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Three bloodin' years

Publié le 17 décembre 2007 par Vincent Gache

Cela fait maintenant plus de trois ans que je vis en Angleterre, trois ans que j'observe les habitudes anglaises, que j'essaye de comprendre la culture anglo-saxonne. Voilà ce que j'en retiens.

Vivre en Angleterre, c'est :

Au début, de pas savoir de quel côté regarder quand on traverse, puis manquer de se faire renverser par un bus en France quand on revient pour les vacances ;
Ne pas trouver ses marques de céréales préférées dans les rayons des supermarchés (c'est très déstabilisant, si si !) ;
Se mettre à manger du porridge de dépit (mais finalement, ce n'est pas si mauvais) ;
Devoir faire la conversion feet/mètres, ounces/grammes, stones/kilos, et se dire à chaque calcul que quand même, ils font chier ces Anglais avec leur système impérial à la noix ;
Avoir peur d'aller chez le coiffeur et de ressortir avec une coupe "anglaise", à savoir : asymétrique, bi-colorée (rose-blond marche très fort en ce moment) ;
Aller chez son médecin généraliste (GP) pour une angine et ressortir avec une prescription pour une boîte d'ibuprofène ;
Aller chez le dentiste mutualiste, rentrer dans le cabinet vieux de 50 ans et finalement se convaincre d'aller chez un dentiste privé qui vous prendra tout votre argent mais qui au moins utilisera un anesthésique ;
Payer l'équivalent d'un loyer dans le 3ème arrondissement de Paris pour un petit appartement qui a des problèmes de plomberie et de la moquette partout ;
Ne pas pouvoir se fier au système de numérotation des rues. Plus rien n'a de sens dans une rue anglaise ! Le haut, le bas, les chiffres pairs, impairs, tout ça n'existe plus. C'est un jeu de hasard et de chance.
Se faire réveiller par une alarme anti-incendie qui se déclenche pour un oui ou pour un non ;
Ne pas pouvoir faire de crêpes sans craindre que l'alarme anti-incendie ne se déclenche ;
Avoir l'impression de se faire dépouiller à chaque fois que l'on achète un billet de train ;
En fait, avoir l'impression de se faire dépouiller à chaque fois qu'on passe à la caisse, pour n'importe quel achat ;
Entendre parler des vacances en Dordogne de tous les Anglais que vous rencontrez et qui comprennent que vous êtes Français ;
Etre constamment filmé par des caméras de surveillance, dans la rue, dans le bus, dans le train, à la poste, à la banque, et, le pire dans tout ça, finir par ne plus y prêter attention ;
Devoir apprendre à décrypter cinquante accents différents et ne toujours pas comprendre un seul mot du discours de la caissière originaire de Manchester ;
Voir des enfants tenus en laisse ;
Sortir le vendredi soir en prenant soin de zigzaguer entre les gens qui se battent dans la rue, les filles qui vomissent et les mecs qui hurlent (ou vice-versa) ;

Vivre en Angleterre (et en particulier à Brighton), c'est aussi :

Pouvoir s'habiller comme on veut, ne jamais être jugé selon son apparence, regardé de travers, pointé du doigt ;
Vivre comme on l'entend : transsexuel, bi, gay, lesbienne, hétéro, l'idée de couple normatif n'existe plus et tout le monde fait ce qui lui plait ;
Vivre dans des quartiers où les maisons sont de toutes les couleurs, où les boutiques rivalisent d'ingéniosité pour sortir du commun et où il est simplement agréable de se promener ;
Manger de bons burgers ;
Ne pas être harcelé, ni jugé, ni regardé de haut par les vendeurs et les vendeuses dans les magasins ;
Trouver les gens gentils, polis, souriants, aimables (quand ils sont sobres) ;
Admirer la capacité des Anglais à vouloir échapper à tout prix à la confrontation - "No hard feeling" pourrait être le slogan de ce pays, plutôt que "God save the Queen" ;
Se rendre compte que tout le monde se fiche pas mal de la Reine mais continue à lui payer des impôts ;
Etre suffisamment loin de la télévision française pour ne pas voir trop souvent la tête de notre président et surtout, échapper à ses discours et à sa façon horripilante de tutoyer tout le monde et de parler un très mauvais français. Et puis aussi, échapper à la presse commandée par Boloré, Lagardère et les autres petits amis de Sarkozy… Ca, ça n'a pas de prix !


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