Critique : Petits meurtres à l'Anglaise (par Jango)

Synopsis :
Victor Maynard , un assassin vieux et solitaire, vit pour satisfaire sa formidable mère Louisa. Sa routine professionnelle est interrompue quand il se trouve attiré par l'une de ses prochaines victimes, Rose. Il épargne sa vie et obtient inopinément un jeune apprenti dans le processus, Tony.

Critique :
Les comédies anglaises sont aux beaux fixes en ce mois de juillet. Avec Tamara Drewe de Stephen Frears, Petits meurtres à l’anglaise apporte une touche bien fraiche dans les salles obscures monopolisées par les blockbusters plus ou moins réussis de Fox, Paramount et surtout Warner.
Remake anglais du film français "Cible émouvante" de Pierre Salvadoru, cette histoire de tueur à gage devenant le garde du corps de celle qu’il devait initialement tuer vaut surtout pour la brochette de comédiens et comédiennes que pour l’histoire en elle-même, peu originale et surtout relativement mal menée.
Qu’il s’agisse de Bill Nighy en tueur professionnel, froid, extrêmement pro et tellement anglais, de Emily Blunt en petite arnaqueuse un peu cruche ou de Ruppert Everett en grand méchant, tous semblent être en roue libre totale et se donner la réplique avec une bonne humeur communicative. Mais la vraie surprise provient surtout de Ruper Grint qui prouve avec aisance sa capacité à sortir du rôle de Ron pour entrer dans la peau d’autres personnages. Le bonhomme dispose d’un potentiel comique évident et il ne fait aucun doute qu’on le reverra très prochainement.

Coté mise en scène et dynamique de l’histoire, il faudra saluer le réalisateur Jonathan Lynn (pourtant plutôt habitué aux films moyens) qui arrive à nous proposer une première moitié très réussie, drôle et surprenante. Un presque sans faute jusqu’au moment ou nos 3 acolytes (Bill Nighy, Emily Blunt et Ruppert Grint) se retrouvent tous à l’hôtel. A partir de cet instant, tout dérape, le rythme, les blagues, la fraicheur. L’une des principales raisons provient du parti pris de privilégier les personnages au scénario. Chacun d’eux dispose d’une personnalité bien travaillée à tel point que l’histoire de l’arnaque au tableau semble avoir été laissée de coté. Les séquences paraissent longues et l’ennui pointera malheureusement le bout de son nez. Seule l’arrivée d’un tueur à gage tiers visant à éliminer et la fille et Bill Nighy viendra rebooster les quelques minutes de la séquence finale.
Petits meurtres à l’anglaise se veut une comédie dans la pure tradition des réalisations d’outre manche. Un casting prestigieux, une histoire un poil méli mélo certes un peu prévisible mais qui se regarde avec plaisir grâce aux interprétations sans faille des acteurs. A ce cocktail gagnant on regrettera le manque de panache et le manque de cohérence entre la première et la seconde moitié. Malgré un début très prometteur, le film ne tiendra pas toutes ses promesses et l’on regrettera de clore cette petite aventure sur un finish décevant. Sympathique mais passable.