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Sky King

Publié le 23 juillet 2010 par Joeybassett

Toutes les séries ont leur légende, même celles qui n’ont tenu que quelques épisodes et dont quelqu’un vous affirmera qu’elles ont tout inventé (oui, je sais, je ne suis jamais le dernier dans le genre). « Sky King » se targue d’être le programme qui a inspiré les vocations des conquérants du ciel, pilotes et astronautes qui firent la gloire de l’Amérique jusqu’à ce qu’elle préfère envoyer ses fusées sur le coin de la figure de ses contemporains (non, c’est la même quantité de carburant, juste on n’a pas besoin de viser).

« Sky King », ne tergiversons pas, c’est le roi du ciel. À bord de son Songbird (le nom de ses avions successifs, il fond sur les gredins comme un aigle sur sa proie. Méprisant taxe carbone et effet de serre, il fait rugir ses moteurs dés que le danger l’appelle, lance son Cessna T-50 sur la piste privée de son ranch et, s’arrachant à la pesanteur du monde, il donne des ailes à la justice. Et si vous pensez que je donne dans le grandiloquent pour gagner du temps et en profiter pour vous faire passer un long message de propagande, constatez en regardant le « générique » ci-dessous que ce n’est pas moi qui ai commencé.

Le héros de cette série (c’est Sky, hein ! on est d’accord ?) est inspiré d’un personnage réel, Jack Cones, qui connut la gloire dans les années 1930 sous le nom de « flying constable » car il patrouillait la vaste juridiction dont il avait la charge (Twentynine Palms, Californie) à bord d’un petit avion. En 1946, ce personnage inspire des scénaristes (Robert Morris Burtt et Wilfred Gibbs Moore) qui en font un feuilleton radiophonique dans lequel l’aviateur devient un véritable super héros, avec pleins de gadgets que les jeunes auditeurs pouvaient acheter. « Sky King » restera sur les ondes jusqu’en 1954. Et à partir de 1951, il vient en chair et en os déployer ses ailes sur le petit écran.

Le Sky King de fiction réside avec sa nièce Penny (qui est aussi pilote) en Arizona, dans un ranch équipé comme un petit aéroport (c’est filmé en Californie) et d’où il s’élance pour régler les problèmes qui surgissent ou dans lesquels se fourrent les gens du coin. Parce qu’en Arizona, ça a l’air désert comme ça, mais il y pleut des ennuis au moins une fois par semaine. Des avions chasse en panne d’essence en plein ciel, des bandits, des pigeons contrebandiers, des gredins, des amateurs qui croient qu’ils peuvent tenir un manche, des malfaisants, des espions qui viennent se mettre au chaud, des vilains… Sky a rarement l’occasion de décoller pour une simple ballade. Les histoires reposent sur le principe d’un gros suspens final, Sky devant accomplir (de préférence avec son avion) un exploit acrobatique ou une course contre la montre ou une course contre la montre qui se termine en acrobatie. Avant ce final, ça blablate pas mal dans des décors simples, mais en multipliant les séquences qui s’interpellent les unes les autres pour donner un rythme trépidant, même quand il ne se passe pas grand chose. Un petit extrait ci-dessous.

Le fringuant aviateur qui vit donc avec sa jeune nièce dans un ranch isolé (je dis rien, je constate) est interprété par Kirby Grant, qui termine avec cette série une carrière pourtant bien remplie pour se consacrer à la promotion d’un fameux parc aquatique d’Orlando. La nièce, c’est Gloria Winters qu’on ne reverra plus non plus car elle jouait les adolescentes depuis un bon moment et qu’elle a du en avoir assez. Un neveu pointe parfois le bout de son nez et c’est celui de Ron Hagerthy qui, au contraire des deux précédents, démarre une longue carrière (d’apparitions et seconds rôles).L’obligatoire sheriff pour arrêter les bandits qu’on ne descend pas froidement à la fin dans un programme qui s’adresse surtout aux enfants est joué par Ewing Mitchell, un acteur qui a quasiment toujours porté une étoile, ayant été sheriff ou marshal dans des séries comme « The Adventures of Kit Carson », « The Range Rider », « The Gene Autry Show », « The Adventures of Champion » et d’autres encore. On appelle ça la tête de l’emploi. L’avion, d’abord loué, fut ensuite directement prêté avec un pilote par la firme Cessna (pas si folle).

Il y a eu quatre saisons et soixante-douze épisodes de ce programme (il y a eu des interruptions et des reprises, le temps de changer le sponsor du générique) qui fit ensuite le bonheur des rediffuseurs jusqu’à la fin des années soixante, de quoi effectivement inspirer pas mal de petits téléspectateurs qui ont encore le temps de découvrir que dans les airs aussi il y a des couloirs.

J.B.


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