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Vierges Noires et lieux telluriques celtes

Publié le 27 juillet 2010 par Toulousejoyce

Terrestres plutôt que célestes, liées à la fertilité, au monde souterrain, à la sexualité, dotées de pouvoirs miraculeux bien peu chrétiens, les Vierges noires chrétiennes seront ainsi théoriquement vouées à Marie-Madeleine, la compagne de Jésus, plutôt qu'à sa mère.

Les Celtes faisaient appel à l'existence de la Wouivre pour expliquer certains phénomènes naturels, comme les cours d'eau souterrains, les différences entre les couches géologiques ou les propriétés magnétiques de certaines eaux.

Les points de rencontre de plusieurs de ces artères devenaient des lieux sacrés, reconnus comme " centres d'énergie ".

Tous ces points de rencontre étaient signalés, quelle que soit leur importance, par un menhir ou une statue sacrée. Les Vierges noires marqueront les plus importants carrefours de la Wouivre.

Les menhirs et les Madones noires étaient réputés pour leurs dons de guérison et de fécondité. Ils étaient censés se comporter comme des "condensateurs d'énergie " : ils attiraient, conservaient et amplifiaient en les concentrant les influences bénéfiques de la Terre et du cosmos. Ces lieux sacrés étaient ainsi l'objet de nombreux pèlerinages, des centaines et peut-être même des milliers d'années avant les prédicateurs chrétiens.

Pour l'antique esprit païen de l'Europe, l'homme et la nature étaient indissociables. La séparation ne s'imposera que plus tard, avec le christianisme. Chez les peuples européens, l'homme faisait partie de la nature, au même titre que les animaux, les végétaux ou les minéraux.

Dans leur forme première, les pèlerinages n'étaient pas vraiment d'essence religieuse et magique. Ils avaient surtout comme objectif d’assurer  un contact privilégié avec les énergies de la Terre. A chaque étape importante, il trouvait une Vierge noire.

Il existe une théorie selon laquelle le tracé des anciens pèlerinages reproduit celui de certaines constellations. On sait effectivement aujourd'hui que les pierres levées de Stonehenge servaient de calendrier cosmique à nos ancêtres. Cette théorie est intéressante mais demande à être prouvée.

L'Église ne pouvait pas détruire les anciens lieux sacrés. Il fallait donc se les réapproprier en construisant des cathédrales sur les anciens lieux où se manifestait la Wouivre. Dans certains lieux de culte chrétiens, il est encore possible de voir l'antique menhir qui marquait le pèlerinage païen. Souvent, l'autel même sur lequel se déroule la messe est fait de l'ancienne pierre sacrée.

Les Vierges noires paraissent avoir été vénérées comme des symboles astronomiques et astrologiques de ces courants d'énergie souterrains que l'on nomme " telluriques". Les lieux où nos ancêtres adoraient les Vierges noires n'étaient pas choisis au hasard.

Aux yeux des Celtes, la Terre était un organisme vivant,  la Grande Mère,  d'où procédait toute vie. Comme un corps, la Terre était nourrie par tout un réseau d'artères cachées sous sa surface. Le réseau terrestre était parcouru par une sorte d'énergie impalpable. Cette énergie et les courants qui la portaient avaient un nom : c'était la Wouivre, le " serpent ". Se trouver sur un de ces points névralgiques permet au corps de se régénérer et retrouver sa totale vitalité.

La plupart de ces Vierges noires sont liées à des rites de fertilité, de fécondité et de sexualité. Ce ne sont pas là les attributs ordinaires de la Vierge chrétienne.

Hérité du plus lointain passé païen et ravivé malgré le christianisme, ce culte des Madones noires semble  relier à une symbolique magique étonnante. La Madone noire devait être à l'origine une déesse de la Fertilité, très largement antérieure au christianisme. Ces déesses étaient probablement adorées dans toute l'Europe et tout le Proche-Orient, de l'Égypte à la Perse.

Sous des noms différents, elles incarnaient les mêmes symboles. Leur culte s'est d'ailleurs prolongé pendant des siècles : à Éleusis, le culte de Déméter est ainsi attesté jusqu'en 1801.

La déesse mère est une divinité assez complexe. Elle représente à la fois le Bien et le Mal, la Création et la Destruction, la Lumière et l'Obscurité. Elle symbolisait, dès la plus haute Antiquité, les différents aspects de la nature et ses aléas : les tempêtes, les sécheresses et les famines, ainsi que les moissons abondantes et les bonnes saisons.

Tantôt chaste, tantôt d'une impudeur totale, la déesse mère était la dualité même. Elle était donc souvent représentée avec un visage mi-blanc mi-noir. Ou avec des vêtements aussi bien noirs que blancs. On rapporte l'existence, dans certains lieux de culte païens ou chrétiens, de deux statues identiques, l'une noire, l'autre blanche.

En Egypte, on adorait la déesse mère sous le nom d’Isis. Elle était souvent noire et tenait son fils Horus sur les genoux. La Madone égyptienne ramenée des croisades par Louis IX était probablement une représentation de la déesse Isis.

En Syrie du Nord ou à Babylone on la connaissait sous le nom d'Ishtar, l'autre nom de la planète Vénus chez les peuples du Croissant fertile. Comme Isis, Ishtar était souvent noire et mêlait influences positives et influences négatives.

Chez les Phéniciens, la déesse mère était Astarté. Souvent représentée sous la forme d'une colombe, Astarté était parfois bicolore, mi-blanche, mi-noire. On l'adorait également sous la forme de "pierres tombées du ciel ", d'origine météorique. La Pierre noire, vénérée par les musulmans à La Mecque, s'enracine sans doute dans cette tradition.

Dans l'Ancien Testament, il est souvent fait mention d'Astarté, qui apparaît comme étant un des adversaires principaux de Jéhovah, le dieu patriarcal d'Abraham et de Moïse. A plusieurs reprises, en effet, le peuple élu a osé abandonner son dieu pour Astarté, la " Reine des Cieux ".

Les légionnaires romains ont contribué à  l'implantation de ce culte. Il est certain que l'Europe pré-romaine adorait déjà les déesses mères. Certains sites, comme Chartres ou Le Puy, étaient des centres druidiques de premier ordre, où les fidèles rendaient déjà hommage à des Vierges noires très anciennes.

On sait que les tribus celtes du pays gaulois adoraient Belen, dont la sœur et l'épouse était Belisama, la Vierge noire. Il est probable que la Vierge noire adorée à Chartres, des siècles avant la cathédrale chrétienne, était une représentation de Belisama. Arduina, la déesse protectrice des Ardennes, sera ainsi fondue avec Diane, la déesse romaine de la Lune (ou Artémis en grec). Le côté positif de la Lune restera à Diane, tandis qu'Arduina conservera le côté mystérieux et obscur. Ce qui fera d'elle une Vierge noire idéale.

Religion essentiellement patriarcale, le christianisme avait tout  pour rebuter les peuples européens. Pour convertir les païens, l'Eglise devra introduire le culte de la Vierge Marie et tenter de l'harmoniser avec les traditions religieuses locales. Un exemple de cette harmonisation : la célébration de l'Assomption de Marie le 15 août est également le  jour d'une des principales célébrations de la déesse Diane.

Au Moyen Age, Marie a fini par prendre d'autres traits des déesses mères et par se faire appeler couramment Reine des Cieux ou Etoile de la Mer. Pourtant, cette nouvelle Marie n'avait plus grand-chose de commun avec la Mère de Dieu des Évangiles. Elle était restée, en fait, une déesse mère à peine recouverte d'un mince vernis chrétien. A Rocamadour, les femmes qui voulaient enfanter, s'allongeaient toute la nuit sur la pierre plate et récitaient des prières.

L’église Notre-Dame de la Daurade ou l’église Sainte-Marie de la Daurade est une

église sans clocher, à la façade classique, Elle est bâtie sur les vestiges d'un temple romain dodécagonal, sans doute dédié à Apollon, et surmonté d'une coupole. Depuis, elle a subi diverses vicissitudes mais elle est cependant une église fort appréciée des toulousaines.

Car, la Daurade abrite une splendide et opulente statue de Vierge Noire. La statue présentée aujourd'hui est pourtant la deuxième copie d'une vierge brune, connue au Xe siècle. Le culte de la Vierge Noire de Toulouse, surnommée encore parfois Notre-Dame la Brune ou La Noire, est particulièrement dédiée aux femmes enceintes. L'original fut tout d'abord volé au XIVe siècle et reproduit à l'identique.

La ferveur extatique des fidèles toulousaines fut telle que les armées de chandelles perpétuellement allumées transformèrent la couleur de la seconde vierge exposée. Ainsi, dès le XVIe siècle, Notre-Dame la Brune fut connue sous le nom de Notre-Dame La Noire. Cette statue a, dit-on, de nombreux miracles à son actif. En particulier, elle aurait sauvé le quartier Saint-Michel d'un incendie en 1672.

La statue fut brûlée à la révolution, en 1799, sur la Place du Capitole. En 1807, une nouvelle statue fut sculptée d'après les souvenirs que l'on avait de l'ancienne vierge brûlée. La statue actuelle mesure environ 2 mètres de hauteur. Elle est habillée par les plus grandes maisons de Haute-couture française afin de renouveler sa garde robe dès que nécessité oblige.

Il est sûr et certains que se trouver sur un noeud tellurique vous aidera à améliorer votre santé. Comme vous vous en doutez, vous ne devez pas hésiter à aller dans une église où se trouve une vierge noire. Même si vous n'êtes pas croyant, vous bénéficierez des bonnes ondes. D'ailleurs, vous vous sentirez mieux dans une église que dans une prison, enfin tous les lieux où les gens souffrent ou sont malades.

Bien que la majorité des humains ne vaille pas grand chose au point de vue de l'humanité, dans une église, en principe, ils n'y vont pas pour prier que leur dieu fasse mourrir quelqu'un qui les gêne. Ils n'osent pas. Donc, les pensées sont positives en grande partie et vous pouvez profiter d'une église à vierge noire pour ressentir quelques bienfaits pour votre santé corporelle.


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