Magazine Culture

Raymond Scott – Cindy Electronium

Publié le 18 mai 2010 par Guilman

post thumbnail

Acteur, compositeur, ingénieur, pianiste… Raymond Scott est ce que l’on appelle un touche-à-tout. Né en 1908, le new-yorkais fait partie de ces pionniers qui ont marqué au fer rouge la musique contemporaine, en posant les bases de la musique électronique. L’inventeur du Clavivox et de l’Electronium, ancêtres des synthétiseurs (il a inspiré le créateur messianique Bob Moog), a influencé plusieurs générations de bidouilleurs électroniques et de théoriciens musicaux actuels comme Aphex Twin, Plaid, Autechre, et toutes ces entités talentueuses qui font joujou en torturant leurs machines. Paul D. Miller, a.k.a. Dj Spooky that Subliminal Kid disait à propos de Raymond Scott : « Ses compositions sont ancrées dans la culture du XX° siècle, ces travaux agissent un peu comme une séquence d’ADN qui ferait partie de notre mémoire collective et qui préparerait les mutations du futur. »

Scott débute sa carrière (musicale) dans les années 30 avec son orchestre de jazz, The Raymond Scott Quintette, qui connaîtra un succès quasi instantané, ce qui lui permettra de se faire débaucher par Hollywood pour composer des BO de films et de dessins animés, des jingles… On lui doit notamment les BO de Bugs Bunny, Road Runner ou Wily Coyote. Bip bip… Cette expérience cinématographique (il a également été acteur) le pousse à s’intéresser de plus près aux bruitages et aux illustrations sonores. Il s’aperçoit vite que les instruments de l’époque ne lui permettent pas de produire les sonorités qu’il souhaite. Il décide donc de mettre à profit ses études d’ingénieur pour créer de toutes pièces ou perfectionner des instruments inédits. Ses élucubrations électroniques confèrent à son « son » un ton pré-electro, pré-ambient, pré-intelligent techno, qui ne ressemble à l’époque (les années 50) à rien de connu. A l’époque ou le rock’n'roll n’existait pas et que les pionniers du Krautrock barbotaient encore dans les gonades de leurs matrices paternelles, Raymond Scott défiaient les lois de la chronologie en posant les jalons de la musique électronique future.

Cindy Electronium est la parfaite illustration (pas sonore hein) du travail de Raymond Scott, même si son œuvre ne peut se résumer à un seul titre, l’ensemble étant terriblement (et électroniquement) hétérogène et avant-gardiste. Produit grâce à son Electronium donc, cette courte piste (2 minutes) atteste du talent incontestable de composition de Raymond Scott. Un titre joyeux, sans prétention et (involontairement) taillé pour le dancefloor comme le confirme son utilisation par Simian Mobile Disco pour leur compilation Fabric.

Vous aimez ? Vous aimerez :

  • Eyvind Kang feat Mike Patton – I Am The Dead
  • Boredoms – Livwe!!
  • Moondog – Bird’s Lament
  • Sabres Of Paradise – Smokebelch II (Beatless Mix)
  • Dntel – The Dream Of Evan And Chan (Superpitcher remix)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Guilman 735 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines