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Sarinagara de Philippe Forest

Par Sylvie

Gallimard, 2006

 

Sarinagara de Philippe Forest

Trois itinéraires japonais...

C'est la première fois que je lis un titre de Philippe Forest. j'ai entendu en avant-première un extrait de son nouveau roman paraissant en septembre, Le siècle des nuages, retraçant en même temps l'histoire de son père aviateur et l'histoire de l'aviation.

J'avais entendu parler de son écriture délicate, poétique et surtout du "cataclysme" fondateur de son écriture : la mort de sa fille de 4 ans d'un cancer des os.

Il a relaté ce drame dans L'enfant éternel, transformant sa fille décédée en être de papier.

L'enfant éternel

Dans Sarinagara, il s'agit encore une fois d'évoquer cette mort cruelle mais en la mettant en parallèle avec le destin de trois personnalités japonaises qui ont été confrontées soit à la mort d'un enfant, soit/et au face à face avec le néant : Issa, dernier grand poète spécialiste du haïku au début du XIXe siècle, Natsume Soseki, l'inventeur du roman japonais moderne et le photographe Yamahata qui, le premier, prit des photos des ruines de Nagasaki après l'explosion de la bombe nucléaire.

Roman ? Essai ? Biographies ? Sans doute les trois à la fois, le tout rassemblé en quête initiatique. Philippe Forest ne comprendra qu'à la fin ce qu'il est venu chercher au Japon.

Le titre du récit, qui signifie "cependant"est le dernier mot du plus célèbre haïku d'Issa :

Monde de rosé

C'est un monde de rosé

Et cependant (pourtant)

 

Il s'agit de comprendre "l'au delà" du néant, ce qui fait survivre après le cataclysme, la permanence d'un quelque chose qui résiste à la fuite du temps. C'est ce "cependant" que l'écrivain cherche à saisir.

Le texte, remarquablement écrit, loin de tout misérabilisme, est parfois ardu mais nous apprend plein de choses sur le destin de ces trois personnages. Je connaissais le grand romancier Soseki mais beaucoup moins Issa et n'avais jamais entendu parler du photographe de la bombe de Nagasaki.

Une belle occasion de découvrir la culture japonaise à travers ses arts et aussi de lire une écriture très fine.

une oeuvre très subtile qui mérite d'être relue plusieurs fois...


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