisons aujourd’hui, abandonne son bien. Franck Schleck, victime d’une fracture de la clavicule, rentre chez lui. C’est le seul des candidats à la victoire finale qui doit subir la dure loi de la course cycliste. Thor Hushovd, souvent malheureux dans Paris-Roubaix, remporte l’étape tandis que les principales têtes d’affiche limitent la casse : même Armstrong qui, victime d’une crevaison, concède désormais 2'30 à Cancellara au classement général.

Alors cette étape très spectaculaire était-elle nécessaire dans le contexte du Tour de France ? Pour moi, la réponse est cent fois, mille fois oui.

La course cycliste doit avoir lieu sur tous les terrains propres à son déroulement. Il y a la montagne, la plaine et bien sûr les pavés. Dans le calendrier international nombreuses sont les épreuves qui empruntent des zones pavées (même en Bretagne avec le "Tro Bro Léon"). Il n’y a donc aucune raison pour que les pavés ne soient pas au programme du Tour. A condition toutefois qu’ils existent en nombre restreint. Ce fut le cas cette année avec sept secteurs d’une distance totale de 13 kilomètres sur les 85 derniers de l’étape.
Si certains coureurs redoutent ce genre d’étape, c’est tout simplement que les coureurs actuels préfèrent désormais se spécialiser au lieu d’avoir une approche de l’ensemble des diversités du cyclisme. C’est dommage. Indurain, en particulier, délaissait les classiques. Mal lui en a pris puisque ce choix lui a coûté un titre de champion du monde sur route qu’il méritait amplement et qu’il n’a jamais obtenu.

Une cinquantaine de coureurs présents sur ce Tour n’avaient jamais participé à Paris-Roubaix ou au Tour des Flandres. Tant pis pour eux. D’autant plus qu’une étape de ce genre n’est pas la mer à boire. La preuve : à part Franck Schleck, victime d’une fracture de la clavicule, les meilleurs ont émergé en faisant preuve d’un courage et d’une opiniâtreté qui ont forcé l’admiration. Contador, si secoué avec ses 62 kg, se maintient au niveau des plus forts malgré une roue arrière crevée; Armstrong se bat seul comme un furieux pour endiguer les effets néfastes d’une crevaison; Chavanel, maillot jaune d’un jour, cède sous le joug de deux crevaisons, lui qui aime tant Paris-Roubaix. D’autres exemples encore : Wiggins, Nicolas Roche, Menchov, si discrets depuis le départ de Rotterdam, se battent avec force et vigueur pour tenir leur rang tandis que le champion du monde Cadel Evans, avec ses sept années de VTT derrière lui, tel un poisson dans l’eau, semble ne pas souffrir sur ces chemins d’un autre temps.

Qu’importe les secondes perdues aujourd’hui ! Le classement général n’a subi que de légères modifications par rapport à ce qu’il était le soir du prologue confirmant ainsi que cette étape n’était pas incongrue dans le programme de l’épreuve. La suite du Tour va offrir bien d’autres terrains pour montrer ce qu’est véritablement la course cycliste.

Les jours qui vont venir vont d’abord permettre de refaire les pansements car il y a eu beaucoup de chutes depuis le départ de Rotterdam, puis de repenser à d’autres tactiques car le Tour n’obéit jamais à des situations figées. Il est spectacle de sport. Il est mouvement. Le Tour de cette année apparaît très bien né. C’est la raison de son attrait auprès du public de plus en plus nombreux sur les routes qu’il emprunte.

Jean-Paul


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